interviews Les Révolutions : Risques de la Théorie des Dominos du Monde arabe-musulman ?

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Les Révolutions : Risques de la Théorie des Dominos du Monde arabe-musulman ?

Interview du Pr Abdelatif Alexandre FEKKAK

par le Mensuel PERSPECTIVES Med N°57 ( Janvier 2011)

Pr Abdelatif FEKKAK [1]Professeur de management à l’ISCAE et Directeur de recherche Ecole doctorale ISCAE. Secrétaire Général de Maghreb+Président du Rotary Club Californie Casa. Ex-Professeur à Georgetown Université WDC

Chapeau: La première E-révolution de Tunisie dont les lettres de Noblesse reviennent à la jeunesse, ce n’est plus une révolution classique avec des prises des Chaines de TV, de Radio, ou de Palais Présidentiels, mais une E-révolution des Potables qui filment, des SMS qui parlent, des Hackers qui transforment, les Facebook, des Twitter, des Youtubes, qui informent les citoyens de l’insurrection et la répression du régime, des cyber-résistances qui attaquent les cyber-polices et les sites officiels du régime BenAli. Voilà pourquoi, l’Etat Tunisien a interdit l’internet, pour prévenir les risques éventuels d’une E-révolution en Tunisie, appelée en nom de guerre cybernétique, ‘’la Révolution du Jasmin (fleur emblématique de la Tunisie).

1/ Perspectives Med : Qu’est-ce qui explique une chute aussi rapide du régime Ben Ali ?

Pr Abdelatif FEKKAK :La chute du régime tunisien s’explique par la conjonction de plusieurs facteurs, d’ordre politique, économique, sociologique, culturel, historique, religieux et surtout d’ordre cybernétique. L’Etat tunisien était devenu un colosse aux pieds d’argile : faiblesse en termes de l’emploi, manque de démocratie pluraliste, absence de liberté d’expression, chômage des jeunes diplômés universitaires accrochés aux cyber-cafés toutes la journée, inégalités des chances, corruption, absence de «méritocratie» au profit de la «médiocratie», non respect des droits de l’Homme et du citoyen. Il faut y ajouter l’augmentation de la pauvreté qui a commencé à toucher de plein fouet la classe moyenne urbanisée et cultivée des villes et des régions semi-rurales et semi-urbaines, le déficit en logements sociaux…

Bref, les causes cumulées et leurs effets immédiats par internet (cybercafé) ont, comme une étincelle, mis le feu à la poudrière. Le climat social malsain où la lutte des classes s’est transformée en lutte des places pour assurer la survie dans ce qui est devenu l’Etat tribal des Tarabelsi (belle famille de Ben Ali), c’est-à-dire un Etat de passe-droits et non plus un Etat de droit. La société tunisienne qui, a fait exploser le «mal être», vient de faire sa «perestroïka», après des années passées sous une chape et 23 années de plomb, les médias tunisiens redécouvrent la liberté d’expression. Dans la rue, les manifestations montent d’un cran, exigent le départ du régime dont le PM Md Ghannochi au pouvoir depuis 10 ans.

La Révolution du jasmin n’est pas une révolution classique, réalisée la masse du prolétariat des villes et des industries. C’est une première ‘’e-révolution mondiale’’ avec les lettres de noblesse à la jeunesse tunisienne, faite ni pas les pauvres, ni la classe moyenne surdiplômés en chômage, ni par les riches. Certes, Md Bouzidi fut est un déclencheur ou l’étincelle qui a mis le feu à la poudrière, mais ce sont les internautes, les SMS, les portables, les usagers de facebook, Youtube, Twitter, Smartphone, qui se donnent RV, informent, encerclent la Police pour filmer la l’insurrection, la répression sur les rues, prendre les preuves par photos. Cette nouvelle e-révolution tunisienne, des hackers qui ont changé les règles du jeu de la cyber-résistance contre la cyber-police, ont attaqué les sites officiels du régime, ont bloqué la machine dictatoriale du Régime BenAli. Hier, on occupait les chaines de TV pour l’information, on occupait les Palais Présidentiels, aujourd’hui, c’est une nouvelle de forme de E-révolution. Elle donnera des idées révolutionnaires aux autres pays voisins. Cette nouvelle e-révolution à la tunisienne est une nouvelle forme de ‘’l’alternance politique’’ pour les démocraties dictatoriales sans méritocratie, sans compétition, sans éthique, sans transparence, sans justice et sans choix de qualité d’un casting de Gouvernement, sans népotisme, des meilleurs ministres intellectuels et universitaires de chaque payas du Maghreb.

2/ Le vide constaté au niveau de l’alternance politique n’est-il pas inquiétant pour la Tunisie ?

Ce n’est pas une démocratie pour avoir la contre-culture de l’opposition pour avoir l’Alternance, c’est un régime pour une dictature démocratique. Le terme démocratie est folklorique, n’a pas de sens conceptuel avec BenAli. Bref, une dictature démocratique ou une démocratie dictatoriale comme celle du régime militaire de BenAli, blanc bonnet ou bonnet blanc, est organiquement en termes de théorie des Organisations, un système autoritaire qui crée lui-même les germes endémiques de sa propre destruction ou sa biodégradabilité interne en théorie générale. La démocratie militaire à Parti unique, comme les Parties communistes du l’ex-bloc soviétique à ‘’centralisme démocratique ‘‘ du RCD à la tunisienne a non seulement pourrit de l’intérieur, mais aussi elle se trouve en décomposition avancée avec un vide de la contre culture de l’opposition, anéantie hier de la scène politique.

La seule inquiétude que l’on peut avoir vient du fait que l’opposition tunisienne était condamnée soit à la prison, soit à l’exil, ce qui fait qu’elle n’a pas d’expérience du pouvoir. Mais la revendication démocratique dont elle a toujours été le porte-voix et le soutien populaire sur lequel elle peut désormais compter sont des atouts non négligeables, à condition de réussir le démantèlement total de l’ancien appareil d’Etat incarné par le parti-Etat du RCD. L’opposition en exil n’a pas d’expérience du pouvoir et le régime de BenAli a géré la société comme on gère une caserne militaire. L’Etat Tunisien n’est un QG, les partis Politique dont le RCD (Rassemblement constitutionnel démocra tique), n’est qu’un Adjudant chef, la société des pions de seconde classe, les institutions politiques, ne sont que des boites de résonnance du culte de la personnalité du Chef de l’Etat despotique, le régime est militaire et autoritaire d’un côté, l’Ex Pdt Ben Ali incarne un Etat policier de l’autre côté.

Victime emblématique de cette situation, le martyr Mohamed Bouazizi (Bac+5), qui s’est immolé par le feu, a été le déclencheur de la «Révolution du Jasmin» (en référence à la Révolution des œillets qui a balayé en 1974 la dictature de Salazar au Portugal). Il ne s’agit pas ici d’une fronde ou d’une rébellion politique de velours, mais d’une ‘’e-révolution populaire’’, avec 75 morts et une mobilisation de masse dans les rues durant un mois par les cyber-cafés et internet (ce qui n’est pas sans rappeler une autre révolution, classique celle iranienne qui a renversé le Chah Mohamed Reza Pahlavi en 1979). La ‘’E-révolution tunisienne’’ n’est pas spontanée, mais résulte d’une culture de la cyber-café e-révolutionnaire explosive : mépris du peuple, taux de pauvreté de 1’ordre de 10% au sein la classe moyenne, taux de chômage des universitaires diplômés de l’ordre de 20%… Il faut certes déplorer les pertes humaines, mais le changement de régime initié par la ‘’e-révolution tunisienne’’ est un capital symbolique d’internet qui n’a pas de prix, mais elle est porteuse de nouvelles valeurs de la mondialisation sans frontière culturelle, sans économique, sans frontière politique et sans frontière d’images satellitaires et sans frontière d’internet.

