Crise de l’université du Maroc en 1999
ECHEC DE LA REFORME EDUCATIVE ET DE L’UNIVERSITE AU MAROC 2013
Echec de la Réforme éducative et l’Espoir de Régionalisation
des universités autonomes
(Université, Entreprise et Région ou Maroc)
Pr Abdelatif FEKKAK [1] Président de la Fédération de la Mondiale de la Diversité des Euro-Africains (FMDEA)
On ne peut pas rattraper le temps perdu, mais on peut arrêter de perdre son temps : On n’attend pas l’avenir comme on attend un train. L’avenir on le fait (Georges Bernanos)
MOTS CLES:
Reforme du système éducatif’‑ ingénierie des projets d’université ‑ fuite des cerveaux- binationaux- autonomie pédagogique, recherche scientifique- les retombées des Prix Nobel par pays, par région et par université- méthodologie ‑ marketing ou maroc‑keting ‑ université publique, privée, et université entrepreneuriale, gestion déléguée ‑ partenariat, compétitivité, régionalisation, capital symbolique, choix du casting des leaders, arabisation, unification des programmes, généralisation des programmes, gratuité et marocanisation à terme.
Résumé :
Le titre de cet article qui, fut publié dans l’Hebdo ‘’la Vérité’’ en date du 2000, sous le titre, quelque peu provocateur et anticipateur, s’intitulé‘’ le Degré de la politique zéro de la Réforme éducative’’, il prévoyait une analyse prédictible ‘’l’échec certain de la réforme en 2013, mais la date de l’échec politique est incertaine’’. L’échec de la Réforme éducative a entrainé non seulement l’université, mais aussi l’entreprise et le découpage régional. Y a-t-il un espoir avec la régionalisation des universités autonomes qui peut changer la donne.
Moralité de l’histoire : il y a eu élection des Présidents d’université et des Doyens de Faculté auxquels faudrait-il ajouter les directeurs des académies, que l’on a fait ‘’redoubler après un premier mandat, avec un taux d’échec de l’ordre de 100%’’ en 2010. On finit la cours avec un plan d’urgence et un plan d’émergence pour le système scolaire et universitaire.
Valeur d’aujourd’hui, le Maroc signataire à l’UNESCO parmi les 145 pays qui furent présences, de la même réforme dans le monde avec les mêmes programmes, la même pédagogie, la même rythme semestrialité, le même contenu et contenu pour avoir les mêmes équivalences etc… Pourquoi, le Royaume du Maroc a-t-il échoué dans cette mission au niveau du système éducatif ? Le changement de la réforme de la formation et de l’enseignement ne se décrète par un texte juridique. Or le changement se fonde sur trois concepts fondamentaux : le Changement des leaders, le changement des structures et le changement de la culture de l’université et des académies. Les leaders qui furent des ex-Doyens et des ex-directeurs d’académie, sont restés les mêmes.
Le choix du casting des Présidents, des Doyens et des Directeurs fut considéré dans cet article préventif en 2001 avec leur ‘’sélection folklorique’’ leur ‘’redoublement en raison de l’échec de leur propre projet de développement de leur université’’. Dans le milieu des universités, on se connait, chacun des Professeurs connait la valeur de ses collègues à travers la qualité des écrits de recherche, la participation aux forums, la valeur des discours dans les colloques, les symposiums, les tables rondes etc.
On fait bien la différence entre ‘’les oiseaux rares des moineaux’’, des loups des agneaux, les gros poissons des sardines, les grosses légumes et des navets, les universitaires de classes, les universitaires sans classe. C’est très bien, si la réforme éducative avait réussie. Or, si elle a échoué C’est encore mieux si l’on remet en cause le népotisme, le clientélisme, le régionalisme au profit la démocratie pour tous et la méritocratie pour chacune des compétences.
