‘’LE MAROC EST-IL UN PAYS A RISQUE POLITIQUE’’ ?
Pr Abdelatif FEKKAK (1) Président Mondiale de la Diversité des Euro-Africains (FMDEA), siège à Bruxelles.
1/ Question de :Allal El Malah, Directeur de la Revue Mensuelle Perspectives Med. Vous avez souvent fait état de sociétés à risques en parlant du monde arabe qui vit une instabilité post-printanière.
Pr A. FEKKAK : Apparemment votre est question parait ordinaire à priori sur le concept des sociétés risque politique, question très pertinente qui a besoin d’une réponse scientifique, plus que politique sur le caractère post-printanier d’instabilité sociétales, mais elle nécessite une double réponse extra ordinaires : l’une sur le monde arabe et l’autre sur les effets de la ‘’théorie des dominos’ sur le Maroc à la lumière du printemps arabe.
D’abord le concept en terme de sociologie est un quelque peu provocateur pour les politiques (hommes d’actions) parce que la notion de la sociologie du risque qui, est devenu politique, social, technologique, économique, écologique sanitaire, a son vocabulaire : majeur ou diffus, choisi ou subi, maitrisé ou pas. Sous les feux des projeteurs de la scène mondiale, le concept de ‘’société à risque politique’’ tombe à point nommé pour lancer le débat politique sur les sociétés du Monde Arabe. Le concept ‘’de risque politique’’ fait fortune aujourd’hui. Il est utilisé pour désigner des phénomènes aussi disparates que les risques politiques, que les risques religieux, que les catastrophes nucléaires (Tchernobyl en Russie et Fukushima au Japon).
La maitrise de la technologie des bombes atomiques (Iran, Israël et Corée du Nord), autant que les OGM (Organisme Génétiquement Modifié) font parti des ‘’sociétés à risque politique’’, autant que les accidents de la circulation routière (la modernité tue les classes motorisées d’abord par la technologie non suivi du savoir, du respect des codes de la route, des codes de civilités, des codes de savoir vivre et savoir-être), que les risques de la vache folle, que les risques de la pauvreté et de l’ignorance, que les risques des médicaments des industries pharmaceutiques, que les risques les oiseaux migrateurs et de la volaille
porteuse de grippe aviaire (la souche H5N1), la radioactivité de la Hague, les risques de propagation du Sida par le tourisme sexuel, que les risques de l’immigration, les risques des coups d’Etat, voire les problèmes de la rareté de l’eau et de la pollution de l’environnement etc..
A ce titre, les analyses du printemps arabe avec ses espoirs et ses réalités, c’est là que réside l’originalité des sociétés contemporaines du monde Arabo-musulman qui serait non seulement devenus des sociétés à ‘’risque Politique d’implosion ou d’explosion, imprévisible et imprédictible, et sans coup de semence politique, mais aussi la réalité médiatique continue de soulever des questions politique, religieuse, économi que, sociale, de laïcité des Politiques politique, les valeurs de la Révolution Française qui deviennent d’actualité. A/ Le Droit de l’Homme et du Citoyen et B/ La seconde leçon donnée à l’humanité :
Le pouvoir n’est pas divin, il est donné par le peuple et retiré par le Peuple à travers les valeurs de la démocratie pluraliste pour tous et la méritocratie pour chacun des citoyen (ne)s, avec la mise en place de trois régimes de référence dans le monde politique des pays dominant : le régime présidentiel (modèle américain), le régime parlementaire (modèle britannique) et le régime semi-présidentiel et semi-parlementaire (modèle française de la Vè République de 1958 de De Gaulle).
Les autres modèles qui sont, copiés et collés, ne représente que du ‘’folklore politique’’, voire du vrac politique dont l’objectif est de verrouiller juridiquement les Constitutions sans constituante pour éviter les modes d’alternance politique, grâce à des sociétés de combines et des sociétés de méfiance, mise en place par la nomenklatura de chaque pays du monde arabe.
2/ Les paradigmes convergent-ils pour juger le Maroc aussi comme une société à risque politique ?
Pr A.FEKKAK : Le défi du concept ‘’des sociétés à risque’’ comme le Maroc est de poser plus questions sur les risques politiques d’implosion ou d’explosion des sociétés fragiles et dans démocratie comme une soupape de sécurité pour l’alternance politique pour donner l’espoir et amortir les risques de changement brutal, que de répondre sur la stabilité politique des sociétés menacées par la théorie de dominos du printemps Arabe à l’instar des ‘’Pays de l’Est satellitaires’’ qui sont devenus en dix ans les satellites de ‘’l’Est de l’Europe’’.
Le défi du concept ‘’des sociétés à risque’’ est de poser plus d’hypothèses sur la mise en place des démocraties pluralistes parlementaires que de résultats des réformettes avec les régimes conservateurs/ religieux post-printemps arabe, mises en place par la légitimité brutale des urnes en raison d’une société de méfiance à la recherche de la ‘’Bonne Gouvernance’’, est de poser plus que d’impression sur la stabilité politique des pays Arabo-musulmans que de certitudes sur ‘’le risque politique zéro’’, des Etats despotiques à l’heure orientale ou des États-voyous qui marchent au ‘’diésel religieux’’, incapable de proposer un projet de société moderne, en dehors d’une ‘’ société proposée moyenâgeuse’’.
Le défi du concept ’’des sociétés à risque politiques’’, c’est que les islamistes du PJD au pouvoir qui, par la voie légale et légitime, donnent l’impression à la lumière du post-printemps arabe qu’ils n’ont rien à découvrir dans la mondialisation des économies sans frontière, dans la démocratie pluraliste, dans l’alternance, la Bonne Gouvernance, la caisse de compensation, les régimes de retraites, la défiscalisation des secteurs Agro-industriels et l’immobilier, le système éducatif, les réformes de la justice, les réformes de l’emploi, la régionalisation, les codes de la route, les codes d’investissement, etc et que sais-je ?
Mais ils pensent tout redécouvrir, non pas dans l’Islam des croyances, mais dans la charia de l’Islam politique, dans passé plus légendaire que réel (des interprétations des Hadits de Boukhari et Mouslim) pour éviter d’affronter le changement des nouvelles sociétés du savoir et des sociétés du Numérique et de la Recherche scientifique.
Aujourd’hui, le logiciel religieux du PJD sur la répartition des richesses du Maroc avec la Zakat en faisant du social avec des Dons des rentiers politiques et des rentiers économiques du système au ‘’Maroc des pauvres’ ou pour ‘’les pauvres du Maroc’’ (soit 6,5 millions) selon les statistiques officielles s’efface devant un nouveau logiciel de la répartition des pouvoirs politiques avec de nouvelles réformes d’Etat, de nouvelles Constitutions, de nouvelles règles de la Démocratie pour tous et la méritocratie pour chacun.
Le système politique marocain qui, a besoin d’être revu et corrigé, sans le formaté pour éviter la société marocaine les risques politiques d’implosion de l’intérieur ou d’explosion de l’extérieur avec ‘’l’effet Papillon’’ du post-printanier de l’Egypte, la Tunisie et l’Algérie en bouillonnement dans une cocotte minute, prêt à l’explosion en raison d’un Président en agonie qui personnalise l’architecture politique du système politique algérienne qui a besoin d’être formaté deux fois, au niveau économique et surtout au niveau Politique.
A la différence de la guerre civile en Tunisie et l’Egypte, à la ressemblance des Monarchies du Golf, l’Etat théo-constitutionnel Maroc officiel a compris que la mutation politique de la société marocaine à lumière du printemps arabe répond à la mutation du monde arabo-islamique qui a compris que la mondialisation sonne le glas des Etats-nations dépassés.