Toute velléité contestataire, toute fronde politique, tout casus belli de l’opposition légale ou exilée est écrasée dans le sang et dans les prisons avec les tribunaux de l’arbitraire, les procès politiques ne se font pas dans la dentelle, parce que l’Etat Napoléon de BenAli avait le monopole de la force juridique et la force publique entre ses mains. On ne discute pas avec un Militaire et un policier de formation de base, on juge et l’on décide illico presto selon ses valeurs idéologiques. Cette révolution est le produit de ce climat politique délétère, d’un mécontentement de la jeunesse. Etant donné que le régime dictatorial n’a jamais tenu compte des questions des libertés publiques et les libertés d’expression individuelle, le régime de Ben Ali incarne non seulement le modèle d’un régime policier, mais aussi s’est focalisé militairement sur les actions collectives avec l’aide de la tribo-familiale des Trabelsi sur économie du pays et les affaires juteuses ‘’Hamzate’’ en négligeant, voire en marginalisant l’ordre politique, comme la meilleure école de compréhen sion humaine, de démocratie et la formation d’une opposition politique crédible sur la scène internationale.

3/ Y a-t-il une quelconque lisibilité dans le changement en gestation dans le Maghreb ?

Dans toute révolution politique, il y a toujours une lisibilité. Car il faut s’attendre à un changement des valeurs dans le sens de la bonne gouvernance, l’émergence d’une nouvelle génération d’hommes d’Etat et d’hommes politiques, d’une nouvelle vision pour un projet de société et des objectifs politiques immédiats à réaliser. Certes, Ben Ali s’est enfui de la Tunisie, mais il faut craindre que les structures endémiques de la culture dictatoriale restent incrustées dans le mouvement et l’incertitude qui caractérisent le changement des structures, l’évolution des esprits et les révolutions politiques.

Dans les « dictatures démocratiques » comme le régime tunisien de ex-Pdt BenAli, et les « démocraties dictatoriales » des pays voisins du Maghreb (exception le Maroc), qui ne changent pasavec les valeurs de la démocratie pluraliste, qui ne changent pas ‘’le personnel politique’’ inamovible, qui ne changent ni les députés élus analphabètes majoritaires au sanctuaire de loi dans les parlements de chaque pays du Maghreb, la crise des structures dictatoriales est un moyen brutal, sinon un outil de changement politique qui remue très fort le cocotier des rentiers de l’élite politique et les valeurs de l’élite économique.

La crise devient salutaire parce qu’elle fait tomber les poires du régime qui ne peuvent plus s’adapter à cette nouvelle génération plus exigeante des libertés et de la démocratie, elle devient aussi salvatrice pour le pays car elle rééquilibre les poids politiques et les mesures économiques, redéfinit le paysage politique, recompose les classes sociales et les intérêts des partis politiques, représentant les différentes sensibilités politiques et économiques.

Pour le Maghreb, il faut dire que quand votre voisin prend l’eau jusqu’au cou, vous ne pouvez pas rester indifférent à la contagion, à l’influence du mouvement, à l’aspect éducatif des esprits et à la démarche du processus révolutionnaire et médiatique. Cette révolution aura, au moins, pour effet d’obliger les autres gouvernements maghrébins à s’adapter à la nouvelle génération, plus exigeante en matière de libertés et de démocratie, à instaurer de nouveaux équilibres politico-économiques où seront représentées les différentes sensibilités politiques et économiques du pays, sans exclusive. Il n’empêche que la Tunisie qui a sa spécificité, est dirigée par un régime policier et prédateur, n’a nulle part au Maghreb son pareil, a produit les germes d’une foudroyante révolution sur l’issue laquelle personne n’aurait misé un seul dinar.

4/ Peut-on parler de similitudes entre les composantes de l’aire maghrébine ? Ce qui s’est passé en Tunisie pourra-t-il être dupliqué en Libye, en Algérie, en Mauritanie et au Maroc ?

La leçon qu’il faut retenir de cet affrontement institutionnel est une leçon pour une nouvelle société tunisienne aux valeurs éclatées pour la génération d’après l’indépendance du pays, évoluant inéluctablement et irréversiblement vers un genre de vie occidentale, un style de démocratie pluraliste et un type de société respectueuse des Droits de l’Homme. Victime et la merci de la mondialisation qui n’a pas de frontière culturelle pour le Maghreb, pas de frontière économique pour les entreprises, pas de frontière scientifique pour les universités, Le Maghreb risque d’être forcement éclaboussé par les ‘’odeurs révolutionnaires’’ Jasmin, à fort odeur politique.

Les événements qui se sont déroulés en ce début de 2011 en Algérie et Tunisie interpellent certainement les trois autres pays du Maghreb sur les risques de « l’effet des dominos », valables aussi pour le monde arabe dans son ensemble, en dehors du Maroc qui fait des grands progrès politiques. Les causes principales de ces événements sont certes les mêmes à savoir le manque de démocratie pluraliste et transparente, le manque de liberté publique et d’expression, de respect des droit de l’Homme et du citoyen, le chômage des jeunes diplômés universitaires, les inégalités sociales, la corruption généralisée, l’augmentation de la pauvreté, le déficit en logement social, l’absence de méritocratie, le développement des réseaux de clientélisme et surtout le népotisme fragrant dans le Maghreb.

Certes, la situation dans le Maghreb n’est pas le même pour tous les pays et chaque pays a ses propres spécificités familiales, idéologiques, voire culturelles. Cependant on retrouve certains points communs fondamentaux à tous les pays du Maghreb : autoritarisme, népotiques, démocratie folklorique, libertés bafouées, droits de l’homme peu respectés. Les régimes maghrébins devraient tirer des leçons politiques, non d’une contestation populaire ou une fronde de l’élite économique, mais d’une révolution brutale qui veut faire le «ménage» politique. Ainsi, les pays du Maghreb doivent, et c’est impératif, prendre des mesures populaires et spectaculaires, car les révolutions sont parfois contagieuses

Les régimes du Maghreb devraient tirer des leçons politiques, non d’une contestation popu laire ou une fronde de l’élite économique, mais d’une révolution brutale qui veut faire du nettoyage politique du régime de BenAli en Tunisie. Ainsi, Les pays du Maghreb doivent, et c’est impératif de prendre des mesures populaires et spectaculaire, faute de quoi, les révolu tions sont contagieuses (rappelez vous des pays de l’Est qui sont devenus avec la Glasnost de la Pérestroïka de Gorbatchev en quelque mois, avec la chute symbolique de Berlin en 1989, après 45 ans de dictature sous couvert de l’influence de l’ex-URSS).

La leçon tunisienne nous apprend que le peuple ne veut pas que des mesures socio-économiques, mais aussi actes politiques concrets en éliminant du champ politique les anciens du régime BenAli et du RCD. Cette nouvelle génération qui, contrairement à leur parents ayant accepté de cohabiter avec la domination politiques et économique des BenAli, ne veut plus que de la Matière Première pour (sur)vivre mais veut participer par la « matière crise » de leur enfant, dans la dignité, dans le respect de ‘’l’Etat de Droit’’ et non pas des ‘’Etats de passe Droit du Maghreb’’, veut la liberté d’expression publique, veut la Démocratie pluraliste, veut la méritocratie, plutôt que le népotisme.