Aujourd’hui, avec la mondialisation des économies, des entreprises sans frontière commerciale, des universités sans frontière scientifique et les régions avancées sans frontière culturelle, il est pratiquement impossible de gérer des systèmes «d’éducation, de production et des régions territoriales» si l’on n’est pas conscient de l’étroite relation qui existe entre le modèle culturel dominant (gréco-latine, anglo-saxon ou arabo-musulman) de ces trois unités socioéconomiques et le degré d’esprit entrepreneurial qu’elles peuvent atteindre avec la nouvelle réforme des système éducatifs et la régionalisation si elle respecte un certain nombre de cinq (5) concepts fondamentaux tels que :
1/L’autonomie totale des universités publiques, privées et associativo-entrepreneuriale en terme d’autonomie financière, pédagogique et administrative. L’autonomie totale des entreprises (publiques, les coopératives semi-publiques et semi-privées). L’autonomie totale des collectivités territoriales (Urbaine, rurale et régionale). L’autonomie n’est possible qu’avec l’introduction d’une Agence de protection et des contrôles de la compétitivité et de la concurrence que l’on va analyser.
2/ La compétitivité entre les trois (3) types d’université (publique, privée et entrepreneuriale), les trois (3) types d’entreprises et les trois (3) types de collectivités territoriales. La concurrence légale et protégée par les Agences de l’Etat est un carburant et un stimulant qui permet de booster les trois unités vers la performance, la rentabilité et l’adaptabilité régionale, faut de quoi les unes seront vouées à la disparition, voire vers la biodégradabilité technique, les autres s’adapteront à la mondialisation sans frontière économique, sans frontière commerciale et sans frontière culturelle.
Celle-ci casse tout, détruit tous, elle n’a pas de principe fondateur, rien ne lui est sacré, elle est un bulldozer, elle nettoie les universités sans grades et inadaptées au mécanisme de l’adéquation du marché de l’emploi/formation. Elle nettoie aussi les entreprises publiques et privées considérées comme des bras cassés, entreprises qui ne peut survivre dans ce crise économique que grâce ‘’au bouche à bouche financier de l’Etat-pompier et secouriste’’.
La compétitivité n’est un ‘’toilettage de chat’’, c’est un changement de leaders, des structures et de la culture des trois types entreprises, du renouvellement des trois types d’universités et la reconfiguration des trois types de territorialités régionales. La concurrence légale et protégé, sans l’économie parallèle, le dissolvant du renouveau des trois unités économiques régionalisées pour faire face à la mondialisation qui n’est pas un point de l’histoire, mais c’est un mouvement dans l’incertitude et sans aucun garanti pour les unités fragiles et inadaptées au nouvelle ordre mondial.
Si la compétitivité est un tremplin politique de changement pour la régionalisation des trois unités politiques, la concurrence avec la ‘’protection sociopolitique’’ d’une économique souterraine devient non seulement un frein pour le développement des entreprises, des universités et des régions-territoires, mais aussi développe une résistance au changement au niveau régional.
Moralité de l’histoire, au lieu de développer une société avec une nouvelle culture régionale d’un ‘’Etat de Droit’’ dans le cadre de la régionalisation avancée avec l’autonomie Administrative, Pédagogique et financière, pour les trois unités économiques régionales, on risque ‘’ le politiquement incorrect’’ d’induire la société dans une culture ‘’d’Etat de passe-droit’’.
Au lieu de développer un projet sociétal pour une nouvelle société de confiance dans la régionalisation, on risque de déboucher sans le savoir sociologiquement, vers le danger une ‘’société de méfiance et de défiance’’ qui fonctionne avec les urgences des dernières minutes sans aucune vision de l’avenir régional, ni visibilité avec ‘’des démocraties régionales sans peuple’’,‘’des démocraties locales sans participation des citoyens’’, des sociétés avec des Universités, des entreprises et des régions qui ne savent plus mesurer le capital symbolique de la démocratie, qui certes n’a pas de prix, mais a une valeur d’un capital immatériel et démonétisé disant Sa Majesté le Roi du Maroc dans son dernier Discours de la Fête du Trône du 30 juillet 2014.
La compétitivité est aussi une valeur politique qui n’a pas de prix pour la ‘’démocratie pour tous et la méritocratie pour chacun de citoyens’’ qui doit avoir les mêmes égalités des chances promotionnelles aussi bien dans les universités, les entreprises et les régions. Ceci ne peut se réaliser qu’avec le développement du Partenariat Public et Privé (PPP) que l’on va étudier.
3/ Le Partenariat Public/Privé (PPP), entre les trois (3) types d’université, les trois (3) types d’entreprises et les trois (3) types de collectivités territoriales. Ce qui implique le choix des outils de gestion lorsque les trois (3) unités économiques autonomies ne peuvent justifier des compétences locales pour le transfert des compétences de la centralisation à la décentralisation. ‘’Le succès n’est pas final, l’échec n’est pas fatal : c’est le courage de continuer de corriger ses erreurs politiques’’ disait Winston Churchill (1871-1965).