La mondialisation au niveau social va inexorablement vers la démocratie pluraliste, vers la méritocratie, vers la laïcité à la turque de l’Etat, (Le code des Partis Politiques du Maroc leur interdit formellement, sous peine de sanctions judiciaires, l’utilisation de l’islam ou des Fatwas à des fins politiques : Le Maroc officiel qui, échappe aux sociétés à risque politique et aux menaces des islamistes/Salafistes, considérés comme des hors la loi, développe un Etat de droit à travers à la démocratie. Il reste a développé la méritocratie, parce que le Maroc n’apparient à personne, c’est bien collectif, mais il a compris, grâce au printemps arabe :
1/ La fin des sociétés à économie de rentes au profit d’une économie de compétitivité
2/ La fin des sociétés à rentes de situations politiques au profit de la méritocratie
3/ La fin des Etats sans taille critique au profit du Maghreb Uni (UMA) ou des Etats Unis d’Afrique (EUA)
4/ La fin des Partis Politiques/marabouts rentiers au profit des Partis Politiques modernes
5/ La fin de ‘’la démocratie sans peuple’’ au profit de la démocratie pluraliste et parlementaire
6/ La fin des sociétés Partis Politiques voyous au profit des Partis politiques visionnaires, capable de présenter des projets de société, capable d’attirer les leaders de l’immigration et les technocrates extraordinaires (franco-marocains et Américano-marocains), des cerveaux en fuite à l’étranger dans les Recherches scientifiques et dans les grandes universités qu’il va falloir réintégrer dans le circuit politique au Maroc (C’est de la folie de continuer de la considérer comme de simple portefeuille de devises étrangers, statut économique dépassé qui s’est métamorphosé en puissance politique, capable d’influence le Maroc de l’intérieur et de l’extérieur).
7/ La fin des sociétés à rentes de situations religieuses au profit de la laïcité d’un Etat moderne, l’islam n’est pas contre la laïcité des institutions à la Turque pour éviter toutes les interprétations extensives ou restrictives des Partis Politiques arrivant au pouvoir par la voix légitimité des urnes en verrouillant les institutions par le biais de la majorité parlementaire, les modes d’alternance. Il n’y a pas un Islam unique pour le monde arabo-musulman, il y a bel et bien des Islams revus et corrigés par les interprétations des différentes écoles de pensée islamique auxquelles faut-il ajouter l’ajustement les classes sociales religieuses et politiques au pouvoir avec leur ‘’islam dit modéré de croyance non politisée.
Ce qui est interdit dans un pays là, est permet dans une région l’autre ; sinon ce qui n’est pas interdit est considéré comme toléré dans l’informel et l’illégalité dans le cadre des hors la loi. Un problème d’Etat de droit ou d’Etat de passe droit se pose. Ce qui fait dire à notre regretté Feu Prof J. Berque du Collège de France, une expression excellemment bien travaillé et pensé, que ‘’l’Islam est une religion laïque’’. Les concepts de l’Islam qui, sont polysémiques dans mise en pratique dans chaque pays, ne peuvent jouer le rôle d’un programme politique pour les Partis qui veulent rabattre la clientèle électorale.
3/ Question : Aujourd’hui tenant compte de la polysémie du vent politique qui souffle sur la braise et les cendres du post-printanier des pays voisins, pensez vous que l’effet papillon de l’islam, risque de se métamorphoser en un ‘’effet de groupe’’ pour le Royaume du Maroc ?
Pr A.FEKKAK : Les ‘’effets de groupe’’ du printemps Arabe ou ce que l’on appelle aujourd’hui, les risques de ‘’la théorie des Dominos politiques’’ nous contraignent à s’interroger sur les fondements des’ démocraties confisquées de l’Egypte avec le choix délibéré aux méthodes politiques à l’Algérienne’’, à s’interroger sur les valeurs ajoutées de la laïcité à ‘’l’islam’’ du PJD (Turc), à s’interroger sur la faiblesse de l’abstention- nisme de la ‘’démocratie pluraliste marocaine’’ qui a permis au PJD (Maroc) d’avoir la légitimité des urnes (Faut-il rappeler que le peuple marocain n’a pas voter pour le PJD, mais il a voté contre les combines des partis politiques ‘’aux mains de l’Etat, la logique polysémique différente). La légitimité politique du PJD n’est qu’un accident de l’histoire des valeurs culturelles populistes régressives et regrettables.
On peut aussi s’interroger aussi sur le choix des politiques publiques de l’intérieur qui reflète forcement la politique publique de l’extérieur, reflète aussi le ‘’risque politique’’ des Etats Arabes menacés par les mouvements politiques religieux, pilotés par des ‘’logiciels religieux d’incertitude’’, instables et bouil- lonnant de l’intérieur, de s’interroger sur le concept économique de la notion de ‘’risque-pays’ qui, est vu de l’extérieur comme un concept mesurable par les par les variations politiques du Prix pour assurer les investissements Directs à l’Etrangers, selon la grille d’endettement du pays, les risques de changement politique, les Coups d’Etat, le développement de l’Islamisme et les risques de l’import/Export que la Coface (France), Hermès (Belgique) et Ducroire (Suisse) mesurent etc ? Par contre,
Cette question sur les ‘’effets de groupe de l’Islam dur ou doux, moderne ou rétrograde’’ fait parti des analyses dans le cadre des Relations Internationales des pays démocratiques ‘’Occidentaux’’ et ‘’des Sociétés à risque politique’’ sans démocratie et des pays à risque d’islamisation des marchés touristiques (peur du terrorisme gratuit). Votre question s’interroge aussi s’il y a au Maroc islamique du PJD, le ‘’risque politique zéro’’ en dépit des conséquences (effet papillon de la Tunisie, l’Egypte et Lybie) post-Printemps Arabes (aves ses réalités pour les uns et ses espoirs pour les autres), sur les effets de relocalisations des multinationales dans leur pays d’origine en raison du chômage des pays industrialisés, sur les effets de relocalisation des offshoring et des centres d’appel, des effets des Outsourcing, sur les effets de la pression de la mobilité migratoire et de l’immigration politique des pays détruit pas la guerre civile et de l’immigration à caractère économique.
Les pays occidentaux et des Etats-Unis peuvent-ils fournir des solutions alternatives pour diagnostiquer les sociétés à risque politique en attente d’une explosion ou implosion de l’intérieur comme les fameuses bombes à nœud, explosif à retardement du Monde Arabo-musulman ? Le risque politique au Maroc est devenu désormais beaucoup plus qu’une menace sociale. Il est devenu un danger politique des actions collectives par mouvement en dehors des Partis Politiques légaux et des syndicats légitimes d’une part.
D’autre part, il n’y avait pas, selon la ‘’théorie d’un monde répétitif de Karl Popper’’, d’incertitude politique ou de menace des mouvements sociaux spontanés dans les sociétés de type théologico-politique qui fonctionnaient comme une horloge biologique avec ses régularités dans un monde de certitude, réglé par le discours ex-cathedra des religions monothéistes qui s’interdisaient de poser le ‘’concept cartésien du doute des sciences’’. Il n’y a pas de prédiction à faire, ni de prévision à concevoir dans un monde religieux clos où rien n’est acquis par les découvertes extraordinaires de la science.
Le Maroc est-il une horloge biologique à l’heure orientale ? Sera-t-il touché par ‘’l’effet papillon de l’Islam local des pays voisins’’. Le Maroc est historiquement un pays qui fut le dernier colonisé, sous forme de protectorat, mais il fut aussi le premier à prendre conscience rapidement pour se libérer du gouge de la colonisation ? ‘’La bête est blessée par les derniers acte de terrorisme, du choix légitimes des électeurs de l’Islamisme politique et le travail souterrain des salafistes dans les classes défavorisées (Lumper prolétariat des Bidonvilles ou des villes-bidons de la périphérique), sans démocratie pour tous et sans méritocratie pour chacun, les charognards sont aux aguets. Le Maroc avec des islamistes populistes au Gouvernement est forcement une société à ‘’risque politique’’.Le risque politique n’est pas un point dans l’histoire, c’est un mouvement politique de la société, plus l’incertitude de l’Islam pour régler les problèmes politiques de la modernité et de la mondialisation.
Le monde est, selon la vision cosmogonique de Karl Popper, un modèle mécanique ni Dieu, ni maitre : la terre tourne autour du soleil 24/24, les saisons et les cycles sont les mêmes depuis des millénaires, les statistiques démographiques sont répétitives (naissance de 50% filles et de 50% de garçons), la naissance, la reproduction et la mort, les lois des statistiques de la nature, le rythme du sommeil, veille, les rythmes cardiaques, les rythmes scolaires, les cycles économiques etc, tout est régulier dans un clos qui se répète avec l’espoir de mourir dans la dignité religieuse.
