Pr A. FEKKAK : Mise en pièces du régime de change flottant au Maroc
1/ INTRODUCTION DE LA PROBLÉMATIQUE DES RÉGIMES DE CHANGES
Le changement de régime de change doit-il répondre à un changement des structures politiques de l’Etat en adéquation avec la libération des marchés de changes, des marchés financiers, inexistant au profit des banques commerciales de dépôt qui font la pluie et le beau temps en s’accaparant 80% des crédits d’investissement, en adéquation avec des leaders ayant une dimension du marché continental de l’Afrique, en adéquation avec la culture politique du pays et les valeurs universelles de la démocratie ?
‘’Le débat public sur le régime de change monétaire (fixe ou flottant) est au centre des débats de la société des politiques économique récurrent dans la plupart des pays en développement et en particulier au Maroc. Il émerge dans les situations de crise financière au même titre de celles qui ont impacté durement certains pays comme l’Egypte ou la Turquie, le Mexique et Venezuela. Au Maroc, ce débat de monologue de fait, initié par Bank Al-Maghrib et Office des chances et le Ministère des finance dans le secret des dieux, voire dans le pouvoir discrétionnaire par les autorités monétaire, a pour objectif dit-on, non seule- ment de renforcer la résilience de l’économie nationale, mais surtout consolider sa compétitivité de l’économie marocaine par la dévaluation des prix et de la main d’œuvre et la prémunir d’éventuels thérapie d’électrochocs exogènes de la société marocaine’’ affirme le Pr Abdelatif FEKKAK.
Les Partis Politiques qui, n’ont pas de droit de cité, sont littéralement exclus de ce débat de sociétés, n’ont ni droit aux chapitres démocratiques en tant que parlementaire représentant la société marocaine, encore moins de donner leur avis technique et idéologique sur ce projet des régimes de changes, début 2018. C’est quand même, un choix de société entre un régime fixe ou un régime flexible. Faut-il constater l’absence de changement d’un ‘’régime politique de fixité’’, une ‘’démocratie sans peuple’’ par l’Etat ? Peut-être que l’Etat pense que le ‘’Parlement est un centre de folklore politique’’ qui ne mérite pas, en raison du niveau scolaire et universitaire des élus parlementaires, présentés par les Partis politiques qui assument la responsabilité de cette situation pour nous et nos enfants ? rétorque le Pr Abdelatif FEKKAK
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Le Parlement marocain est-il encore considéré comme ‘’un cirque’’ selon l’expression de feu Hassan II. La mutation d’un régime de change de la fixité à la flexibilité doit répondre aussi à la mutation de la société à risque politique, à risque de terrorisme sur fond religieux, à risque de faire évoluer la société sur des débats démocratique de société, vers la flexibilité des projets et des idées, vers la mondialisation universelle des valeurs de la démocratie pour tous et la méritocratie pour chacun des élites ? Or le Maroc est passé de ‘’la lutte des classes’’ avec les partis de gauche, vers ‘’ la lutte des places’’ avec les Partis de la droite conservatrice, sans idée, ni projet, ni vision, ni point de vue sur un ‘’Etat sans société’’, continue sans hésitation le Pr A. FEKKAK
Bref comme disait Louis Pasteur (de mémoire): une idée géniale ou un projet prophétique, un changement angélique provenant du ciel, ne peut se développer et fleurir que si l’infrastructure du terreau, d’accueil d’une société hospitalière est préparée politiquement à ce recevoir le projet du ciel. Sans préparation de la société civile, sans participation au débat de la société politique, sans le point de la diversité des binationaux des Marocains du Monde (MdM), la chute libre de projet du régime de change de la fixité à la flexibilité risque de tomber sur la tête des Partis politiques avec un régime d’idées fixes et sans valeurs pour la société civile et de certains parlementaires licencéphales. Y a-t-il un risque d’échec ou de réussite de cette OPA¹ sans murmurer un mot de la société civile ? C’est ce que va voir avec le Pr Abdelatif FEKKAK :
2/ CHANGEMENT DE REGIME DE CHANGE SANS DEBAT DE SOCIETE DEMOCRATIQUE
le Régime de change sans débat de société démocratique fut une ‘’thérapie de choc pour les rentiers de l’économie spéculative’’ injuste pour les générations du Maroc des années 2000, les praticiens retiendront de cette réforme du régime de change flottant, que le choc du timing en janvier 2018, mais il n’y aura pas de thérapie pour les théoriciens économistes, en termes d’avantages comparatifs de l’économie du Maroc qui cherche à se libéraliser pour entrer dans la logique des grandes devises de la mondialisation (Dollar, Euro) selon le Pr Abdelatif FEKKAK.