Aujourd’hui, les instruments modernes de la gestion qui, ont fait leur preuve aussi bien dans les pays Francophone qu’anglophone, pour les universités publiques régionalisées, les entreprises publiques régionalisées et pour les collectivités territoriales régionalisées, sont nombreuses et diversifiés par discipline et par pays, il suffit d’avoir des élus leaders universitaires de haut niveau pour les gérer et les appliquer ? Faut-il citer, les applications du PPP (Partenariat Public/privé) à l’image des pratiques de Lydec pour la gestion de l’électricité, l’eau et les édilités, avec des contrats de PPP de l’ordre de 35 à 50 ans dans les 120 pays de Lydec gèrent du tiers Monde. Faut-il ajouter le transport urbain avec les Tramways avec la RATC Française, le TVG avec la gestion de l’Alsthom Française etc..
4/ La régionalisation des universités (Publique, privée et entrepreneuriale), la régionalisation des collectivités (Urbaine, rurale et régionale) et la régionalisation des entreprises (Publique, Privée, et coopérative de solidarité). Le secret de la régionalisation des unités économiques dans la participation des frais de gestion par la non-gratuité des activités éducatives (par des frais d’inscription annuelle), la non-gratuité des services publics (par les impôts locaux) et par la non-gratuité de la production des entreprises (par l’achat et la vente des produits économiques).
La façon de découper les collectivités régionales en effervescence, est révélatrice d’une logique politique ou économique pour repositionner la viabilité de la région en termes de Marketing des villes. ‘’C’est avec la géographie que l’on fait la politique d’un pays’’(Bismark). Ce qui signifie la ‘’fin du social’’ dans une région autonome grâce au Contrat/programme, en dehors de la solidarité régalien ne et l’unicité du pays, mais signifie la prise en charge de leur propre destin économique.
La façon dont on fait le découpage territorial de la régionalisation des universités, des entreprises en termes de pole agro-industriel ou des régions-territoires est soit d’ordre politique, soit d’ordre économique, est révélatrice du choix politique en terme de la région/territoire d’un des Pôles de gestion du pays qui lui donnes ses avantages comparatifs par rapport aux autres sur lequel on va forcement y revenir. La coordination des réformes de ces trois unités régionalisables et économique- ment opératoires est nécessaire et indispensable, faute de quoi, il y aura des effets induits d’échec de l’une de ces unités sur les autres,
C’est la théorie des dominos des réformes des universités, la réforme des entreprises et la réforme des régions. Les effets de groupe de l’un des échecs d’une réforme, explique sans doute les causes de l’autre. On ne peut pas rattraper le temps perdu au Maroc, mais on peut certes arrêter de perdre le temps pour les institutions éducatives du Maroc. Mandela Mandela disait dans l’un de ses discours que ‘’l’éducation est l’arme la plus puissance que vous pouvez utiliser pour changer le monde’’ d’une part.
D’autre part, les trois unités opératoires, face aux phénomènes des fusions des multinationales, des GIP (Groupement d’Intérêt Public) et GIE (Groupement d’Intérêt Economique), sont au carrefour de la pluridisciplinaire des progrès scientifiques, doivent affronter la mondialisation des cultures et des technologies, l’ouverture démocratique des pays qui va se traduire non seulement par des nouveaux concepts dont il faut tenir compte désormais, c’est le ‘’capital immatériel’’ ou le ’’capital symbolique’’ qui n’ pas de prix sur le marché, mais à une valeur capitale démonétisée, mais aussi par des universités sans frontière scientifique (à la fois publique, privée et associative), par des entre- prises sans frontières économiques (à la fois publique, privée et coopérative) et par des régions territoriales sans frontières culturelles (à la fois urbaine, rurale et régionale).
L’esprit de la mondialisation et de la régionalisation exigent pour les trois unités opératoires dans le cadre de la régionalisation avancée des découpages économiques des espaces territoriaux, non seulement de nouveaux principes de gestion tels que l’autonomie (administrative, pédagogique et financière), la qualité totale, la décentralisation, la performance, l’efficacité, la pertinence, la compétitivité, le partenariat de proximité, mais aussi une nouvelle approche méthodologique telle que la rationalisation de la gestion va développer leur émancipation en remettant en cause leur relation de dépendance budgétaire et budgétivore à vis de l’Etat. Ce simple constat des principes managériaux de la réforme éducative, productive et l’administrative, laisse supposer la complexité triangulaire de l’ingénierie des projets d’établissement l’occurrence entre l’université, entreprise et la région dans la Royaume du Maroc.