Fait-il rappeler que tous les religions monothéistes, renforcent cette stabilité politique des sociétés sans démocratie (sans alternance) selon modèle répétitif d’une horloge biologique par rapport à la progression technologique de l’Occident, fonctionnant, sans risque de changement politique, comme disait Montes- quieu, en dehors de la séparation des pouvoirs, il décrit aussi a trois ou quatre régimes politiques qui participent à la logique de la prise de pouvoir par la force pour stabiliser le monde politique répétitif, renforcé par les religions.
Pour Le Prince de Machiavel, il y a deux manières de se battre, soit avec les lois (Etat de Droit), soit avec la force (les régimes despotiques éclairés, les militaires, les oligarchies religieuses et les monarchies de droit divin). Ces régimes qui s’imposent par la force, font croire leur coup d’Etat ou civil pour le salut public, s’autoproclame la sacralité des Dieux, sans légalité de l’Etat, sans légitimité politique de la société, type de régimes, cautionnés pour l’Occident et les Américains pour leur intérêt économique et géostratégique, jusqu’au événement imprévu et imprévisible du printemps arabe 201. Il est possible de développer ses trois ou quatre points selon votre volonté de vos lecteurs.
4/ Si on convient avec vous que les crises cumulées sur les plans politique, économique et social sont réelles, le risque politique n’est-il pas, lui, lié à la disqualification des élites politiques et, partant, de la politique ad hoc suivie jusqu’à aujourd’hui ?
Pr A. FEKKAK : La pertinence de votre question nécessite un retour sur trajectoire historique pour expliquer le cumul des crises politiques du Maroc qui disqualifie l’élite politique et l’élite religieuse. L’histoire explique l’avenir en passant par le présent ad Hoc de situation politique du Maroc d’aujourd’hui. Le Maroc a beaucoup évolué depuis le despotisme éclairé d’Hassan II en passant par à l’Islam populaire ad hoc, résultat du cumul des crises de la monarchie absolue de 60 et l’Etat d’exception de 1965 à 1970, résultat les années de plomb, résultat des deux paires de gifles (Coup d’Etat militaires en 1971/72 par les proches de Hassan II), résultat du développement de l’Islamisation des groupuscules avec l’arabisation du Système éducatif), résultat de la marocanisation de l’économique et démarocanisation (entre 1973/1983) pour créer une classe moyenne urbaine, développement des partis politique du palais.
Bref Il y a une ‘’folklorisation’’ d’une démocratie sans peuple et sans méritocratie’’ pour le Maroc de la jeunesse d’hier. Elle est pensée et conçue pour les gens du sérail du Palais et les classes possédantes et rentières. Le reste des sujets n’est pas considéré comme des citoyens avec un statut politique, mais de simples clients/ consommateurs pour les grandes matières premières de base, contrôlées et verrouillées par l’autre bras de la Monarchie économique.
Le Despotisme éclairé du Maroc durant la période de Feu Hassan II qui, est un régime classique, à l’image les autres pays du tiers Monde (ce fut une mode postcoloniale) qui repose, sur la faiblesse de la bonne gouvernance des élites politiques, plus choisies que élues, plus légales que légitimes, repose sur la force avec un pouvoir brutal à l’instar des années de plomb, instaure des ‘’démocraties dictatoriales’’ ou ‘’les dictatures démocratiques’’, régimes où la société marocaine vit dans la paix de terreur politique, donne l’impression d’une société marocaine sans risque politique et stable avec une ‘’démocratie sans peuple’’.
Les autres régimes de même acabit font croire quand ils le peuvent au peuple des fariboles : comme des envoyés de Dieux pour le salut public après leur coup d’Etat. Les despotes peuvent se doter de légitimité par les urnes ou par la force après les coups d’Etat, par la ploutocratie (corruption), avec des ‘’Pseudo-démocraties’’ sans risque politique.
Cependant dès qu’il y a eu le mouvement politique du printemps Arabe, la terreur politique disparait, le peuple se libérer par la force, le régime politique s’effondre parce que les dictatures militaires s’autodétruisent en créant les germes de leur propre de destruction. Le monde arabo-musulman rentre parfaitement dans ce type culturel de ce régime clos et despotisme dont l’horloge sociétale est à l’heure orientale.
La société marocaine qui, étaient hier une Société sans risque, vue de l’Occident, sont devenues aujourd’hui de ‘’nouvelles sociétés à haut risque politique’’, car elles n’ont pas encore fini leur trajectoire politique et historique (au sens de l’Ecole de Franckfort). Elles sont des sociétés historiques qui, en dehors du bouillonnement politique de la société, viennent de re-découvrir ‘’ la culture de l’islam-politique’’, comme un instrument pour la conquête du pouvoir, une redécouverte semblable à celle que les sociétés ont fait du ‘’politique’ des années 50 à 60 au moment ou l’on à commencé à être sensible à la décolonisation des Etats du monde arabe.
5/ Question : Pensez-vous que les sociétés à risque politique à la lumière du printemps disqualifient aussi les élites religieuses au pouvoir par voie démocratique ?
Pr A.FEKKAK : Je pense qu’il faut, me semble-t-il séparer pour des raisons méthodologiques, l’Oligarchie de l’Islam élitaire (les conseils des Oulémas qui respectent l’orthodoxie du rite Malékite ou autres rites sans faire de politique en dehors de la croyance et les interprétations répétitives des textes sacrés où le Roi, joue le rôle des Princes des croyants dans les limites de son territoire politique, contrôlant les fatwas et les mosquées par le Ministère des Habous et du culte malékite, mais sans autorité religieuse de papauté vis-à-vis des autres pays du Monde Arabo-musulman) et l’Islamisme politique, Populaire et populiste, qui derrière des projets politique d’une Parti Politiques (représentant des intérêts d’une oligarchie financière et agro-industrielle), vendant leur ‘’rêves politique’’ avec une lecture islamique pour faire passer le message, en terme non pas de ‘’markéting politique’’, mais en terme de ‘’Maroc-kéting religieux’’
L’islam élitaire officiel est aujourd’hui en face frontal de l’Islam populaire des Frères musulmans, voire les Salafistes rétrogrades, ainsi que les islamistes modérés contre le modernisme des sociétés Arabo-musulmane et des Etats théologico-juridiques à caractère moniste, affrontés aux exigences de la démocratie pour tous et de la méritocratie pour chacun. Le modernisme qui, est confondue avec technologie avancée, avec la démocratie pluraliste, avec l’occidentalité des institutions à caractère électif, apparaît moins comme une période de l’histoire, définit plutôt comme une idée régulatrice, une culture de la technologique, un état d’esprit qui s’impose dans le monde Arabo-musulman.
Le principe générateur du modernisme des Etats et des Sociétés, c’est que rien n’est sacré. La modernité ne s’arrête pas. Elle perce le mystère de la nature et de la culture. Les philosophies économiques ont leurs propres lois. La dérégulation économique passe par la dérégulation politique et sociale. Jusqu’ alors, les civilisations traditionnelles qui se réclament des textes révélés par Dieu, ou par des légendes héroïques, ou des tabous, donnent une philosophie des modèles, des normes et des valeurs culturelles, définissent leur identité, pratiquent une sorte d’auto-mutilation culturelle. Le modernisme n’a pas de discours fondateur : c’est la raison pour laquelle il est difficile d’en définir les limites la stabilité politique des sociétés Arabo-musulmanes.
Le modernisme, c’est le mouvement plus l’incertitude, écrit Georges Balandier. L’imaginaire est mis en œuvre par l’un, et l’interprétation restrictive ou extensive du ‘’politico-religieuse’’ des textes révélés par d’autres leaders à Fatwa subjective. Il y perd une partie de ses principes fondateurs, dans le temps et dans l’espace. Le modernisme qui, est une drogue mortelle, est un logiciel qui n’a pas d’ADN pour mesurer son identité ou sa portée dans les sociétés Arabo-musulmanes. Le modernisme pénètre de force la culture politique et la nature des systèmes. Elle au centre de toute organisation économique, institution politique ou association culturelle.