Il veut la participation des ‘’oiseaux rares en fuite’’, plutôt que les moineaux en abondance, veut la participation ‘’de Grosses légumes’’, plutôt que des ‘’navets coriaces des anciens régimes’’, la peuple tunisien veut ‘’du gros gibier de la société civile’’, mais pas ou plus ’’de poulets mouillés’’ comme les BenAli et les Basri du Maroc, veut des ‘’loups politiques’’, mais plus des agneaux illettrés dans les Parlements, avec leur esprit moutonnier des ‘’Beni oui/oui’’. Tout ceci est à réduire au même dénominateur pour le Maghreb.

5/ Quelle appréciation faire de l’élite politique maghrébine à la lumière de ce qui s’est passé en Tunisie ?

Au terme des manifestations populaires sanglantes qui ont duré tout le mois de décembre 2010, Ben Ali est contraint, par le poids des masses de quitter le pouvoir, dégradé et humilié à l’âge de 74 ans en catimini et sans hymne national, sans tambour, ni trompette. Y a-t-il une « Main politique invisible » d’une élite politique Tunisien. C’est ce que l’on va analyser après la chute d’une mort politique d’un ex-président à la tête de la Tunisie, depuis 1988, dont l’histoire retiendra ‘’sa dictature démocratique et sa démocratie dictatoriale’’, ayant fui dans la précipitation vers une dentinaire appelée ‘’le bonheur des refugiés à Jeddah en Arabie Saoudite’’, vol de l’année pour les tunisiens est 2011, durée du voyage éternel, départ le vendredi 15 janvier 2011.

Bagages emportées avec lui à 74 ans: Déchéance du pouvoir, La famille Trabelsi avec six membres de sa famille, la conscience peu tranquille de la mort du jeune Mohamed Bouazizi (Bac +5), plus de 70 morts pour la liberté dans sa conscience, l’absence de la démocratie pluraliste, l’absence de respect des doits de l’Homme, l’absence de liberté d’expression. L’histoire retient un Président feuillard de son pays vers l’Arabie Saoudite de peur de masse qui risquait d’en faire un second sort comme l’ex-Président de la Roumanie, Nicolae Ceauses cu (71 ans), est destitué par son peuple en décembre 1989, comme tous les autres tyrans déchus, il tente de fuir, avec sa femme Elena.

Cadeau pour le peuple tunisien pour 2011 : Chassé du pouvoir après 23 ans à la tête de l’Etat, M. Ben Ali qui a échappé à la mort par son Peuple à la Ceausescu, était arrivé sur la pointe des pieds, selon des sources concordantes. Dans un communiqué, le Cabinet royal saoudien avait annoncé avoir «accueilli le président Zine El Abidine Ben Ali et sa famille dans le Royaume (…) en considération pour les circonstances que traverse le peuple tunisien». M. Ben Ali sera traité «comme un réfugié politique, et non comme un chef d’Etat»,

Conflits en cours en Tunisie : Ali Sériati, chef de la sécurité présidentielle de Ben Ali, et plusieurs de ses collaborateurs, ont été arrêtés pour complot contre la sûreté intérieure de l’Etat. Le Conseil constitutionnel a nommé Fouad Mebazaa, le président du Parlement, prési dent par intérim et le P.M. sortant, Md Ghannouchi, est chargé de former un nouveau gouvernement d’union nationale. La chasse aux sorcières s’est soldée par l’arrestation d’Imad Trabelsi, neveu de l’épouse de Ben Ali

Il y a certainement une «main politique invisible», une élite politique tunisienne derrière la révolution du jasmin. Cette élite a en fait, accompagné dès ses premières manifestations la colère de la rue tunisienne. Il faut dire ici que le débat sur l’élite économique et l’élite politique maghrébine est sans doute lié à des raisons de conjoncture démocratique et à l’absence de maturité politique des gouvernants des 5 pays de la région. Les élites mettent surtout l’accent sur les aspects négatifs du non-Maghreb qui coûtent plus chers que la construction du Maghreb elle-même.

Le Maghreb est non seulement perçu comme une nécessité politique, mais il est devenu aujourd’hui un impératif pour une intégration économique, pour des raisons de taille des économies d’échelles, de poids politique d’un marché de 80 millions de consommateurs, et de démographie. En tant que Secrétaire général, dirigeant les travaux et les recommandions de l’élite économique du 3e Forum de développement du Maghreb, organisés à Tunis en novembre 2009 à l’invitation de Ittijariwafa bank, et regroupant plus de 360 entrepreneurs du Maghreb et l’Afrique, je confirme que l’élite économique du Maghreb a pris conscience mieux que l’élite politique qui reçoit les recommandations à négocier dans le cadre du Maghreb.

Hier avec le secteur public, le citoyen est considéré dans le Maghreb comme un simple administré ? Aujourd’hui, il s’est métamorphosé en client politique exigeant de la démocratie pluraliste, qui a un pouvoir de sanction à travers les institutions légales et légitimes à caractère électif. La situation politique s’est aussi inversée pour le secteur privé qui, considérait la clientèle comme un fond de commerce et un capital du portefeuille, est aujourd’hui, considérée comme un public exigeant une politique de qualité, sinon un public satisfait ou remboursé.

6/ Question Allal El Mallah : Y a-t-il une nouvelle élite économique prépondérante à l’élite politique dans le Maghreb ?

Le débat sur l’élite économique et l’élite politique maghrébine est sans doute liées à des raisons de conjonctures démocratiques et l’absence de maturité politique des Gouvernants des 5 pays, celle-ci ne font que dévoiler les véritables problématiques que posent les leaders économiques à l »élite politique pour bâtir un Maghreb Uni, en dehors de l’UMA (c’estle Travail de l’ONG Maghreb+ dont je suis le Secrétaire Général actuel depuis 2008 à ce jour), en dehors au terme d’une évolution que l’on va évoquer à la lumière du nouvel enjeu de mondialisation sans frontière économique, sans frontière culturelle, sans frontière régionale et sans frontière d’images satellitaire etc…

Que l’entreprise du Maghreb, soit publique ou privée, son destin est public dans tous les cas de figures. En mettant l’accent sur les aspects négatifs du non-Maghreb qui coûtent plus chers que la construction du Maghreb, jusqu’alors partiellement compensés ou masquées par les aspects positifs de la croissance économique des années 1990/2000, les Etats du Maghreb ne peuvent plus être le moteur de l’économie, sinon les catalyseurs de la relance économique, ni par la demande, encore moins par les investissements. Les pays du Maghreb ont un taux de croissance entre 3% et 5% à tout cassé

Au niveau du système productif, les leaders de l’élite économique ont attendu la remise en marche des mécanismes naturels, tous au moins dans le cas où cette crise économique n’est considérée que comme l’une des résultats d’un désordre temporaire, celui provoqué par les problèmes monétaires de la bulle financière des Etats-Unis ou l’augmentation (ou la chute) brutale des prix de l’énergie.

La crise mondiale actuelle a surpris aussi bien la classe politique que la classe économique du Maghreb par son ampleur et sa brutalité. Malgré les plans de relance économique mis en place et l’injection massive de capitaux pour renflouer les systèmes financiers, la perte de confiance des acteurs économiques persiste et un climat d’incertitude domine la conjoncture mondiale. L’horizon de sortie de crise reste ainsi incertain au Maghreb. Cette crise économique, toutefois souligne :

1/ Les difficultés des entreprises à faire face à une croissance ralentie ou nulle.