Depuis notre article d’analyse de l’échec de la situation de l’époque dans l’hebdo ‘’la Vérité’’ en 2000, les différentes gouvernements n’avancent pas avec une nouvelle vision ou un changement de fusil de l’épaule, ils s’arrêtent avec les plans d’urgence et d’émergence de l’éducation, après dix ans d’expérience. Or le gouvernement depuis 3 ans en matière d’Education régresse avec le populisme comme le dit si bien Albert Einstein « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font du mal à leur pays, mais par ceux qui regardent le train passé, mais refusent d’agir ». C’est le cas du Maroc
Introduction
Les trois concepts de projet de développement des universités (Réforme des établissements éducatifs), de projet de régionalisation avancée (Réforme politique de l’Etat), réforme des entreprises plus entrepreneuriales, n’ont pas de chercheur historique attitré, n’ont pas de référence disciplinaire, n’ont pas de chef de file universitaire, n’ont ni chef spirituel encore moins un pape intellectuel. Les réformes vont s’appuyer sur ‘’le capital symbolique de l’intelligentsia des universités’’, sur le capital immatériel’’ de la culture politique des Partis Politiques et sur le danger de la démocratie sans participation des citoyens avec la mise en place de la régionalisation des collectivités locales avancées.
Quel est l’intérêt de développer pour la noblesse de l’Etat d’engager des réformes à son initiative, en dehors des Partis Politiques qui, subissent les réformes, ne choisissent pas des projets de société dans leur programme politique, ont produit avec le cumul de l’histoire politique du royaume d’une société de méfiance qui n’a ni ethos politique, ni morale religieuse, ni transparence économique, ni qualité de vie, ni éthique des leaders, encore moins une Bonne Gouvernance sociétale de l’Etat, de l’université, de l’entreprise et de la région ? Il n’a ni capital immatériel de l’intelligentsia marocains de la société politiques, encore moins un capital symbolique qui n’a pas de prix, mais à de la valeur immatérielle et démonétisée.
Les universitaires, les politiques et les entrepreneurs qui, se sont interrogés sur ‘’le capital immatériel des universités’’, sur les causes de la pauvreté indescriptibles des collectives régionales, sur la qualité des profils des entreprises (des bras cassés qui ne payent pas d’impôts) ont privilégiés des explications :Capital, travail, climat, RH, religion entre catholique/ Protestante (Weber), l’islam comme un ‘’instrument de gestion politique des gouvernements’’, sinon comme un ‘’programme poli tique’’ pour certains Partis/Marabouts, en dehors de l’histoire qui n’ont rien à chercher dans la mondialisation et la modernisation, mais tout est recherché dans le passé glorieux de l’Islam, plus légendaires que réel. Il n’ya rien à découvert dans le future, tout est redécouvrir dans les textes révélés avec une relecture moderne en fonction de l’avancement des sciences et de la technologique etc..
Aujourd’hui, c’est le Chef d’Etat Mohammed VI qui a le mérite de ‘’politiser et de populariser les nouveaux concepts, non palpables pour les Hommes des actions politiques dépassés qui les considèrent comme des concepts théoriques des universitaires’’. C’est le Roi du Maroc, comme un universitaire qui a qui prie l’initiative d’abord de populariser les concepts pour les partis Politiques et d’orienter le débat de société sur ‘’le capital immatériel’’ (bien que le concept existe depuis 2002 à la Banque Mondiale et différents observatoires), concept qui passe inaperçu pour les hommes politiques de terrain et les Partis Politiques, en attaquant aux effets les principaux facteurs du sous-développement, mais pas la cause des problèmes.