Le modernisme des Sociétés Arabo-musulmanes pose des problèmes moraux, sociaux, et surtout la problématique du partage des richesses économique et du pouvoir politique à travers de nouvelles règles de la démocratie. Si la démocratie pluraliste a maîtrisé la politique, elle cherche à discipliner l’économie libérale en tenant compte des lois du marché et surtout de la mondialisation. Après avoir intégré la vie sociale à un ordre rationnel, la démocratie pluraliste ne progressera qu’en étendent la maîtrise de l’enjeu culturel, à tous les points de repère des sociétés Arabo-musulmanes.
L’Islam des Etats arabes est notamment le front politique et le prétexte économique autour duquel s’affrontent les classes sociales élitaires occidentales (plus laïques et ouvertes) et la classe élitaires orientales (les conservateurs arabisants à forte croyance religieuse) et les exclus du pouvoir ( les SAP c’a d les Sans Appartenance Politique comme moi personnellement) les islamistes salafistes, voire notemmant ceux Adl ou elIhsane) durant une Trentaine d’années jusqu’aux événements du Printemps Arabe 2011.
Face à l’universalisme occidental du libéralisme économique, les Etat arabo-musulmans réactualisent leur culture politique en matière de démocratie et matière des Droits de l’homme, surtout quand ils sont en mesure de répondre par un autre universalisme oriental aux valeurs dominantes : l’Islam et la Chariaa, contradictoires avec des sociétés d’Etat de droit. Les Monarchies qui furent de Droit de Divin, devient des Monarchies constitutionnelles désacralisées, mais les Etats restent semi-théologiques et semi-juridiques modernes. Car elles évoluent mieux à la lumière ou l’épreuve du Printemps Arabes en s’y adaptant aux exigences du temps de la modernité, face aux événements politiques des valeurs universelles de la démocratie pluraliste
6/ N’est-on pas face de nouvelle société à risque politique entre les conservateurs religieux avec l’avènement des Islamistes aux pouvoirs qui s’associent avec les monarchies contrôlant les Etats théo-constitutionnels pour des raisons de stabilité politique, plus qu’une crise économique, n’est-pas une crise latente, issue de l’absence d’une stratégie d’ensemble qui anticipe les difficultés et reste proactive?
Pr A. FEKKAK : A la différence du despotisme, et la ressemblance de l’autoritarisme des oligarchies élitaires religieuses ou militaires, les monarchies de droit divin d’une manière générale du XVIIIe siècle ou des monarchies théo- juridiques sont plus légitimes. Une monarchie théo-constitutionnelle est un type de régime politique qui reconnaît un Monarque ou un Sultan désigné ou héréditaire, ‘’trop désigné comme Prince, pour être plébiscité à vie à la mort du monarque défunt’’. Les ‘’roi est mort, vive le Roi’’, il n’y a pas de transition. Il est immédiatement mis sur la selle comme à la fois chef de l’État et comme chef religieux, mais la Constitution univoque peut limiter ses pouvoirs et ses prérogatives.
Les monarchies constitutionnelles du monde Arabo-musulman sont le plus souvent des monarchies proche des régimes ‘’semi-parlementaires et semi-présidentielles’’ (des Présidences à vie) avec un système de séparation des pouvoirs où le Monarque est le chef symbolique du pouvoir exécutif. Ce qui fait dire au marocain que la ‘’monarchie est exécutive’’. Ce pouvoir est en pratique dévolu à un Premier Ministre nommé par le Monarque, et devant avoir le soutien du Parlement, envers lequel son gouvernement est seul responsable.
En cas de crise politique ou gouvernementale, la monarchie théo-juridique (de que l’on appelle le Makhzen aujourd’hui) qui, joue un rôle neutralité politique, peut aussi jouer les offices pour un rôle de médiateur, voire pour un pouvoir modérateur, voire d’arbitre dans les conflits politiques entre les coalitions gouvernementales.
L’Etat théologique de la monarchie marocaine qui, n’est ni l’émanation d’un parti politique unique, ni le produit d’une institution à caractère électif, n’est ni la photo copie de l’ex-puissance protectrice ou coloniale, mais le reflet des modèles des institutions françaises notamment de la Vè République de 1958 (Présidence supposée être à vie’) parce la Constitution est un filtre sociologique et organo-juridique qui ne laisse passe que ce qu’elle veut et désir.
Le reste, c’est pour le folklore de la démocratie. Cependant, mise à l’épreuve au moment de la cohabitation à deux reprises, elle s’est t’appropriée par la ‘’Gauche’’ qui a toujours besoin d’un bras droit, parce qu’elle fut très ‘’gauche’’ dans la gestion des affaires de l’Etat. Revenons au parallèle de la Monarchie Constitutionnelle marocaine avec la Constitution française de 1958.
En effet, la génération de l’indépendance du Maroc arabo-musulman, pouvait certes s’attendre à ce que la France, respectueux des fondements spirituels de la civilisation islamique et des fondements de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen, implantât au Maroc post-indépendant, en même temps que les méthodes de gestion à caractère public, des techniques budgétaires, monétaires et productrices, les institutions démocratiques, politiques et sociales qu’il appliquait chez lui ou chez soi, la démocratie pour tous et la méritocratie pour chacun marocain, sans les castes du palais, les clans tribaux, les clubs des partis, les intérêts des privilégiés, devenus presque intouchables dans un Etat de droit qui s’est transformé en Etat de passe-droit.
7/ Question : Comment expliquez-vous les contradictions, sinon les paradoxes de d’absence d’une véritable démocratie, depuis la décolonisation, dans le Monde arabe en général et le Maroc en particulier ? Y a-t-il une résistance au changement des Etats ou ya-t-une absence de vision de nos élitaires, sinon une myopie politique de la société dans le but de ne pas partager le pouvoir Ad vitam aeternam sans mise en place des règles de la démocratie ?
Pr A. FEKKAK : La démocratie n’est pas un café instantanée, c’est comme disait un chercheur italien. Elle ne donne pas par l’évolution de l’histoire, elle s’arrache par la lutte politique des classes lésées. Elle est une grande école de compréhension humaine, mais elle n’est pas à la disposition des religieux islamiques populistes. Elle est destinée pour une élite politique qui a vision d’avenir de leur pays, a une responsabilité face à l’histoire. Spinoza disait ‘’ qu’un chien n’est pas un chien’’, le dresser et l’éduquer n’est pas donné à tout le monde. La science et la politique ne sont pas à la disposition des islamistes qui découvre la démocratie comme Mr Jourdan découvre la prose.
Par un paradoxe qui n’est qu’apparent pour les initiés de la sociologie politique, les élites marocaines occidentalisées, évoluant vers le modernisme et la mondialisation des valeurs universelles d’un Etat démocratique défendait au Maroc, des principes théologiques, qui lui étaient étrangers depuis la séparation de l’Etat de l’Eglise, par contre les héritiers de ces principes religieux, prétendaient assimiler des institutions occidentales en opposition complète avec les influences des institutions orientales à caractère islamique. Les mouvements islamiques au Maroc ne sont que le produit de cette culture historique.
Les Etats théo-Monarchiques du monde arabe qui, sont des complexes sociologiques ayant leur propre originalité avec un caractère typique, soit français, soit anglais, des complexes politico-religieux, conditionnés par les influences des institutions orientales para-islamiques (marabout, les salafistes, les Jihadistes associant religion et Politique etc… plus les valeurs ajoutées culturelles locales du schisme (sunnite ou chiite) en plus des écoles religieuses malikites, chafiites, hanbalite avec des dérives vers le wahhabisme, etc….
L’Islam de l’Etat théo-juridique tolère les marabouts au Maghreb et les confréries parareligieux au Machrek s’ils ne contredisent pas les tendances communautaires de l’Islam officiel de l’Etat. Il les maintient souvent dans une tradition réfractaire de la loi islamique et l’Etat de Droit, faisant par l’élever protestations violentes, nées du désœuvrement morale et du chômage intellectuel des villes, de l’échec des socialismes musulmans accrochés à la religion, par la volonté souvent contestataires.