2/ Les conséquences sans complémentarité des économies du Maghreb face à une concurrence asiatique en raison de la taille critique et de la surface de négociation des grands projets à dimension régionale.

Le Grand défaut des économistes est de s’enfermer dans leur discipline avec le sens péjoratif de l’expression de l’économisme. Or l’économie n’est pas indépendante du contexte culturel d’une société donnée. Cette crise politique régionale dont la Tunisie paie les potes cassés aujourd’hui, dont elle ne s’en sort pas, trouve son explication dans crise de valeurs et des idées politiques régionales au niveau maghrébin, sinon trouve son explication dans une élite politique qui ne veut pas bouge, pire elle bloque le processus du Maghreb des régions.

Or le jeu politique et l’enjeu économique du Maghreb bouge, le plus grand risque pour l’élite politique algérienne est de prendre le risque de ne pas bouger dans le nouvel enjeu de la mondia lisation sans frontière économique, sans frontière culturelle et sans frontière d’image satellitaire. A ce titre, le Maghreb est non seulement une nécessité politique, mais il est devenu aujourd’hui un impératif pour une intégration économique, pour des raisons de taille des économies d’échelles, pour des raisons de poids politique, pour des raisons d’un marché de 80 millions de consommateurs, pour des raisons démographiques, ce que la Banque Mondiale appelle aujourd’hui les trois D réalisables :

La Densité des villes avec le regroupement des Régions, La Division des Régions économiques avec des spécialisations par région. La Distance des villes en Réduisant les coûts de transport, des coûts de l’immobilier, des coûts de téléphone, mouvement facilité des cadres et de la main d’œuvre etc. Ce sont ces trois D qui différencient les villes et les régions productives des villes attractives pour développer des grandes affaires ou de services du Maghreb futur des régions.

En tant que Secrétaire Général, dirigeant les travaux et les recommandions de l’élite économique du 3ème Forum de Développement du Maghreb, organisés à Tunis en novembre 2009 à l’Invitation de Ittijari wafabank, regroupant plus de 360 entrepreneurs du Maghreb en présence des ambassadeurs du Maghreb, je confirme que l’élite économique du Maghreb pris conscience mieux que l’élite politique qui reçoit les recommandations à négocier dans le cadre du Maghreb. Elle est devenue

1/ Un acteurs de changement anticipant les politiques économiques éparpillées au profit d’un Maghreb uni, Maghreb négociateur d’une seule voix et voie économique, solidaire et complémentaire.

2/ Un agent de Réformes économiques du Maghreb, recommandant homogénéisation des Certificats d’origine intermaghrébins, recommandant homogénéisation des procédures administratives bilatérales en multilatérales pour des nomenclatures et certificats d’origine unique pour tous le Maghreb, négociable ‘’à tirer groupé’’ face à la CE groupée qui défend aussi ses propres intérêts.

3/ Une figure d’évolution de la maghrébisation des esprits pour éviter le décalage culturel du Maghreb à deux vitesses et le retard technologique entre les 5 pays maghrébins.

4/ Un catalyseurs de changement pour que le système éducatif se prépare à la formation de lauréats plus à l’esprit de l’entreprenariat plutôt qu’à l’esprit du salariat, tenant compte de la mondialisation sans frontière économique et culturelle, avec les risques immédiats des sociétés sans travail, une agro-industrielle sans paysan, des IMME sans ouvrier, des BTP sans tâcheron, des laboratoire de chimie et parachimie sans pharmacien, c’est ‘’la fin du travail’’ ou la ‘’fin des marchés de l’emploi classique’’. Plaider l’ignorance n’enlèvera jamais la culpabilité des classes politiques par rapport à la responsabilité classes économique face la classe de jeunesse maghrébine plus exigeante pour recomposer la stabilité politique du Maghreb+.

7/ La stabilité des sociétés pourra-t-elle se faire sans les jeunes? Et comment les associer à la définition des contours de leurs doléances socio-économiques et politiques ?

Quelle que soit la définition du projet de société et la définition des contours juridiques de l’Etat, société et Etat s’opposent diamétralement dans l’esprit de la jeunesse tunisienne, parce que l’Etat tunisien ne représente pas la société en raison de l’absence de démocratie pluraliste. L’Etat qui est certes légal, mais n’ayant pas de légitimité politique, ne représente pas toutes les sensibilités des classes sociales.

La génération de l’indépendance du Maghreb pouvait certes s’attendre à ce que la France, respectueuse de l’Etat de droit, des Droit de l’Homme et du citoyen, des fondements spirituels de la civilisation islamique, implantât au Maghreb, en même temps que les méthodes de gestion à caractère public, des techniques budgétaires, monétaires et productrices, les institutions démocratiques, politiques et sociales qu’elle appliquait chez elle. Exactement ce que demande la jeunesse aujourd’hui.

Les Etats du Maghreb ne sont ni l’émanation d’un Parti politique, ni le produit d’une institution à caractère électif. Or, le Parti politique est par définition un microcosme, un Etat en miniature, en réduction ou tous les pouvoirs de celui-ci : Législatif, exécutif, judicaire, réglementaire, s’exercent sur la communauté partisane. Le Parti politique transpose sur le plan étatique, lorsqu’il arrive au pouvoir, par voie démocratique, sa propre structure et ses propres méthodes de management, de gestion et son style de direction politique.

Or, les 4+1 Etats du Maghreb (en dehors de la Libye) ne sont ni la photocopie de l’ex-puissance protectrice françaises, ni le reflet, inspiré du modèle des institutions européennes. En effet, la génération de l’indépendance du Maghreb pouvait certes s’attendre à ce que la France, respectueuse de l’Etat de droit, le respect des Droit de l’Homme et du Citoyen, respectueuse des fondements spirituels de la civilisation islamique, implantât au Maghreb des 4+1 Etats indépendants, en même temps que les méthodes de gestion à caractère public, des techniques budgétaires, monétaires et productrices, les institutions démocratiques, politiques et sociales qu’elle appliquait chez elle.

Cependant, après 50 d’indépendance, le Maghreb n’a ni Etat au sens moderne du terme, fonctionnel, régulateur de la vie politique avec une alternance bipolarisée des groupe de Partis avec des idéologiques claires et des programmes crédibles de gouvernement, ni des sociétés capables de changement et se moderniser avec la mondialisation. Les Etats sont Théologiques, où tout est prévus à l’Islam, il n’u a rien à découvrir pour la société, tout est plutôt à redécouvrir dans le passé, mais avec une lecture scientifique de la modernité. Déjà en 1945, un sociologue F. Tönnies qui, distingue deux groupes sociaux dans les sociétés traditionnelles, affirme qu’il s’agit plus de concepts de classification objective pour le raisonnement de la jeune maghrébine. La distinction s’accompagne d’un jugement de valeur : le concept de communauté rapport au concept de société.

Par ces différences d’ordre culturel, les jeunes peuvent se forger une idée sur la stabilité des sociétés, issus des Partis politiques par rapport à la communauté religieuse : décalage politique entre la classe élitaire (sociétaire) et classe populaire (communautaire), décalage culturel entre la communauté religieuse et société politique. Par contre, le concept de ‘’communauté’’, non ‘’de Sté au sens moderne’’ présente deux caractères essentiels, d’abord un groupement fondé sur la proximité et le voisinage régional, ensuite de proximité physiologique (communauté de sang et de liens de consanguinité), de proximité tribale, familiale, voire poly-endogamique où le réseau de sang du népotisme et est important que la citoyenneté et la méritocratie. On dans est du logiciel, non de ‘’l’Etat de droit des Sociétés modernes’’, mais un ‘’Etat de passe droit des communautés retardataires à l’heure orientale’.