Ce n’est pas parce que vous casser les thermomètres devant les malades et la souffrance de la pauvreté en les aidant pour constituer un réservoir de voix électorales, que l’on guérit le mal de la société. Lorsqu’ils sont semi-scolarisés et semi-illétrés, le Discours Royal de la Fête du Trône du 30 juillet 2014, est annoncé comme théoriquement une ‘’thérapie de choc pour la société, les hommes d’action pratiquement sur le terrain politique, retiennent du Discours Royal historique que le ‘’choc du concept pratique’, mais la pratique’, mais la théorie de la thérapie politique’ pratique’, mais la théorie de la thérapie politique ’’théorie de la thérapie politique’ pratique’, mais la théorie de la thérapie politique’. Que faire disait Lénine ? Quand les hommes politiques et Parlementaires ne sont à la hauteur de leur fonction dans les pays du tiers monde.
Or, il n’y a pas de régions sous développées par la pauvreté, il n’y a que des sociétés sous-développées par l’argent sale, sans éthique politique, sans transparence économique, sans Bonne Gouvernance, sans valeurs économiques, sans culture démocratique et méritocratique. C’est toutes ces valeurs, hors religion, que l’on appelle ‘’ un capital immatériel’’ qui n’ont pas de coût. Pourtant la corruption dans un Etat de droit, est inacceptable et inadmissible, sinon le capital immatériel des valeurs de la société deviennent des valeurs de passe-droits. La corruption et l’argent salle ne sont pas une fatalité religieuse, c’est une culture de la société.
Ces pratiques qui détruisent les valeurs de la société en voie de développement, sont un crime dans les sociétés de confiance, c’est un suicide pour la démocratie, voire une démission des valeurs religieuses, un défi « pour le concept d’autorité », concept cher au Roi du Maroc dit-il : ‘’Sans un État de droit, il ne peut y avoir de liberté, de respect du citoyen ’’ et du développement de la culture immatérielle avec ses propres valeurs.
Aujourd’hui, Le concept du ‘’capital immatériel’ depuis les premières études passées inaperçues, voire traitées de théorique par les notables analphabètes devenues des ‘’députés parlementaires’’, est à la rescousse du sous-développement de certaines société de méfiance dont les valeurs de la culture du capital immatériel et symbolique dont biodégradables avec l’absence de la Bonne Gouvernance.
« La Culture n’est pas un divertissement, c’est un avertissement » disait dans table ronde sur «la Diplomatie Culturelle» (Jérôme Clément). C’est pourquoi, si l’analphabétisme est grandement dommageable en termes de création de richesses PIB pour un pays, il est en revanche très rentable en termes de viviers du marché électoral, faciles à pécher pour les Partis Politiques rétrogrades et opportunistes, utilisant les religieux comme une instrumentalisation politique or le Coran n’est pas un programme politique.
Si les trois actrices respectives de la réforme de l’université avancée, la réforme de la régionalisation avancée des régions-territoires et la réforme des entreprises citoyennes avancées qui paient ses impôts, respectent leurs obligations et leurs devoirs, elles trouvent leur source dans « les sociétés de confiance», dans les Etats de droit, dans la démocratie pluraliste, dans la liberté, dans les concepts d’autorité, dans les valeurs de la Bonne Gouvernance, l’innovation et la rationalisation, dans la compétitivité pour tous et la méritocratie de chacun.
Par contre, les « régions » peu développées dont la « décentralisation et la déconcentration » trouvent leur limite dans les ‘’sociétés de méfiance’’, trouvent leurs sources dans les ‘’sociétés de combine’’ des découpages politiques, dans les ruses commerciales, les tuyaux de métier des professionnels et les ardoises entre clients et Fournisseurs etc.
Comme son titre l’indique sur cette étude, l’approche multidisciplinaire de ’’la crise du système éducatif du Maroc’’ est située au confluent de trois systèmes (trois logiques) éducatifs diamétralement opposés, sinon différents. Ceci va influencer indélébilement l’orientation particulière de cet article: l’un des systèmes est gréco‑latin inductif (francophone), l’autre anglo‑saxon déductif (américain) et le troisième en vrac Arabo‑ musulman (la Réforme de l’enseignement Supérieur est mort‑née qui n’est pas, encore conceptualisé pédagogiquement).
Le contact de ces trois types de systèmes n’entraîne pas une adaptation lente et continue entre l’université, l’entreprise et la collectivité régionale marocaine : c’est un choc culturel violent dont les conséquences se développent de nos Jours au niveau de ces trois unités opératoires dans la nouvelle réforme éducative de l’enseignement supérieur et de la formation des cadres.