Les discours de l’Etat du monde arabo-musulman depuis les indépendances sont familiarisé les citoyens avec certain discours idéologique sur l’alternance consensuelle de la démocratie, les sensibilisent aux problèmes économiques des caisses de compensation, le régime des retraites, la réforme de la fiscalité, les réformes de l’éducation, des dépenses des politiques publiques, c’est-à-dire un état d’esprit moderne de la démocratie qui légitime les crises économiques comme une contrainte dominante des l’Etat, gérant des sociétés à risque politique dans un monde d’incertitude selon l’expression du Pr allemand Ulick Beek, auteur du livre ‘’Les sociétés du Risque’’.
Or, ce qui était possible hier en terme d’anesthésie idéologique de nos parents (idiots, peureux, frileux et surtout analphabètes et inculte sans aucune vision pour l’avenir de leurs enfants, vivant sans espoir, ni méritocratie). Aujourd’hui, les termes du contrat politique et du contrat social disait (Rousseau), c’est bel et bien la fin des rentes de situations religieuses et des privilèges d’une caste politique des intouchables protégés par la monarchie politique, sinon le palais économique (à travers les exonérations fiscales, la défiscalisation, les fusions/ acquisitions, les grands produits de consommations sans TVA, l’agro-industriel, l’immobilier, l’import/export sans aucun valeur ajoutée pour le Maroc etc.., détenus par les ‘’grosses légumes’’, associées ‘’aux navets farcis’’ sans aucun intérêt général pour le pays ? C’est un autre curieux paradoxe qu’il faut étudier d’une part.
D’autre part, ni le peuple des exclus (les pauvres et les islamistes) d’une économique verrouillée, ni les classes possédantes sans méritocratie n’ont pas été préparés à concevoir un jour l’idée de la démocratie de la richesse, et la laïcité de la société, l’Etat théo-juridique de la monarchie marocaine qui, n’a pas le soin à travers l’éducation nationale de préparer l’alternance politique à travers la démocratie pluraliste des Partis politiques qui représen- tent les intérêts économiques des classes sociales moyennes, a pris de risque politique de ne pas faire bouger les institutions politiques absolument verrouillées pour toutes tenta- tions de changement ou d’évolution vers la démocratie et la méritocratie.
Or le changement des institutions à caractère politique et des Constitutions plébiscitées ne donne pas, il s’arrache par les crises politiques ou sociales qui remuent fortement la ‘’pyramide de la monarchie politique et économique’’, aujourd’hui désacralisée. La crise du Printemps Arabe qui, en dehors de ‘’l’effet papillon’’ sur le Royaume du Maroc, produit des mouvements sociaux solides et solidaires qui exigent le changement en remuant le poirier, devient salutaire au niveau politique (si l’on anticipe les événements).
Elle est aussi salvatrice pour faire tomber les ‘’poires’’ qui cherchent la stabilité politique et résistent à la vague du changement, mais elle donne aussi une opportunité à d’autres classes sociales moyennes, pour surfer sur la vague des mouvements sociaux, se repositionner dans la nomenklatura non seulement politique du palais, mais aussi au niveau d’une élite politique et une élite religieuse populiste domestiquée qui mangent dans la main du Palais.
Aujourd’hui, il n’y a plus de ‘’lutte des classes’’ dans les partis politiques qui représente des intérêts économiques, mais il y a bel et bien une ‘’lutte des places’’ des technocrates et des professeurs universitaires de la classe moyenne, sans richesse, ni pouvoir dans les partis ordinaires (des Mc Do) sans saveur intellectuel, ni odeur révolutionnaire, ni grand projet sociétal de changement en s’appuyant sur un système éducatif (aujourd’hui dans un état de décomposition avancé et biodégradable).
8/ Question : Comment voyez-vous la cohabitation de l’Islam avec la politique dans le cadre de la démocratie pluraliste dans le monde Arabo-musulman, et en particulier au Maroc, alors que les islamistes veulent imposer dans la vision politique à terme, ici et ailleurs, la ‘’Charia islamique’’ en dehors de l’Etat de droit moderne et démocratique ?
Pr A. FEKKAK : L’Islam des Etats arabo-musulmans est devenu avec l’absence des démocraties et la méritocratie, au fils de l’histoire, le front politique de lutte pour changer la société et le prétexte économique autour duquel s’affrontent les classes élitaires rentières et possédantes et les exclus du pouvoir, sans avoir un jour l’espoir de prendre un jour les rennes de Gouvernement sur la base de l’alternance politique parce que techniquement les institutions à caractère électif sont verrouillées à double tour, de l’intérieur et l’extérieur.
Face à l’universalisme des valeurs occidentales de la démocratie, les Etat arabes réactualisent leur patrimoine, surtout quand ils sont en mesure de répondre par un autre universalisme aux valeurs dominantes : l’Islam politique et la Charia théologique pour des sociétés arabes contemporaines, mais les modes de pensée religieux et primitifs sont dominantes au détriment des modes de pensée rationnels cartésiens en y introduisant le doute. Or la religion est assise ‘’sur un trône d’assurance’’, toutes innées, rien n’est acquis.
La stratégie du défi se révèle d’autant plus efficace que l’Occident va de pair avec un essoufflement de la modernité et le développement de la mondialisation. Aujourd’hui, la croyance dans ceux-ci produit des crises identitaires et nationalitaires avec un monde sans frontière culturelle, sans frontière économi- que, sans frontière satellitaire des images télévisuelles. De cette « dépression occidentale » profitent surtout les islamistes populistes, avides qui, à juste titre chercher la conquête du pouvoir par la voie de la démocratie imposée et confisquée, voire muselée, offrent en alternative au rouleau compresseur de la mondialisation déficient qui ne fait de différences dans la dentelle, une culture puisée dans les certitudes de la cité idéale islamique, salafiste, wahhabiste, Jihadiste, moderniste, modérée et douce.
La crise paradoxale des Etats théo-juridique (mi- modernes, mi traditionnels) explique, sans doute pour beaucoup, la redécouverte des dimensions de la ’’culture islamique’’, jihadisée au goût du jour, une redécouverte semblable à celle que l’on a fait de la « politique nationalitaire des Etats-Nations», dépassés durant les années soixante au moment ou l’on commençait à être sensible à la crise de la décolonisation des Etats/Sociétés (indifférenciés).
Mais aujourd’hui, ce n’est plus seulement l’Etat Makhzen (semi théologique, semi juridique), serviteur infidèle de la modernité des institutions politiques et du développement économique, qui est en cause, c’est la modernité elle-même, notamment l’absence de démocratie crédible, l’absence d’alternance, l’absence de la méritocratie, l’absence de la Bonne gouvernance, l’absence d’éthique politique où les Hommes politique perçus par les exclus du pouvoir comme des combinards et des corrompus qui dévelop pent un type de société de méfiance et un type de société de combine politique, l’absence de choix de casting des ‘’ministres sans classe’’, l’absence du développement de la régionalisation, l’absence d’une économie de compétition, l’absence de l’autonomie (administrative, financière, pédagogique) des universités et des entreprises publiques, l’absence de la croissance et de répartition des richesses du pays et l’absence des mécanismes institutionnels du partage du pouvoir par l’alternance etc. et que sais-je ? Comment le PJD peut-il trouver une solution en adaptant les textes avec une lecture islamique ?
Les discours de l’Etat Makhzanien sont familiarisé les classes sociales rentières et le patronat avec une certaine information sur la sociologie des impôts, sur les raisons de la défiscalisation de certains secteurs économiques, les sensibilisent aux problèmes économiques de la protection des salariés, sur la caisse de compensation, c’est-à-dire un état d’esprit moderne qui légitime l’économie comme contrainte dominante du Gouvernement.
Les assises nationales et la loi de Finances familiarisent la société sur la fiscalité à mettre en rapport avec les nouveaux phénomènes des mouvements sociaux qui reflètent la recomposition des structures des classes sociales. Selon la formule de Jean Boudin,’’ les finances sont le nerf de la guerre d’une société’’, toutes les classes sociales rentières et défavorisées se trouvent en conflit avec la fiscalité et la finance des politiques publiques des Partis politiques au pouvoir. Quel est l’intérêt pour l’Etat, voire les Partis Politiques de ne pas toucher à la caisse de compensation, considérée aujourd’hui, comme une bombe à retardement social, sinon une arme politique à double tranchant ? Ce sont des contradictions que la cohabitation avec des islamiques au pouvoir ne peuvent résoudre avec une baguette magique de l’Islam.