Faut-il ajouter aussi la proximité spirituelle qui recouvrent la même religion, la même langue, les mêmes valeurs sociales, les pratiques culturelles, les mêmes traits de caractère de la communauté ? Les liens de solidarité fraternelle, régionale, voire raciale ou de physionomie semblable, entrent dans l’esprit de F. Tönnies dans cette catégorie conceptuelle préexistante à ‘’la communauté’’ qui n’a rien à voir avec le concept révolutionnaire «de société ».

La jeunesse, qui y voit dans le RCD une ‘’communauté tribo-familiale ’’, sanguine et sanguinaire, sinon dictatoriale, cherche dans l’opposition les Hommes exilés et les Partis légitimes, mais non légalisés une « nouvelle société démocratique’’, un ‘’Ordre de partage’ politique du pouvoir ‘’un Ordre des nouvelles valeurs de la mondialisation’’ identifiable à ‘’une révolution contre un ordre établi’’ une espèce de mobilisation populaire et de participation élitaire pour partager avec la jeunesse ‘’le pouvoir de l’Etat’ tunisien. Le pouvoir ne se donne pas, il s’arrache par les révolutions. Aujourd’hui, la sécurité en Tunisie se rétablit. La pression sociale tombe. L’Histoire de Parti communautariste tribal Du RCD a basculé. La Jeunesse retrouve sa place dans cette reconfiguration, la solidarité du peuple et des citoyens retrouvés sont remarquables. Le pays peut redémarrer avec ‘’ce lifting politique des institutions’’. Les commerces rouvrent et on trouve tout. Les citoyens retrouvent la joie et la dignité de se sentir vivre dans un pays libre, avec une démocratie pour tous et une méritocratie pour chacun selon les compétences du pays sans népotisme des Partis-Marabouts ou Camarillas.

7/ Le vent du changement souffle-t-il sur la rive sud de la Méditerranée, le sursaut tunisien pouvant servir d’exemple au-delà de l’espace maghrébin, ou est-ce que nous sommes face à des sociétés bloquées ?

Le changement, qui est une donnée fondamentale dans l’histoire des sociétés, couvre tous les facteurs de changement dans une politique de continuité de l’Etat tunisien. Il est l’un des effets de la crise économique et de la mondialisation, l’essor des nouvelles technologies, les mutations sociales de la jeunesse, l’informatisation et l’automatisation de la production et des services et certes de l’effet Wikileaks. Pour assurer le développement, l’Etat et de la société tunisienne ne peuvent se limiter à subir, au moindre coût politique, des changements qui lui sont imposés par l’environnement. La maitrise de son avenir doit l’engager dans la voie d’un changement démocratique volontaire

L’Etat Tunisien est un complexe dictatorial qui a ses propres originalités, un complexe policier, encadre par l’armée non Bonapartiste, conditionné par les influences à la fois par des institutions orientales para-islamiques et des institutions occidentales para-démocratiques. L’Etat tunisien de BenAli, fait de l’Islam ‘’une religion laïque’’, que le régime utise comme un outil stratégique d’anesthésie de la jeunesse ou comme un outil de blocage de l’Etat et résistance au changement de la société/

L’Islam de l’Etat tunisien tolère les marabouts, mais pas les confréries fondamentalistes et para- religieux s’ils contredisent les tendances communautaires de la religion islamique. Il les maintient souvent dans une tradition réfractaire à l’Etat de Droit, faisant par là élever les protestations violentes de la jeunesse diplômé, protestations nées du désœuvrement moral et du chômage intellectuel des villes, de l’échec des socialismes musulmans accrochés à la religion, par la volonté souvent contestataires dans la logique de l’esprit du capitalisme ou de socialisme.

L’Islam de l’Etat de BenAli est notamment un front politique ou le prétexte économique autour duquel s’affrontent les rentiers du régime et les exclus du pouvoir politique. Face à l’universalisme occidental, les Etats du Maghreb réactualisent leur patrimoine, surtout quand ils sont en mesure de répondre par un autre universalisme aux valeurs dominante : l’Islam. La stratégie du défi se révèle d’autant plus efficace que l’occident va de pair avec un essoufflement de la mondialisation sans frontière économique et culturelle. Aujourd’hui, la croyance dans celle-ci est en crise des valeurs. De cette « dépression occidentale » profitent surtout les Etats arabes qui offrent, en alternative au modernisme déficient de la mondialisation, une culture puisée dans les certitudes de la cité idéale islamique.

L’identification à l’Islam pour gérer la Tunisie et de la politique sans démocratie pluraliste de BenAli déchu du pouvoir est même l’une des sources du despotisme et des dictatures. Il en résulte que la l’éthique islamique n’est ni conceptuellement, ni logiquement inhérente à l’activité politique de ruse machiavélique, c’est-à-dire agir politiquement n’est pas la même chose qu’agir avec la morale islamique et inversement. L’éthique islamique est une affaire intérieure de discipline religieuse avec soi même, or la politique est une affaire de ruse, d’opportunité et surtout de contrainte, et de machiavélisme des Hommes d’Etat ou des Hommes politiques d’action. Le but de la politique ne serait être la connaissance. Elle reste ce qu’elle a toujours été : l’action collective. C’est comme telle qu’il faut le comprendre pour les réactions tardives qui fonctionnent au ‘’Diésel politique’’ pour positionner des pays Occidentaux dans le mouvement et l’incertitude.

8/ Quelle lecture doit-on faire des réactions (tardives) des partenaires occidentaux de la Tunisie ?

Les Etats de l’Europe n’ont pas d’amis dans le Maghreb ou en Afrique. Ils ont des intérêts diplomatiques, des affaires économiques, de l’influence politique, etc. Dans le cas tunisien, ces pays se sont positionnés en fonction de l’évolution rapide de la révolution du jasmin. Pour les Occidentaux, il était donc «urgent d’attendre». La meilleure improvisation, dans les discours politiques durant les ébullitions des esprits révoltés, est celle qui se prépare le mieux pour éviter d’être à contre-courant de l’histoire. Qui pouvait prévoir l’évolution historique et prométhéenne de la Tunisie qui prend une destination «du bonheur révolutionnaire» pour un changement non pas d’un gouvernement «blanc bonnet et bonnet blanc ».

Ce qui s’est passé en Tunisie n’est pas très orthodoxe. L’information est évolutive et va avec la dynamique des manifestants pour la liberté. La Tunisie est-elle le premier pays arabe et maghrébin qui a fait sa révolution massive et populaire à la recherche de la liberté et la démocratie, contrairement aux révolutions égyptienne en 1952 et libyenne en 1969 qui étaient militaires. La philosophie d’une révolution populaire est justement de rompre avec l’ancien régime, d’en établir un nouveau et d’instaurer la volonté du peuple. Mais la révolution tunisienne n’a-t-elle pas été trahie ?