Cette lutte entre ces trois systèmes de valeurs culturelles se traduit par un système éducatif, (composé d’établissements publics d’enseignement supérieur et d’un système de formation des cadres du secteur privé), un système productif (entreprises publiques et celles du secteur privé) et d’un système politique (des collectivités régionales : urbaines et rurales) qui vont conditionner l’évolution de cette approche universitaire sur « l’ingénierie des projets de développement des universités».
Aujourd’hui, avec la mondialisation des économies, des entreprises sans frontière, des universités sans frontière scientifique et des districts sans frontières culturelle, il est pratiquement impossible de gérer des systèmes «d’éducation, de production et des régions territoriales» si l’on n’est pas conscient de l’étroite relation qui existe entre le modèle culturel dominant (gréco‑latin, anglo‑saxon ou arabo‑musulman) de ces trois unités socioéconomiques et le degré d’esprit entrepreneurial qu’elles peuvent atteindre avec la nouvelle réforme des systèmes.
Les trois unités opératoires, face aux phénomènes des fusions des multinationales, des GIP (Groupement d’Intérêt Public) et GIE (Groupement d’Intérêt Economique), sont au carrefour de la pluridisciplinarité des progrès scientifiques et doivent affronter la mondialisation des cultures et l’ouverture démocratique des pays qui vont se traduire, par des universités sans frontière scientifique (à la fois publique, privée et associative), par des entreprises sans frontières économiques (à la fois publique, privée et coopérative) et par des régions territoriales sans frontières culturelles (à la fois urbaine, rurale et régional).
- Mondialisation et régionalisation des Universités marocaines
L’esprit de la mondialisation et de la régionalisation exigent non seulement de nouveaux principes de gestion tels que l’autonomie (administrative, pédagogique et financière), la qualité totale, la décentralisation, la performance, l’efficacité, la pertinence, la compétitivité, le partenariat de proximité, mais aussi une nouvelle approche méthodologique telle que la rationalisation de la gestion qui va développer leur émancipation en remettant en cause leur relation de dépendance budgétaire et budgétivore à vis de l’Etat.
Ce simple constat des principes managériaux de la réforme éducative, productive et administrative, laisse supposer la complexité triangulaire de l’ingénierie des projets d’établissement en l’occurrence entre l’université, entreprise et la région dans le Royaume du Maroc.
Cette introduction sur l’ingénierie des projets d’établissement, des projets d’entreprise ou des projets d’action collective régionale repose sur une contradiction économique fondamentale : il est encore extrêmement difficile, valeur d’aujourd’hui, de concevoir l’idée dans les pays du Tiers Monde de privatiser le service public, de privatiser le secteur éducatif public avec un cahier de charge, de privatiser la justice, le transport, la circulation routière, de privatiser les autoroutes, les hôpitaux, la santé, les différents département ministériels etc.
On a bien fini par accepter la gestion déléguée pour cinquante ans (l’équivalent par excès de 44 ans de protectorat) du ramassage des poubelles et des détritus de la ville, de l’électricité, de l’eau, etc. par des sociétés étrangères qui respectent un cahier de charge renouvelable pour un 1/2 siècle. Aujourd’hui, l’Etat à travers ses départements ministériels accepte le principe et l’applique sans scrupule pour l’emploi des services de nettoyage des bureaux et de la sécurité des espaces.
Le passage d’une «gestion déléguée» des entreprises publiques, dites stratégiques à une «économie déléguée» des branches sectorielles industrielles, voire une «économie déléguée» de l’Etat lui‑même, n’est qu’une question de résistance et de temps. L’acte d’Algésiras du Protectorat du Maroc ne sera pas très différent dans les formes juridiques des conventions « des économies déléguées » entre les grands Etats Unis d’Europe et les Etats-Unis d’Amérique et les pays du Tiers Monde biodégradables face à la mondialisation.
A la différence des actes ou des conventions « des économies déléguées » et à la ressemblance « la gestion déléguée» des entreprises publiques agonisantes, mais maintenues en vie grâce «au bouche à bouche » financier de l’Etat dont l’oxygène est fourni par l’argent des contribuables, la gestion des projets d’établissement, des projets d’entreprises et des projets d’action collective des régions ne sont que les derniers planche de salut pour sauver la situation des universités, des entreprises et des régions dans un état de décomposition avancée.