Quels sont les rapports de la finance et de la fiscalité avec les politiques publiques et leurs évalua tions ? Quels sont les rapports entre la démographie, la régionalisation, la structure des classes sociales, le choix du système éducatif, le choix politique du type de sociétés choisies ou subies (salariales ou entrepreneuriales, urbaines ou rurales), les indicateurs statistiques de l’emploi et du chômage, la géographie et l’histoire d’un pays contribueront à étendre le champ du domaine. Bismark disait : ‘’ c’est avec la géographie que l’on fait de la politique ( de la régionalisation)’’.
Le nouvel enjeu du libéralisme le plus évident pour le Gouvernement du PJD est le rapport de l’Etat à la dérégulation de l’économie compétitive. Un débat sur les questions d’ordre économique est un véritable drame parce qu’il ne place pas les acteurs face à face devant une table de négociation, il oppose l’Etat théo-makhzien à l’entreprise de solidarité, le libéralisme de la mondialisation au protectionnisme des secteurs sinistrés et défiscalisés, le secteur public moribond au secteur privé en difficulté en raison d’Etat qui ne respecte pas les délais de paiement, le dilettantisme de l’entreprise au dynamisme économique de l’Etat, la régulation et le pari de la compétition, auquel il faut ajouter la défense des intérêts de forces possédantes (patronat de propriété) opposées aux forces dirigeantes (patronat de fonction) à la recherche d’une démocratie pour tous et la méritocratie pour chacun.
Aux influences des institutions « orientales » de l’Etat théo-Makhzanien s’ajoutent les influences des institutions « occidentales » qui, perverties, sans doute, par le protectorat Franco-ibérique, introduisent, malgré lui, au Royaume du Maroc, les notions de liberté publiques (déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de l’ONU), les institutions à caractères électif (pour les Partis Politiques les chambres de commerce et d’Industrie, les associations, les organisations politiques et syndicales), les notions de la démocratie depuis 1956, la notion de l’Etat de Droit, le droit civil, la justice, la Cour des comptes, les Banques, les assurances etc..
La leçon qu’il faut retenir de cet affrontement institutionnel les élites occidentales et les élites islamiques est une leçon d’une nouvelle société marocaine, non pas bilingues, mais bi-langues, aux valeurs éclatées pour cette génération au pouvoir par voie légale et avec la légitimité des urnes, évoluant inéluctablement et irréversiblement vers un style de cohabitation sans vision avec un Gouvernement hydrique et constitué en vrac et un type de société sans cohérence, ni occidentale, ni oriento-islamique dont il est difficile de tirer des leçons de cette situation de transition actuelle, mais la tendance va vers les élections anticipées que les électeurs confirmeront ou infirmeront la politique des islamiques (du PJD en tête d’affiche). Le choix de société nécessite une éducation politique.
8/ Question : Tout récemment, le Roi a sévèrement critiqué le système éducatif en décomposition avancée. N’y voyez-vous pas une tentative de sauvetage du pays dont le risque ne se calcule pas uniquement sur la base du système de notation des cabinets internationaux de rating ?
Il y a plusieurs raisons que je vais structurer pour des rasions pédagogiques et chronologiques. Faut-il rappeler que lors de l’interview que vous fait réaliser ensemble, lorsque vous été directeur de la rédaction de la Vérité en septembre 2001, lorsque j’ai quitté en Septembre 2011 (après de 3 ans en qualité de nègre ou Gostwriter) le cabinet du Ministre de l’enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique (MES) en tant que conseiller politique et le chargé du suivi de l’interface de la réforme entre la MES et la Banque Mondiale (BM).
J’ai prévu l’échec de la réforme, par écrit, du système éducatif en 10 ans (2010) dans une interview dans vous pourriez trouver l’intégralité du texte. Je fus obligé aussi d’écrire à mémorandum à l’époque sur ‘’l’échec de la Réforme avec bcq de certitude’’, pour des raisons d’intérêt général d’écrire au Ministère, au Premier (Jettou), et le Conseiller du Palais et enfin à Sa Majesté Mohammed VI sur lequel je viendrai plus tard si vous le voulez. Le risque politique zéro de l’échec de la Réforme éducative n’existe pas. La réussite aussi n’est pas garantie avec le choix du casting des présidents d’université, l’absence totale des structures de recherche, l’absence de l’autonomie des universités, l’absence de formation du corps aux nouvelles approches pédagogiques, l’absence du partenariat avec les entreprises/universités, l’absence du partenariat Public/ Privé, l’absence d’un système de compétition entre l’Enseignement public et le privé (les uns et les autres travaillent avec les Professeurs), l’absence de la régionalisation pour développer entre trois acteurs (Université/ Entreprise/ région), l’absence d’évaluation des universités et des académies régionales. Restent les questions de fond pour la réussite de l’ampleur de cette réforme nationale, questions que je vais présenter en feu d’artifice :
De quelles méthodes pédagogiques les écoles primaires, le secondaire et l’université s’inspirent ? De quels Diagnostics des méthodes Gréco-latines ou anglo-saxonnes s’inspirent la réforme éducative? De quels Diagnostic des courants de l’Ingénierie de la pédagogie s’inspirent la réforme éducative? De quels diagnostics des méthodes d’enseignement de l’université s’inspirent la réforme éducative ? De quels diagnostics des styles pédagogiques d’animation des cours s’inspirent la réforme éducative. De quels diagnostics des méthodes pédagogiques du tutorat (2 et 3è cycle) s’inspirent la réforme éducative ? De quels diagnostics des méthodes docimologiques (évaluation) s’inspire la réforme éducative du Royaume du Maroc.
Modifier la vision et modifier les fondements stratégiques, modifier les objectifs et modifier les valeurs managériales des fondamentaux la Réforme éducative, sans modifier les méthodes d’enseignement, sans changer les méthodes de tutoring, sans modifier les styles pédagogi- ques, sans changer les méthodes d’évaluation (docimologie), sans changer les méthodes d’éva luation des universités et des directions régionales (MEN), sans choisir l’un courant des Sciences de l’éducation pour offrir des ‘’show pédagogiques’’ à cette nouvelle génération satellitaires des internautes, à toutes les chances de conduire la Réforme du système éducatif dans une impasse politique ou un Knockout technique, voire conduire l’échec de la réforme dans le vrac et l’incohérence irréversible au même titre que le Programme d’urgence pour 2011-15 qui n’est que du sparadrap. On ne casse pas le thermomètre pour faire baisser la température d’une université malade et névrosée. C’est les thèmes que j’ai développé dans le mémorandum pour Sa Majesté Mohammed VI en 2006 et je m’apprête à lui faire un rappel de lettre incessamment.
Qui est le coupable politique de cette situation anachronique dont les commissions de sélection ne laissent passer que ce qu’elles veulent ? Qui est le responsable des vices de forme juridique ne donnant aucune égalité des chances à la méritocratie des « candidats-challengers »? Y a-t-il un problème de discriminatoire ? Le système est-il verrouillé par la « Nomenklatura » du système éducatif durant les deux mandats, les Présidents et les Directeurs régionaux des Académies sont tous de la même maison du MEN et du MES, protégés par les commissions discriminatoires, sélectives qui ont une mission de faire du casting, non pour choisir des meilleurs candidats ?
A quoi servent les commissions s’ils ne savent pas préparer la relève de l’université et des Académies ? Curieux paradoxe, ce sont plutôt les commissions qui changent tous les mandats, mais les Présidents-sortants d’université ne changent, ni de poste, ni d’université et d’académie. Le monde est à l’envers. La loi 01-00 est-elle détournée de ses objectifs ? Met-elle les Présidents-sortants hors concours (de la méritocratie) ? N’offre-t-elle pas les mêmes chances d’égalité pour tous les candidats (de la démocratie) ?
A qui profite le crime des combines politiques, du régionalisme flagrant (80% des enseignants, les 4 doyens et le directeur de l’ENCG Settat en date 2002-2009 sont des Oujdis à titre d’exemple) et du népotisme discret, indigne dans un pays dit démocratique, mais sans méritocratie ? Secret de polichinelle : qui détermine la nature de la composition des commissions de sélection ? Tout pouvoir est-il « corrupteur », quelque soit sa nature, est- il générateur de controverses souterraines malsaines ?
