6/ FIN DES DINOSAURES POLITIQUES ET LA RELEVE DE LA DIVERSITÉ DES EURO-AFRIQUE

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6/ FIN DES DINOSAURES POLITIQUES ET LA RELEVE DE LA DIVERSITÉ DES EURO-AFRIQUE

Ces leaders politiques sont prêts à faire des purges de adversaires et anéantir leur propre population, tentent sans hésitation politique de modifier les constitutions dont le but de jouer les prolongations avec les mandats présidentiels à vie, voire l’apanage du pouvoir en héritage pour leur enfant.

Faut-il rappeler quelques vérités amères de l’Afrique, fin de 2017 : Onze Présidents de République en Afrique ont essayé de modifier les constitutions pour prolonger leur mandat. Deux Présidents en exercice ont hérité les Républiques comme héritage personnel, deux Présidents en exercice ne veulent pas organiser les élections présidentielles, mais se récla-ment des démocrates et des progressistes. Des dictateurs engagés et acceptés. Difficile dans ces conditions de penser au développement de l’Afrique exemplaire pour nos enfants.

En janvier 2017en Gambie, l’ex-Pdt Yahya Jammeh est forcée manu militari de quitter le pouvoir sous la pression croissante des forces de la CEDEAO après 23 ans de pouvoir absolu. Le rejet des résultats des élections présidentielles portant de Uhura Kenyatta par la cour constitutionnel du Kenya (8 aout 2017). Le Togo réclame le départ de Faure Gnassin-gbé (19 Aout 2017) qui, au pouvoir depuis 2005, a succédé à son père Président de la République depuis 38 ans. Héritier d’une famille au pouvoir depuis 50 ans, la cour constitu-tionnelle du 14 oct 1992 confirme le nombre de mandat avec l’instauration d’une élection à deux tours.

Le retour du Maroc au sein de l’UA à l’occasion du 28è Sommet de l’UA à Addis Abeba, 54 Chefs d’Etat ont voté pour la réintégration du Maroc à l’UA après 33 ans de retrait volontaire du Maroc de cette instance internationale. La politique de la chaise vide qui n’est pas payante pour l’UA, s’avère favorable pour les séparatistes de l’Afrique. Au Libéria, la Présidente de la République Ellen Johnson Sir Leaf, première femme chef d’Etat en Afrique qui le pouvoir après 12 ans sans y s’accrocher, conformément  à la Constitution du Libéria qui ne permet pas de briguer un 3è mandat. Des élections en décembre 2017 donne une large victoire au nouveau Président de la République Georges Weah (Ex-footballeur international du Libéria et ballon d’or).

Si le Libéria donne une leçon d’histoire au changement dans la continuité à tous les despotes de la gérontocratie du pouvoir en Afrique dont le Zimbaoué et de l’Algérie de Bouteflika sont des caricatures des Présidents à vie, refusent obstinément de quitter leur ’’monarchie présidentielle’’. Si le sort de l’ex-Pdt Mugabe est réglé par une démission forcée de son ‘’Trône républicain’’ par l’armée, l’Algérie prend le risque de jouer les prolongations avec son peuple.

Par contre, le Mouvement anti-CFA (Sept 2017) a pris une autre ampleur en 2017 avec l’ONG panafricaniste qui est active sur le terrain pour sensibiliser la jeunesse africaine de la nécessité de se libérer de cette monnaie coloniale. Sujet d’actualité brulante avec la décou-verte du commerce des migrants africains en Libye (Nov 2017). Le phénomène de l’escla-vage est un régression politique du pays, vendant les migrants africains subsahariens par des bandes de criminelles, indignant le monde entier.

Le bilan chaotique de l’Afrique ne peut être clôturé sans citer la sécurité du sahel qui est une priorité pour des raisons sécuritaires de l’avenir de l’Europe sur fond de l’islamique politique. L’opération militaire d‘’Barkhane’’ qui se compose de 4000 soldats de maintien de l’ordre sont déployés dans cinq pays limitrophes avec pour objectif fondamental ’’d’appuyer les forces armées des pays partenaires dans la lutte contre les groupuscules de terroristes armés  en vue d’empêcher la reconstitution des sanctuaires de terrorisme dans la région sahélienne.

Faut-il rappeler à toutes fins utiles, la vie dure et rude pour les casques bleus de la Munosco qui est une force de l’ONU déployée en République du Congo (RC), a été victime de la pire attaque le 7 dec2017, subie par les soldats blessés et des morts des Casques bleus depuis 24 ans.

De même la Minurso aussi a conservé en 2017, le triste privilège de demeurer la mission de l’ONU la plus meurtrière en Centre Afrique et au Mali par des groupes de djihadistes. Times is up. C’est la fin des dinosaures qui ont fini par quitter le Titanic qui va couler. Ceux qui sont entrés en politique, tambour battant avec à leur actif un héritage ou un coup d’Etat, ont dû sortir des bois par la petite porte de l’histoire.

Finis les discours enflammés, les postures des dictatures militaires, les foules charmées par l’espoir d’un changement et d’un partage du pouvoir par la démocratie, les médias faisant fonction de tambour de résonance des chefs d’Etat, sont souvent belliqueuses. Le repos des guerriers pour certain, pour d’autres c’est la traversée du désert. Si certains  leaders politiques biodégradables furent des XXL (des poids lourds), d’autres sont notés par l’histoire comme des triples zéros.

Il n’est pas possible de diriger une structure de l’Etat africain, de comprendre la logique des multi-nationales, de saisir les normes de fonctionnement de la culture politique des sociétés africaines  si l’on n’est pas conscient de l’étroite relation qui existe entre les con-traintes socio-culturelles l’Afrique désunie et divisée qui dominent le logiciel de l’Afrique et les niveaux de performances que l’Union Africaine fédérée peut atteindre avec le potentiel des bi-continentaux euro-africaine de la FMDEA.

Les Etats d’Afrique, les entreprises africaines, les Partis politiques locaux, sans ouverture de l’Union Africaine, réunissent toute une génération sacrée postindépendance qui, en pleine crise d’adaptation successive depuis 60 ans, cherchent sans les trouver en Afrique, sans y être efficacement aidés par l’Union Européenne, les moyens de réaliser la transition entre les méthodes de gestion traditionnelle de la navigation à vue qui ne résiste plus à la modernité des Etats démocratiques regroupés et la mondialisation sans frontière des économies de marchés et sans frontière des cultures politiques qui ne sont pas encore les siennes.

Aujourd’hui, l’Afrique a besoin non seulement d’une vision de la FMDEA pour s’unir, mais surtout besoin de nouveaux leaders bi-continentaux, ouverts sur un partenariat ou un pacte bi-continental entre l’Union Africaine et l’Union Européenne, c’est ce que l’on va étudier.

Pr Alexandre Abdelatif FEKKAK, Pdt de la FMDEA