Le président Ben Ali a réussi à quitter le pays et ce sont les symboles de l’ancien régime qui assurent cette transition. Le changement est présenté comme se faisant dans un cadre constitution nel. On a eu recours à l’article 56, puis à l’article 57 selon lequel le président de la première Chambre, Fouad Mebazaa, devient le Président de la République par intérim et charge le Premier ministre Md d’organiser des élections présidentielles dans les 60 jours. Mais déjà on commence à parler d’un report de 6 mois de ces élections. La masse qui, refuse de collaborer avec les ministres de l’ancien régime et du RCA, risque d’exiger dans la même logique le départ du PM par intérim Ghanouchi, obligeant Mebazaa à choisir un autre PM de l’opposition avec des risques de ce mettre d’accord sur le chaos de la Tunisie révolutionnaire

Le meilleur scénario était que l’armée tunisienne prenne le pouvoir par un coup d’Etat, crée un gouvernement d’unité nationale dont la première action sera de revoir et corriger la Constitution, libérer les Prisonnier politique, légaliser les partis marginalisés, crédibiliser les ONG, donner un signe fort pour la liberté d’expression publique, et la mise en place d’une démocratie publique comme fond de commerce pour le nouveau Gouvernement. Or, il y a une véritable confusion, le mouvement révolutionnaire est rapide et va dans l’incertitude. Faut-il s’attendre à des surprises telles que la participation des communistes et les islamistes pour calmer la rue, à la démission du gouvernement en raison des contraintes de la masse à la rue, aux nomades des politiques du RCD, à la chasse aux sorcières, aux bouleversements politiques profonds de la Tunisie, exemplaires par son auto-régulation des forces politiques internes et exemplaires pour les pays du Maghreb.

9/ Comment expliquer le silence des formations politiques marocaines face au change ment en Tunisie ? L’élite politique nationale est-elle tétanisée par ce précédent « inattendu » ?

La crise paradoxale du Maghreb en général et de la Tunisie en particulier explique, sans doute pour beaucoup, la redécouverte des dimensions du «politique dans les manifestations publiques», une redécouverte semblable à celle que l’on a fait du «culturel religieux» des années quatre-vingt au moment où l’on commençait à être sensible à la crise des valeurs de l’Etat moderne et laïc en Occident. Or, aujourd’hui, ce n’est plus seulement l’Etat despotique et à «démocratie dictatoriale» de la Tunisie qui est en cause, c’est le régime de Ben Ali lui-même. Il convient ici de se garder des réponses hâtives. En Tunisie, la révolution a d’abord été socio-économique avant d’être politique. La prudence de nos hommes politiques s’expliquerait d’abord par l’effet de surprise engendré par la réussite ultra-rapide de la révolution du Jasmin. Elle est due aussi à un attentisme pour mieux voir de quoi l’avenir de la Tunisie sera fait. C’est à partir de ce moment qu’elle finira par réagir.

Les discours de l’Etat dictatorial de BenAli ont familiarisé le patronat avec une certaine information sociopolitique sur le Maghreb, les sensibilisent aux problèmes économiques de la mondialisation, c’est-à-dire un état d’esprit moderne qui légitime l’économie comme contrainte dominante de l’Etat personnifié en la personne de BenAli. Le nouvel enjeu du libéralisme le plus évident pour l’entreprise tunisienne est le rapport de l’Etat à la dérégulation de l’économie. Un débat sur les questions d’ordre économique est un véritable drame parce qu’il ne place pas les acteurs face à face devant une table de négociation, il oppose l’Etat à l’entreprise, le libéralisme au protectionnisme, le secteur public au secteur privé, le dilettantisme de l’entreprise tunisienne au dynamisme économique de l’Etat, la régulation et le pari de déréglementation, auquel il faut ajouter la défense des intérêts de forces possédantes (patronat de propriété) opposées aux forces dirigeantes (patronat de fonction).

Aux influences des institutions « orientales » de l’Etat théo-tunisien s’ajoutent les influences des institutions « occidentales » qui, perverties, sans doute, par le colonialisme, introduisent, malgré lui, au Maghreb, les notions de liberté publiques (déclaration des droits de l’homme et du citoyen), les institutions à caractères électif (les chambres de commerce et d’Industrie, les associations, les organisations politiques et syndicales) dont la Tunisie reste une société bloquée en particulier.

10/ Quels lendemains pour l’union maghrébine susceptible de « booster » les économies de la région ?

C’est une question pour un champion politique dirait Lucien Jeunesse ? Marquée par l’esprit de la ‘’démocratie dictatoriale’’, dévorés par l’esprit du régime de BenAli liberticide, atteinte par le ridicule des bilans sociaux de l’emploi déficitaire, anéantie par euphorie des sans-emplois de masse, trahie par la déprime des budgets de crise, tirée vers le bas par la révolution de masse du Jasmin, piétinée par les sans espoirs s’immolant par le feu, guettée par la déraison des discours défensif et suicidaire de l’Ex-Pdt fuyard, les 5 pays du Maghreb veulent s’appuyer sur une réforme salutaire et salvatrice, exigée non demandée par la rue et la queue d’une manifestation révolutionnaire de la prise de la ‘’bastille tunisienne’’ , comme des ivrognes utilisent les réverbères de la Tunisie comme, non pas pour se ré-orienter sur leur une « feuille de route politique interne », mais pour s’appuyer dessus. Cette métaphore synthétise les difficultés à comprendre la Révolution Tunisienne, libératoire de la ‘’dictature démocratique’’ à la BenAli déchu et mort politiquement comme un simple refugié qui perd son pays, par la Révolution du Jasmin, mais l’histoire retiendra la fuite vers l’Arabie Saoudite, plutôt que la Tunisie. Or comme le disait Napoléon ‘’C’est avec la géographie de son pays que l’on fait de la politique, une vision stratégique ».

C’est une première leçon de la ‘’prise de la bastille de la Tunisie’’. La seconde leçon est comment passer de la ‘’Révolution de la société à la démocratisation de l’Etat, fragilisé par ‘’la Keptomaniacratie’’ ( la manie de garder le pouvoir) de la Tribu de Ben Ali.Trabelisi, considérée comme un couteau à double tranchant. L’instar de la Révolution française de 1798, l’humanité a appris deux leçons : les êtres humains sont égaux ( il n’y a pas de spermatozoïdes supérieurs, l’un rapport aux autres). On nait égaux aux yeux du droit. La Seconde leçon, le pouvoir n’est pas divin, c’est le Peuple qui vous l’enlève, vous le donne, et vous le retire par les valeurs de la démocratie pluraliste.

Qui est le coupable politique de cette situation anachronique en Tunisie en dehors la famille Trabelsi ne laissent passer que ce qu’elles veulent au Gouvernement ? Qui est le responsable des vices de forme juridique du despotisme de l’Etat de BenAli, ne donnant aucune égalité des chances par la méritocratie des « candidats ministrables » pour l’intérêt de leur pays ? Y a-t-il un problème de discriminatoire politique en Tunisie par le régime déchu? Le système est-il verrouillé par la « Nomen klatura de l’Etat de BenAli » ? A quoi servent les Partis Politiques tunisiens s’ils ne savent pas préparer la relève de l’élite politique et économique pour la Tunisie de demain ?

Curieux paradoxe, ce sont plutôt les Gouvernement s qui changent de Portefeuilles, mais pas l’ex-Président de BenAli, redoublant cinq (5) fois le même Poste de Chef d’Etat (dans les Gdes démocraties modèles, c’est deux mandats, pas plus). C’est un mépris pour la Tunisie, comme s’il n’y a pas d’élite dans le pays, en dehors de sa famille Trabesli. Le monde est à l’envers. La Démocratie est-elle détournée de ses objectifs dictatoriaux discriminatoires et sans méritocratie et sans espoir pour la jeunesse ? La révolution du Jamin offrira-t-elle pas les mêmes chances d’égalité, par la nouvelle de la démocratie tunisienne, revue et corrigée pour permettre à une élite économique et politique de prendre le règne pouvoir par la méritocratie ?