L’objectif fondamental qui, est d’entreprendre une réforme de libérer la politique monétaire des effets de la dollarisation et l’europisation du papier des devises du Maroc, semble avoir été entamés les préparatifs depuis une dizaine d’années environ. Les trois acteurs qui, notamment le Ministre des Finances, le gouverneur de la BAM et le Directeur de l’Office des changes, sont dans leur rôle politique de rassurer l’opinion publique et les marchés de changes, s’inscrivent dans une logique d’explication et de description de la transition d’un régime de changer vers un région de change flexible ou flottant.
Cette réforme de la politique monétaire qui, est préparée dans les workshop depuis 2007, tenant compte du benchmarking de plusieurs pays depuis 2010, débouche en 2018 vers la faisabilité de l’opérationnalisation de ce projet dans les frigo de la BAM, avec des ratés ou des faux-départs en raison de la fuite estimée selon les praticiens spécialisées, de plus 40 Milliards de sortie des capitaux. Aujourd’hui au début de l’année 2018, c’est le temps favorable des semences de la réforme en raison de la conjoncture économique au Maroc où le taux applicable est un régime de parité fixe pour le dirham entre un panier composé de deux devises respectivement de l’ordre de 60% d’Euro et de 40% de dollar.
Le cours fixé constitue le taux de change de référence marge de fluctuation peut être autorisée de l’ordre 0,3%, fixé par les autorités monétaires qui sont tenues de défendre ce cours pour le maintenir à l’intérieur de la marge de fluctuation autorisée. Aujourd’hui, il s’agit de passer d’un régime fixe à un régime flottant de l’ordre de +2,5% à -2,5%. Si le choix politique du système de change s’apparente au régime des taux de change flottants, il y a une glissade contrôlée à l’initiative par les banques centra les (d’où le nom de ’’taux de change flottants contrôlés’’). C’est le discours officiel ex-cathedra des autorités monétaires sans débat de la société civile, encore moins des Partis Politiques défaillants de la scène publique, curieusement leurs discours devient privé et sans écho politique.
Il faut se méfier des dogmes. Tout comme il y avait des inconditionnels de l’étalon-or, on trouve aujourd’hui des fanatiques du marché libre. Dans cette marge contrôlable de va-et-vient de l’ordre de 5%, il y a des avantages et des inconvénients selon les Prix Nobel en économie qui ont probablement été étudié en pensant le ‘’pour et le contre’’ de se libérer du panier de Dollar et de l’Euro, dans les fameux workshop depuis 10 ans de la BAM avec l’aide du FMI et la Banque Mondiale. Rien ne se fait au Maroc sans les maîtres de l’horloge biologique de l’économie marocain à l’heure orientale, toujours en retard d’un guerre. Certes le temps politique est comme le temps des saisons d’agriculture pour la semence des programmes politiques ou des régimes de chances flexibles, murmure le Pr Abdelatif FEKKAK en privé.
3/ AVANTAGES COMPARATIFS INHERENTS AU CHANGE FLOTTANT
Selon le Pr A. FEKKAK il y a ‘’deux auteurs principalement, de courants économiques opposés, défendirent les changes flottants : l’économiste libéral Milton Friedman, et le socialiste Meade. Pour le premier, la monnaie est une marchandise comme une autre. Le prix des devises doit donc s’apprécier librement sur un marché libre. Le pays qui se laissera aller au laxisme budgétaire et l’impression inflation’’ niste de monnaie aura une monnaie faible, de sorte que les acteurs économiques lui préféreront d’autres monnaies. À l’inverse, les vertueux auront une monnaie forte. C’est ainsi que, dans un cadre de changes flottants, les mécanismes du marché sanctionneraient spontanément les mauvaises politiques monétaires’’.
À l’inverse, dans un système de changes fixes, le pays fort peut mener une politique inflationniste et des dépenses somptuaires tout en vendant ses billets au-dessus de leur valeur à des pays qui ne peuvent les refuser, de sorte que le puissant impose sa loi au faible. C’est ce qui s’est produit dans les relations entre les États-Unis et l’Allemagne après la guerre, lorsque les États-Unis imprimaient de la monnaie qu’ils vendaient aux Allemands à taux fixe. À la suite de Milton Friedman, Prix Nobel d’économie, quelques éléments de doctrine des changes flottants se sont dégagés autour des idées suivantes :
Limitation spontanée de la spéculation. Les modèles de Robert Mundell et Marcus Fléming montrent la faiblesse d’un régime de changes fixes par l’épuisement des réserves de change, qui servent aux banques centrales à maintenir le cours de leur monnaie. Le change flottant ne permet plus aux marchés financiers, et à la spéculation, de parier sur l’effondrement d’un régime de change, comme l’avait fait avec succès Georges Soros en 1992 avec la livre Sterling du Royaume uni. Cela s’explique par l’extrême mobilité des capitaux liée en raison de la déréglementation et par le décloisonnement des marchés dans les années 1970. Les avantage sont selon le Pr Abdelatif FEKKAK :
1/ Les changes flottants donnent toute latitude à chaque gouvernement de mener les politiques monétaires et d’expansion économique qui lui conviennent. La contrainte de change fixe est levée. L’exemple du Canada en matière de flottaison est fréquemment citée. Il montre qu’une Banque centrale se libère de cette tâche pour se consacrer pleinement à sa politique interne, comme la maîtrise des taux d’intérêt en intervenant sur le marché interbancaire ou la contraction de sa masse monétaire afin de minimiser l’inflation.