- Choix des oiseaux rares ou fuite du capital immatériel
Faut‑il aujourd’hui trouver des leaders visionnaires et stratagèmes qui réfléchissent, avec la mondialisation, comme des retardataires pour rattraper le retard structurel en terme de comportement démocratique, de politique, d’économique et du social (pour une société de type plutôt commu nautaire que sociétaire dans sa logique culturelle, mais agissent avec la régionalisation comme des Hommes d’Etat pour anticiper les événements de la globalisation d’un nouveau monde sans frontière économique.
Au Ma roc, on est enfermé dans un cercle vicieux qu’il va falloir transformer en cercle vertueux. 57% des élus nobles illettrés cumulés dans les deux chambres, sanctuaires de la législation, lieu des projets d’action collective sont occupé par défaut par des illettrés, sinon des analphabètes. Curieuse démocratie constitutionnelle marocaine qui produit des effets pervers du capital immatériel et symbolique pour le pays. La problématique, c’est que ces notables conservateurs de politiciens fallacieusement machiavéliques avec des discours populistes creux ne présentent nullement des potentialités réelles et concrètes pour les pays victimes, mais sont souvent intrinsèquement des handicaps au sens propre à l’intérêt général.
Force est de constater qu’un Homme politique instruit et cultivé vaut son pesant d’or pour le capital immatériel, plutôt que « la poule aux œufs d’or » d’un notable député analphabète qui fabrique pour son marché électoral ‘’des châteaux de sable en Espagne, les loue à des Partis Politiques névrosés et névrogènes pour le pays, fait payer en monnaie de singe et transforme le PNB ( Produit National de Brut) en PIB (Produit Intérieur de Bonheur) pour les citoyens crédules des fariboles politiques.
Au lieu d’élire des universitaires et des intellectuels dont le pays a fortement besoin, capable de produire des projets politiques, des projets régionaux, des projets d’entreprises, des projets d’action collective de grande envergure (inter) nationale, l’inculture de la population et le taux d’analphabétisme national sont responsables pour «désigner» ceux qui apparait aux yeux des électeurs ou d’un Parti politique « les plus élus ou les plus éligible» en raison de leur fortune, voire leur notabilité, sinon leur caractère de nobliau politique.
A l’image du Parlement et de la Chambre des Représentants, l’université ne sait pas encore élire ses « élites », en l’occurrence les Présidents d’université, encore moins les Doyens. Se ne sont pas les plus brillants du corps professoral qui sont élus à ses postes clés. Est-il possible d’élire un Président d’université qui ne sait pas les noms des Partis Politiques et les mécanismes de fonctionnement entre le Judiciaire, le législatif et l’exécutif ?
Des Présidents d’université qui ne font pas la différence entre le Conseil des Ministres et le Conseil de gouvernement ? «Nul n’est sensé ignorer la loi», mais pris en flagrant délit d’ignorance, certains ont l’habileté de se cacher derrière des expressions curieuses pour un Président d’université « moi, je fais pas de politique, ni de l’économique, je ne suis qu’un technicien etc.».
Elire des hommes de ce type de profil, c’est une honte pour l’université marocaine et une honte pour les deux Chambre des élus et un découragement pour les meilleurs candidats universitaire et politique qui se sont présentés une fois, mais ne reprendront plus l’expérience une seconde fois, par stratégie de prudence. Dans les pays du Tiers Monde, il ne faut pas chercher le coupable, les illettrés n’ont pas tort de se présenter aux élections et les électeurs analphabètes n’ont pas raison de les élire au sommet de la pyramide des institutions politiques.
Dans le cas de figure des universités, pour les élections des Présidents et des Doyens, le vice de forme se trouve dans la composition des membres de la Commission Ad hoc, qui reçoit les consignes pour une politique de continuité plutôt qu’un changement radical avec des nouveaux projets d’établissement. Résultat des courses, les 14 Présidents d’université élus sont des ex‑Doyens ou (des ex‑Directeurs d’instituts publics), sinon des ex‑vice doyens par défaut. La continuité de l’ancien régime est non seulement assurée, mais mieux, il est confirmé par la logique des choses.