A qui profite le crime des combines politiques, du régionalisme flagrant et du népotisme peu discret des Tabelsi, des Militaires, et guerriers de la Mauritanie, les Kadhafi de la Libye, des réseaux de népotisme familiaux des Fassi et des Soussirégionaux (rien avoir avec les compétences) au pourvoir au Maroc depuis ½ siècle ? Secret de polichinelle et le ras le bol historique de cette situation regrettable et condamnable par l’élite universitaire du Maroc : qui détermine la nature de la composition des postes du Gouvernement dans les pays du Maghreb ? Tout pouvoir est « corrupteur », quelque soit sa nature, il est générateur de controverses souterraines malsaines.

Les cinq Chefs d’Etat du Maghreb sont sourds politiquement parce qu’ils ont qu’une seule oreille fonctionnelle de leur entourage. Par contre, les gouvernements qui, sont aveugles et égoïstes, ne lisent pas, ne cherchent pas d’autres ambitions politiques et économique par la méritocratie, laissent partir les ‘’oiseaux rares‘’ au profit des moineaux politiques’’, des ‘’grosses légumes aux profits des navets coriaces du népotisme’’ qui gèrent le pays, les requins et des dauphins au profit des sardines et des moutons de Panurge, sinon des Mac Do standard, sans saveur, ni odeur dont 59%, 61%, 64%,71% et 73% des députés illettrés ou semi-analphabètes respectivement dans les pays du Maghreb (c’est le dernier souci pour l’intérêt général de leur pays). Que faire ? disait Lénine avec ses statistiques parlant qui n’ont pas besoin de commentaire supplémentaire au risque de me faire des ennemis politiques sur le dos ?

En dehors de la politique, les réformes économiques et sociales des 5 pays du Maghreb sont des ‘’Révolutions culturelles’’, réalisées par la Nomenklatura politique de chacun pays mais leur application respective ‘’manque de résolution politique’’ en raison de l’absence de méritocratie pour chacune de l’élite universitaire de haute niveau de l’intelligentsia de chaque pays du Maghreb parce que les élites politiques (les Partis) est en retard ‘’une guerre’’ et l’élite économique (Patronat) et décaler par rapport aux mouvements sociaux de la jeunesse.

Chaque pays du Maghreb ne mérite, valeur d’aujourd’hui, que les Gouvernements et les Parlements (d’une faible niveau universitaire) qu’il a, à l’image de chaque pays qui a besoin d’une nouvelle génération, avec des Gouvernements crédibles, élitaires et visionnaires pour laisser à nos enfants un Maghreb uni, faisant face au bulldozer de la mondialisation qui, sans frontière économique, sans frontière culturelle, risque de tout casser, de tout écraser sur son passage, détruit l’économie, pénètre les foyers par les images satellitaires de la TV. Rien lui est sacré, la mondialisation n’a pas de principe fondateur. Si le Maghreb ne se regroupe pas dans l’urgence, comme une impérative de survie, les 5 pays maghrébins seront asymptotes à la disparation politique, sinon à la ruine économie avec ‘’la main invisible’’ de la mondialisation. Le Maghreb perdra son capital stratégique de son identité ‘’la géographie’, mais restera dans ‘’l’histoire sociologique des pays arabo-musulmans’’dont l’horloge culturelle fonctionne à l’heure orientale avec le décalage du Diésel.

Qui sont les responsables de ce Maghreb à « zone d’incertitude ou des zones à risque des sociétés à rique » où les coupables politiques de cette situation anachronique dont les peuples feront les frais de machiavéliques à sang froid ? Au Maghreb vivons-nous dans des sociétés de confiance ou des sociétés de méfiance, sinon des sociétés de combine politique des Etats peu ouverte à la démocratie pluraliste pour tous et à la méritocratie de chacun ?

Que faut-il faire pour booster les économies du Maghreb, tenant compte des risques ‘’l’effet de Dominos politiques’’, à l’instar des pays de l’Europe de l’Est, devenu de l’Est de l’Europe, à l’image de la Tunisie, petit pays avec une grande révolution dans le Maghreb ? Faut-il faire des signes politiques anticipateurs forts pour calmer le jeu politique, car le Maghreb est une poudrière en effervescence sociale et en ébullition politique : 5 points sont à revoir pour chaque pays du Maghreb :

1/ L’Ethique politique de chaque pays en particulier pour les députés ou les parlementaires ‘’trop désignés pour être élus’’ par l’argent sale des Partis Politiques, avec les députés nomades SDF (Sans Domicile politique Fixe) ? Quelle est la valeur ajoutée des Hisbicules, avec des petites têtes, et des gros ventres ? Quel intérêt d’avoir des Partis Politiques, (4X4tout terrain qui ratissent tous les opportunistes politiques), ou qui rassemble tout venant, nez sur la terre et le parterre, sans aucune vision maghrébine, aucune alliance politique et idéologique entre les PP du Grand Maghreb. Sans Ethos des Etats qui doivent faire le ménage chez soi, sans éthique politique, les 5 pays du Maghreb courent d’une dérégulation politique normale. Une communauté autoritaire, qui fonctionne dans le vrac politique avec désordre organisé, crée elle-même, les germes sui generis de sa propre destruction.

2/ Transparence économique : les règles de la concurrence économique et politique doivent être claires, au même titre que la méritocratie pour chacune des compétences et la démocratie pluraliste pour tous). Quel est intérêt de participer à société sans conscience d’être citoyen qui, n’a ni ethos ni confiance, ni morale, ni transparence, ni religion, ni qualité de vie, ni éthique culturelle ? L’élite politique de Maghreb+ qui, interroge sur les causes de la pauvreté des cinq pays et du taux de chômage de l’ordre de 20 à 25 % du Maghreb, a privilégié des explications économiques MIC/MAC (Micro/ Marco: capital, travail, climat, peuple, religion, environnement culturel, terreau politique etc…), s’oriente aujourd’hui vers d’autres pistes de réflexion d’ordre éco-politique par ce que le niveau du SMIG culturel s’est élevée par rapport à nos parents, sans internet, sans parabole, sans vision politique en dehors la vision religieuse (Paradis/Enfer) qui prépare les communautés à la vie éternelle, sinon à la mort sans lendemain.

3/ Choix de la qualité du casting des Hommes politiques, non pas ordinaires, mais extra- ordinaires pour les Gouvernements commandos avec une vision politique et une mission économique ? On ne fait une carrière politique avec du cosmétique et des figures du décor politique de complaisance des Partis politiques. Or, la vie politique pour les nouvelles classes sociales urbanisées plus de 60% des populations du Maghreb, c’est l’alternance politique des hommes, c’est le partage symbolique du pouvoir. Ces classes moyennes qui aspirent à une vie meilleure, trouvent que les sociétés développées en Occident trouvent leurs sources de stabilité dans «l’ ethos de confiance», dans la démocratie pluraliste, dans la méritocratie, dans l’égalité des chances, dans les nouvelles valeurs sociétales de la mondialisation et de la bonne gouvernance des pays. Par contre, les sociétés de méfiance, trouvent leurs sources dans la combine politique, les ruses commerciales, les tuyaux de métier etc.., propre aux pays du Maghreb politique. Le choix d’un casting de l’élite politique est aussi un choix d’un quota pour une discrimination positive l’élite de chaque Partis Politique dans chaque pays du Maghreb, un quota positive de 30% comme celle des femmes dans l’intérêt des pays.