2/ Ajustement automatique de la balance des paiements, chaque déficit sur la balance courante se soldant par une entrée nette de capitaux. Ne pas perdre de vue, à titre d’information en théorie dans une économie internationale mondialisée, un déficit de la balance courante résulte d’un différentiel entre épargne et Absorption. Un déficit entraînera une dépréciation de la monnaie domestique qui permettra une amélioration de la compétitivité des prix (dépréciation par le régime flottant).
3/ Si les réserves de change ne sont plus utilisées pour maintenir un régime de fixité permet aux banques centrales dont la balance courante est excédentaire de transformer ces réserves en fonds souverains : ce qui pose un problème politique, car la rationalité traditionnelle de l’agent économique disparaît au profit d’intérêts politiques. La Chine est connue pour accumuler des réserves de changes qu’elle transforme en fonds souverains et rachète des bons du trésor américains.
3/ Etant entièrement libres de faire des transferts de capitaux sans contrainte au Maroc, les mouvements permettent la stabilisation des taux d’intérêt à travers le monde. C’est un avantage pour les investisseurs du Maroc en Afrique en particulier Il s’ensuit également une stabilisation des changes.
4/ Selon certains économistes, l’étalon-or a fait son temps : on ne peut revenir aujourd’hui à un système indexé sur l’or par son manque en quantité. Keynes la qualifiait de ‘’relique barbare’’.
Moralité de l’histoire pour le Maroc : Contrairement à ce qui est affirmé par les autorités financières du Maroc, avec beaucoup de certitude, le change flexible fort profite, d’abord, aux entreprises agro-industrielles exportatrices qui sont défiscalisées ou exonérées et les tourismes étrangers venant aux Maroc qui sont les plus aisées avec le change flottant, tendant vers la dévaluation du Dirham.
Par contre, le change flottant ne profitera pas aux entreprises importatrices et aux touristes marocains quittant le territoire du Maroc pour l’extérieur. Faut-il rappeler que le taux d’importation au Maroc est de l’ordre de 85 % ? Cependant, la masse d’importation qui, va contribuer probablement à creuser le déficit de la balance commerciale du Maroc, va permettre d’acheter des biens de consommation importés pour un prix au taux de change élevé, va contribuer ainsi, sans le vouloir, à creuser le déficit de la balance commerciale. Si le marché interne ne suit la réadaptation des prix, en raison du taux de change flottant, les sociétés d’importation sont dans la logique de la biodégradabilité au profit des startup internes et compétitives.
En définitive, l’industrie du textile de l’habillement, et du cuir, les opérateurs de call centers, les entre- prises de l’outsourcing et les professionnels du tourisme, fortement employeuse de main d’ouvre, est pénalisée par le change fixe (Dh fort) par rapport aux destinations concurrentes qui offrent, en plus, une bien meilleure qualité de service que le dirham fort étouffe leur secteur et freine les investissements au Maroc (IDE).
Par contre, pour les investissements en Afrique, mines, banques, assurances, BTP, construction des habitats bon marché en Afrique, les entreprises dans les zones de offshring au Maroc, de l’aéronautique et ses dérivées, de l’automobile et ses entreprises dérivées au Maroc profiteront du taux de change flottant avec une dévaluation en contrôlant la glissade continue du DH et des investissements des entreprises privées marocaines en Afrique). A contrario, quels sont, en théorie économique, selon les expériences pratiques d’autres pays, les avantages comparatifs inhérents au change flottant au Maroc, c’est ce que l’on va voir en vidéo avec le Pr Abdelatif FEKKAK d’avoir accepté d’éclairer les auditeurs de l’Afrique en général et du Maroc en particulier. De même, la semaine prochaine, on vous présentera les inconvénients des régimes de flottant, sans la maitrise des opérations suivantes, car on joue avec le feu.
¹: OPA: Offre Pubique d’Achat