Moralité de l’histoire : La Réforme de l’ens. Sup. fut une révolution au Maroc, mais son application par les Présidents ‘’trop désignés pour être élus par tacite reconduction’’, manque de résolution pratique dans les universités avec une réforme sans effet à ce jour en une date historique en janvier 2006. On ne peut pas changer le passé. L’avenir de l’université marocaine est une autre histoire d’échec de la réforme que l’histoire confirmera malgré le plan B de sauvetage ou d’urgence en 2010.
9/- Comment corriger, et c’est là l’avis de l’expert qui est sollicité, les dysfonctionnements qui caractérisent le système éducatif à la base non seulement du renouvellement des élites, via la fonction de l’ascenseur social, mais aussi et surtout du rétablissement de la confiance et des valeurs d’un « vivre ensemble » que la Constitution a sacralisé?
Bref, pour résumer l’échec et l’espoir pour l’avenir de la réforme du système éducative dans un cul de sac :Marquée par l’esprit des rectorats, dévorée par l’esprit peu entrepreneurial, peu managé- rial pour les Présidences d’université (Mandat I), atteinte par le ridicule des bilans pédagogiques déficitaires en 12 ans, anéantie par euphorie de la réforme du système éducatif, revue et corrigé par un programme d’urgence, trahie par la déprime des résultats par rapport au secteur privé, tirée vers le bas par les université de masse, piétinée par le dynamisme libéral du secteur de l’Ens. Sup. de statut privé, guettée par la déraison des Présidents-sortants redoublant (pour mandat II 2006/2010), l’université marocaine s’appuie sur une réforme salutaire et salvatrice comme un ivrogne utilise le réverbère comme, non pas pour s’orienter sur une « feuille de route », mais pour s’appuyer dessus. Cette métaphore synthétise les difficultés du système éducatif du Maroc.
Les universités du Royaume du Maroc commence-t-elle à s’essouffler en 2012 dans l’agonie avec l’erreur de casting des Présidents élus pour un deuxième mandat sans vision, ni visibilité ? Même taux d’échec et d’abandon (80%) avant et après la réforme avec la déroute des Professeurs, le désintérêt de certains Présidents d’université, les Facultés vivent-elle dans leur tour d’ivoire ?
La névrose de l’université (version 2002/06) dérive-t-elle aujourd’hui vers l’autiste caractériel des universités du Maroc, (version 2006/10)? Aucune production scientifique ou littéraire en dehors de la routinisation bureaucratique des universités sans aucun impact sur le monde des entreprises, ni sur la régionalisation, encore moins d’impact par la production en matière de Recherche scientifique sur la mondialisation ou le repositionne ment du Maroc dans le libre-échange sur le monde économique sans frontière scientifique, sans frontière culturelle, sans frontière technologique et sans frontière d’images satellitaire.
Dans cette logique, réformer l’Ens. Sup. sans changer les Présidents-recteurs de l’univer sité, sans modifier les méthodes pédagogiques, sans modifier les méthodes docimologiques (évalua tion des étudiants), sans modifier le style d’animation des acteurs, sans modifier les méthodes d’enseignement, sans rupture avec les méthodes archaïques, la réforme a toute les chances de conduire les universités dans une impasse politique et technique. Est-il normal que les universités du Royaume du Maroc ne s’inspirent d’aucun courant pédagogique universitaire? Ni des courants pédagogiques libéraux (Lay/Claparede/Piaget/Freinet etc.), ni des courants pédagogiques socialistes (Bakounine/Marakenko/Pavlov etc.), ni des courants pédagogiques américains (Dewey/Rogers/ Moreno/Lewin, Kerchenstenner), ni des courants de la Pédagogie institutionnelle (Lapassade, Lourau), ni des courants pédagogiques modernistes (Carard/ Skinner/ Enseignement program, de la PNL, de A.T. Eric Berne etc..).
Ni d’aucune d’école de pensée classique et moderne, en dehors du subjectivisme des Présidents élus sans méritocratie particulière ou talents exceptionnels de scientifique, d’écrivains, de théoriciens ? Comment peut-on gérer une université si l’on ignore les résultats des expériences des autres pays en matière des Sciences de l’éducation ?
Faut-il remarquer qu’il n’y a aucune valeur ajoutée des Présidents d’université dans ce domaine technique en dehors de l’arbitraire et du subjectivisme notoire en lisant leur projet de développement respectif des deux mandats (2002/10) ? Encore moins un rapport d’activité annuel qui puisse aux candidats d’échec, de s’auto-situer scientifiquement et disciplinairement pour l’intérêt général du Royaume du Maroc?
1/ S’auto-inspirer des styles gestion par rapport aux méthodes de gestion avant et après la réforme, par rapports aux styles d’animation pédagogiques les Présidents d’université qui devraient marquer historiquement leur propre territoire, leur marque, leur style, leur savoir-faire, leur savoir-paraître et leur savoir-être dans leur propre université ? S’agit-il d’un style de gestion participatif 2/ S’agit-il d’un Style de gestion paternaliste ? S’agit-il Style de gestion consultatif ? 4/ S’agit-il d’un style de gestion autoritaire ? S’agit-il d’un style de gestion pervers ? 6/ S’agit-il d’un style de gestion laisser-aller ? S’agit-il d’un style d’une gestion caidale en vrac et à la dernière minute ?
2/ S’auto-évaluer par rapport aux méthodes docimologiques des étudiants et d’évaluation des enseignants, dans le cadre la Réforme du système éducatif ? Les évaluations des étudiants se font-ils à travers les entretiens d’évaluation à travers des études de cas (Type d’approche anglo-saxonne), type d’appréciation individuelle à travers les exposés, type d’Examen classique (con- trôle sur table), type de Contrôle continu moderne sans examen final.
Les Évaluation mesurent-elles le comportement des étudiants, l’efficacité des ensei gnants, le choix des méthodes pédagogiques, la qualité des programmes et le Feed back des objectifs de la formation ou du métier professionnalisé(e). Les examens classiques nécessitent-ils la mise en place des 5 règles docimologiques fondamentales pour éviter et les incohérences et le vrac des questions des enseignants sans ? :
1/ Objectivité des évaluations (Degré de concordance entre jugements et les instruments de mesure)
2/ Validité des évaluations (Degré de précision de l’instrument de mesure)
3/ Fidélité des épreuves (Degré de constance des instruments d’évaluation pour mesure)
4/ Commodité des épreuves (Simplicité des épreuves et du temps nécessaire pour les étudiants)
5/ Discrimination des épreuves (distingue les candidats ordinaires et des candidats extraordinaires)
La docimologie a pour objective de mettre l’étudiant en compétition avec lui-même pour lutter non seulement contre son ignorance et son inconscient, mais aussi de permettre aux étudiants de se mesurer avec ‘’des universités de masse’’ pour évaluer eux-mêmes leur position élitaires de ‘’classe’’ par rapport aux formations des cadres des 260 écoles Publiques, et celles des 340 Grandes Ecoles du secteur privé et par rapport aux marchés de l’emploi et le marché de l’entrepreneuriat.
L’évaluation ne doit pas être utilisée par l’enseignant pour porter une sanction mortelle à la trajectoire d’un étudiant, elle est un point mort avant le changement de vitesse. Faut-il remarquer qu’il n’y a aucune valeur ajoutée dans ce domaine des Présidents d’université en dehors de l’arbitraire et du subjectivisme notoire en lisant leur projet de développement respectif des deux mandats (2002 à 2010) ? Recruter et sélectionner des Présidents d’université sans demander un rapport annuel d’évalua tion pédagogique sur l’avancement des travaux de son projet de développement conformément à la loi 01-00, a toutes les chances de conduire dans la réforme du système éducatif dans l’impasse en 2010.
Est-il normal, que les dossiers pour les appels aux candidatures pour les Présidences d’université, et les Décanats, délivrés par le Ministère de tutelle aux différents candidats-challengers, manquent les documents suivants, contrairement à la conformité de l’art 77 du Dahir suscité, Loi 01-00 qui n’est absolument pas respecté pour l’égalité des chances des candidats ? : (je cite) « Des rapports annuels sur l’état des lieux, les bilans et les perspec tives qui se dégagent des évaluations sur les audits pédagogiques, financiers et administratifs, sur l’autoévaluation de chaque établissement universitaire, sur les sondages périodiques des avis des acteurs éducatifs et sur les partenaires dans les milieux du travail, de la science, de la culture et des arts qui devront présenter devant les deux Chambres du Parlement et être publiés » (fin de citation).