4/ Reforme de la justice avec des juges élus et indépendant avec la participation des citoyens choisi au hasard des procès public à tour de rôle, sans participation des jurés et de la mobilisation de consciences citoyennes, la justice risque d’être rejetée, marginalisée ou mise en quarantaine par que nous sommes dans une société de méfiance, plutôt que de confiance, dans une société de combine collective, plutôt qu’une société de respect du droit des citoyens, dans une Société de corruption et de ruse Sté de transparence, dans une Sté de népotisme Sté de méritocratie, dans une Sté d’incivisme plutôt qu’une Sté de civisme, dans une Sté vicieuse plutôt qu’une vertueuse, dans une Sté d’exclusion de l’élite universitaire ignorée plutôt qu’une Société de spéculation des voix électorales sans compétition sur des valeurs politiques, dans une Sté d’Etat de droit, plutôt qu’une Sté de passe-droit, dans une Sté de vautours et de moineaux plutôt qu’un Sté de faucons et d’oiseaux rares, dans une Sté type gagnant/perdant‘ (de Housin Slaoui, une de nous doit se faire avoir’ plutôt qu’une Sté de type «gagnant/gagnant», dans une Sté ‘’de lutte des classes’ plutôt qu’une Sté de luttes des places’’, dans une Sté de noblesse de l’Etat Makhzaniènne, plutôt qu’une Sté de nobliau des nomades politiques, dans une Sté de ‘’ Démocratie et de liberté’’ plutôt qu’une ‘Sté despotique et de contrainte’’, dans Bref une Sté ouverte sur la mondialisation plutôt qu’une Sté fermée sur le népotisme et le régionalisme dégradant et de mauvaise presse pour nos enfants, élevés sans clanisme et sans tribalisme.

5/ Anticiper des élections législatives avec une Démocratie pluraliste libre et transparence. Tous Députés sans Bac ne pourra plus se présenter aux Parlements ou Assemblée des peuples. Le lieu est le sanctuaire de la loi et de l’orientation politique du destin d’un pays, comment peut-on confier le sort d’une région, sinon d’un peuple à un analphabète. Si les 5 Chefs d’Etat ont raison de maintenir ce système archaïque et majoritaire dans chaque pays du Maghreb, il faudrait aller dans la même logique en former des Gouvernements avec des illettrés pour gérer les pays, étant donné qu’ils sont majoritaires. Faut-il élever le niveau des Gouvernements avec des ministres uniquement ayant minimum d’un Doctorat, sinon les postes de Ministres ne sont pas valorisés par ‘’le népotisme’’, mais par la méritocratie ? La jeunesse universitaire a droit à l’espoir politique et aux ambitions à la haute de leur niveau. Seconde mesure d’urgence, sans toucher les codes électoraux, ni les Constitutions, un député nomade et SDF, a le doit de changer de couleur Politique de son Parti base, c’est OK, mais il faudrait qu’il remette simplement son mandat électif à son corps électoral pour confirmer ou infirmer son nomadisme politique.

6/ Baisse de 20% des matières de base de premières (sucre, blé, huile, et carburants à la pompe). Pour des pays à vocation agricole, comme expliquez au peuple en situation précaire, que le Maghreb import des MP de premières nécessitées vitales. Les caisses de compensation sont vides, Le baril de pétrole, prévu dans le budget de finances du Maroc au prix moyen de 75 $. Or aujourd’hui, il coûte 103 $ au marché de Londres. Que faire avec la grogne qui monte dans les rues, les manifestations publiques qui s’organisent chaque pour demander une hausse des salaires en fonction des indices de la vie.

En conclusion au Maghreb, Il n’y a pas de Sociétés sous-développées par la pauvreté, par éducation, il n’y a que des Stés sous-développées par l’argent sale, par des Partis Politiques sans éthique politique, sans transparence économique, sans confiance, sans culture démocratique et en plus de la bêtise humaine des Ministres avec leur famille et neveux qui cherchent à s’accaparer ad vitam aeternam du pouvoir sans le partager aves les élites universitaires et silencieux. Pourtant la corruption dans les communautés religieuses et pourries au Maghreb n’est pas une fatalité religieuse. Elle n’est pas seulement un crime dans les sociétés de confiance occidentales, elle est aussi un suicide pour la démocratie pluraliste, voire une démission des valeurs religieuses pour des sociétés paradoxalement névrosées au Maghreb. C’est un désastre historique pour nos enfants qui n’auront plus d’espoir de la méritocratie, ni d’intégrité morale des partis historiques, ni de visibilité politique encore moins de moralité avec les Partis ‘’cocottes minutes.’’

La particularité des sociétés paradoxales, c’est qu’elles promulguent une loi et elles s’arrangent de la détourner par le pantouflage et l’inapplication des textes de facto. Ces Sociétés sont autodestructrices, voire biodégradables avec la mondialisation des économies. Or les valeurs sociétales qui constituent les principes de la «Bonne gouvernance», ne se décrètent pas dans les sociétés de méfiance. Elles sont le produit des sociétés modernes de confiance que l’on espère avec le travail de fond de l’ONG Maghreb+ la démocratie pour tous et la méritocratie pour chacune des élites du Maghreb+.

Cet interview, qui me semble plus proche de la pratique politique, que des théories Politiques, risque de déconcerter les théoriciens de la politique de l’ONG Maghreb + qui réfléchissent sur la pratique des Démocraties pluralistes et la méritocratie, sans pourvoir les pratiquer dans leur propre pays en raison du népotisme de bas de gamme, de l’ostracisme politique, et les acteurs politiques qui pratiquent le despotisme et l’autoritarisme sans avoir l’opportunité d’y réfléchir sur les conséquences de la théorie de l’effet dominos au Maghreb. Les révolutions sont contagieuses entre les pays voisins. Rappelez vous des pays de ‘’l’Europe de l’Est’, satellitaire avec le ‘’centralisme démocratique’’ des Partis uniques se sont métamorphosés, après la chute de Berlin en 1989 en quelques mois en des pays de ‘’l’Est de l’Europe’’ occidentale. C’est ce que l’on appelle les risques de la théorie des Dominos au Maghreb et dans l’ensemble du monde Arabe.

[1] [1] Pr Abdelatif FEKKAK (PES), est un Ex-Prof de management de l’ISCAE durant 30 ans de théorie des Organisations et communication et Past-Prof-visiting et de Politique générale à Georgetown university (Washing ton DC) durant 2 ans, détenteur d’un triple Doctorat : Un Doctorat d’Etat en économie en 99) Université Hassan II /Casa. Doctorat es Sciences de gestion et d’organisation (Paris XI Dauphine Université 85) et Doctorat de 3è cycle en Sciences politiques (Paris X Nanterre Université et EHESS 76. Master sur le développement biculturel des entreprises du monde arabe (Euro-Arab Management School-EAMS) en Espagne 1994. Consultant international en formation et organisation BM, IFC BAD, FIDA, FAO, OMS, GTZ, Auteur de plusieurs livres et articles de fond en management. Ex Conseiller du Ministre de l’Ens Sup, et de la Recherche Scientifique (1998 à 2001). Aujourd’hui, Président de ‘’La Grande Ecole de Management’’ (GEM+) à Casablanca des Classes Prépas et des Masters, E-mail : afekkak@gem.ac.ma Website : www.gem.ac.ma. Président du Rotary Club de Californie Casablanca 2010/2011. Secrétaire Général de l’ONG Maghreb+ avec la déclaration d’Alger (pour les 5 pays du Maghreb). Médiateur et Arbitre, certifié par l’IFC (Institut Finance Corporation) de la Banque Mondiale.

Publié il y a 19th February 2011 par Pr Abdelatif FEKKAK