Ces bilans pédagogiques pour les 14 Présidents-sortants et redoublants de l’ordre de 100% pour leur premier mandat (2002-06 et 2004/10) qui, n’ont jamais été réalisés, ne sont disponibles nulle part ? ni au Ministère de Tutelle, ni dans les secrétariats respectifs des Présidences d’université, encore moins dans le réseau d’internet (dont certains universités ont besoin d’une actualisation des données, non revues et corrigées depuis le système des Rectorats avant 2002 qui font encore et à ce jour la vitrine actuelle de certaines universités complètement dépassées par les moyens technologiques non mise à niveau à ce jour).
En dehors à la fois à l’esprit de la démocratie l’égalité des chances pour tous (légalité des procédures sans que les jeux soient pipés d’avance) et à l’esprit de la méritocratie donnant pour chacun une chance un ascenseur social (avec la légitimité des candidats gagnants, reconnus par leur paire), il faut être très reconnaissant de faire pour le mieux pour l’intérêt général du Maroc de choisir le meilleur candidat, sans pression, ni lobbying, et d’éviter les erreurs de casting des Présidents d’université à l’image des élus semi-illettrés parlementaires dans le sanctuaire de la loi.
L’échec total de la Réforme a aujourd’hui besoin d’un nouveau souffle, mais a besoin surtout d’autres leaders, d’autres challengers pour la Présidence des universités, en dehors du système éducatif. Les rédacteurs et les concepteurs de la Réforme du système éducatif (dont j’ai apporté une simple contribution comme nègre ou conseiller dans le cabinet ministériel de tutelle entre mars 1998 et Sept 2001), n’avaient pas pour but de modeler les citoyens à l’usage de la société, mais de former des citoyens capables de modeler à travers l’université une :
1/ Société de confiance, (non pas une Société de méfiance et de combine,
2/ Société d’Etat de droit, non pas de passe-droit,
3/ Société démocratique pour tous sans népotisme,
4/ Société ouverte sur la mondialisation sans régionalisme
5/ Société méritocratique pour tous, sans être l’esclave de personne.
6/ Société prenant en charge des formations de masse sans compromettre la qualité de l’éducation de classe.
L’objectif fondamental des commissions de sélection, avait pour mission, non pas de subir des candidats du sérail dans leur totalité du MES et MES, mais choisir en âme et conscient l’ouverture vers d’autres challengers, le choix du sang neuf, le choix du meilleur candidat pour l’intérêt du pays avec le profil d’un type de : Président d’université- Décideur , Chercheur, Négociateur, Visionnaire, Autocritique, Chef d’or chestre, Techno crate, Communicateur (qui a du verbe et de la présence sur la scène médiatique). La réus- site de la réforme a besoin d’être mise en valeur dans le cadre de la régionalisation de:
1/ Les 4 valeurs économiques de la régionalisation avancée sur l’autonomie (Administrative, l’autonomie financière, et l’autonomie pédagogique). La concurrence et la compétitivité par rapport aux autres universités, le développement du partenariat de proximité, la régionalisation avancée avec des contrat-programmes à l’image
2/ Les 4 Principes de la Bonne Gouvernabilité du système éducatif :
A/ L’Ethique politique,
B/ La Transparence publique
C / Les Valeurs de la démocratie pluraliste
D/ La qualité des leaders par la méritocratie
3/ Les 4 valeurs managériales de repositionner en terme de markéting des régions , chaque université pour développer la Recherche Scientifique des pôles agro-industriels régionaux en s’inspirer de l’Aménagement du territoire comme une arme politique du découpage des régions, développer la Recherche Scientifique en partenariat financier avec les Entreprises de proximité et la région, pour bénéficier des retombées économiques des brevets et des découverts des universités régionalisés.
6/- Nul besoin de rappeler que le dernier classement de Shanghai fait l’impasse sur les structures nationales de l’enseignement supérieur. Le pays peut-il avancer si la quote-part réservée à la recherche et développement reste aussi incongrue?
Les projets d’université qui, doivent développer la capacité des chercheurs scientifiques et des intervenants pour appuyer les performances des organisations économiques régionales, doivent être reconnus comme de références en matière de management permettant de :
1/ Faire avancer la recherche dans le domaine du management en général, dans l’exploration du management des organisations publiques et privées au Maroc en liaison avec leurs contingences et aussi avec leurs défis écolo-géo-stratégiques des régions.
2/ S’affirmer comme une structure d’intervention crédible pouvant accompagner efficacement la mise à niveau des organisations en éclairant et aidant aussi bien les entreprises que les secteurs dans la formulation et la mise en œuvre de stratégies compétitives.
3/ Développer et entretenir l’image de l’université par une communication intelligente et soutenue.
4/ Développer une politique active pour tisser un réseau de soutiens et d’alliances avec les opérateurs économiques.
5/ Créer un réseau de coopération et de partenariat internationaux dans lequel l’université joue un rôle actif.
6/ Renforcer les capacités propres du personnel enseignant et administratif de manière à entretenir au sein de l’université une culture de la qualité, de l’innovation et de la performance.
7/ Bâtir un développement régional, réfléchi et contrôlé à travers les régions du Royaume.
Cette vision stratégique de proximité permettra à l’université de garder une liaison intime avec son environnement en intégrant ses particularités et ses besoins. Fidèle à sa mission de former des managers à fort potentiels, l’université qui, doit encore et toujours investir dans le domaine académique pour mieux répondre, anticipe les nouvelles problématiques de management, adapte ses cursus et méthodes pédagogiques. A ce titre, il faudrait avancer dans deux directions principales :
- Développer et adapter un schéma pédagogique aux standards internationaux ;
- Soutenir la recherche Scientifique comme l’une des priorités stratégiques.
Le schéma pédagogique de l’université qui, se veut une réponse à ces deux références, est une traduction tant de la mission que de la stratégie que doit adopter l’université dans sa région. Durant les dix dernières années, la demande d’accès aux universités, devenues de masse a connu une forte expansion qui doit mener à une sélectivité très bénéfique pour sa région en priorité dans l’objectif est de recentrer l’enseignement sur les disciplines et les diplômes professionnalisés.
Cette initiative permettra aussi d’avoir les 3ème cycles qui, seront renforcés par la création du Cycle Doctoral, permettra la mise en œuvre d’une politique de recherche s’inscrivant dans le cadre de l’évolution académique et internationale de l’université régionalisée, seront un des leviers du développement de l’excellence du corps professoral, de la qualité et du renouvellement des enseignements au niveau régional.
Développer la Recherche Scientifique de l’université en partenariat avec les Entre prises de proximité et la région sous forme financière de GIE ou GIP : B.R. Clark (1993), corrigé par Van Vught (1999) ont développé des modèles avec leur fameuse triangle de partenariat.
Comme le démontrent que les deux auteurs démontrant que les Prix Nobel par pays, par Région (ou par district) avec les retombées économiques sur les entreprises de proximité, dépendent de la qualité du partenariat entre l’université (les Grandes Ecoles comme Harvard ou MIT) et les entreprises.
[1] Pr Abdelatif FEKKAK (PES):Président du Groupe scolaire GEM+Saint-Exupéry, Ex-Prof de Management à l’ISCAE (30 ans) et Ex-Prof-visiteur à Georgetown University Washington DC (Fullebrighter), Docteur d’État en Sciences Économique (Université Hassan II Casa 1999), Docteur es Sciences de gestion (Paris IX Dauphine 85) et Docteur en Sociologie Politique (Paris X Nanterre et EHESS Paris 76) www Fekkak Abdelatif blog, Web www. gem.ac.ma et info@gem.ac. ma et afekkak@gem.ac.ma Mobile +212 661834570 Fixe +212 522993600.Secrétaire Général de Maghreb+ (5pays) et Président du Rotary Club Californie Casablanca 2010 /2011 ./.