- Continuité de la méthode clinique des puzzles ou rupture
Moralité de l’histoire, après trois armées d’exercice dans leur différente fonction respective. Qu’est‑ce qui a été réalisé dans le cadre de la nouvelle réforme du système éducatif, prêt à l’emploi (ready to go) depuis 1997, bien avant l’arrivée de Najib Zerouali qui, sans aucun mérite politique, ni de compétence technique particulière pour un Ministère de l’enseignement Supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche Scientifique, a marqué son territoire par le lancement de la faillite des universités marocaines,
Le subjectivisme et le clientélisme ont dominé la logique des choix de la composition des commissions. La « méthode des puzzles » du Ministre de l’époque mettait les 14 universités (composées de 76 facultés et Instituts) contre les 96 Grandes Ecoles publiques de la formation des cadres (dépendant des autres ministères) à l’instar de Louis XIV qui a créé un système d’enseignement bicéphale de type français, unique en son genre en Europe, pour se protéger contre la dominance des uns contre les autres.
Le projet d’établissement n’est qu’un prétexte pour appliquer la « méthode des puzzles » qui semble‑t‑il, a parfaitement bien fonctionné à la Faculté de Médecine de Casablanca, lorsque Najib Zerouali était vice‑doyen et Doyen, «diviser pour régner».Son but principal ou sa mission avait été de généraliser, « sa méthode des puzzles » de l’Ancien Régime en France dont l’objet de maintenir la bicéphalie de l’enseignement supérieur entre les 162 grandes Ecoles et Instituts publics dit de la formation des cadres (dépendant des différents Ministères) et les 14 Universités publiques (dépendant du « Ministère des affaires compliquées de l’éducation »).
Mieux avec une tentative de diviser le corps professoral en deux : les enseignants- chercheurs de l’université d’un côté et de l’autre les chercheurs‑technocrates des nouvelles structures des ISEF et des ISET (Bac+2), essais dans la mêlée générale du Rugby, heureusement que le plan « des puzzles » a été déjoué in extremis par le SenSup de l’époque, mais l’essai quand même qui a bien fonctionné en Tunisie avec la caution de la Banque Mondiale qui encourageait la percée de l’opération en Tunisie.
Le décor fut ‑planté par le Ministre de l’époque, les textes juridiques français sont adaptés et actualisés à la sauce marocaine, la scène est arrangée pour public, la magie théâtrale est annoncée pour la réforme éducative des universités, les coulisses sont réglées, mais il n’y a pas de leaders catalyseurs pour une nouvelle dynamique des universités, capables de mobiliser les entrepreneurs, les professeurs et les décideurs politiques des collectivités territoriales.
Il y a des acteurs qui ne sont capables que de repérer les textes juridiques et les projets pédagogiques, pensés par les grands fonctionnaires du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Formation des cadres. Aujourd’hui, il faut être jugé sur les réalisations et les résultats du projet d’établissement antérieur. Cependant, l’absence d’une théorie générale sur l’ingénierie des Projets d’établissement, des Projets de réforme des universités, des Projets de mise à niveau des entreprises, des Projets de décentralisation des collectivités régionales laisse la porte ouverte à toutes les interprétations.
Cette ouverture au subjectivisme de la composition des membres de la commission (certains membres n’hésitent pas à se couvrir, voire se justifier « que le choix du meilleur candidat ne dépend pas d’eux, mais du Président d’université, sinon des instances dirigeantes de Rabat). En tout état de cause, le choix du candidat n’est pas proportionnel à la qualité du projet d’établissement. Aujourd’hui, après trois années d’exercice, il est facile de trouver les projets d’établissement des candidats et de comparer les «promesses pédagogiques».
Certains projets d’établissement en cours d’exercice dans certaines universités ne sont ni vendables, ni réalisables, ni chiffrables. L’université marocaine est aujourd’hui dans une situation de ni gestion rentable à caractère privée, ni gestion d’entreprise publique à caractère du service publie. « Ni privatisation, ni nationalisation des entreprises publiques », la fameuse expression métaphorique du Président François Mitterrand « ni, ni » durant son second mandat, travaillant avec une Assemblée Nationale et un Gouvernement majoritaire des partis dit de la Droite classique française.
- Ni gestion privée, ni gestion du service publie des universités
La nature de l’ingénierie des projets d’établissement et la survie économique de ces trois unités opératoires vont dépendre des projets d’action collective dans le cadre des GIP et des GIE au niveau régional pour des raisons d’économie d’échelles, de taille critique, de seuil de rentabilité, de productivité, de surface financière face à la noblesse de l’Etat. La centralisation de l’Etat qui, inversement proportionnelle à la faiblesse des 3 unités opératoires triangulaire, est aujourd’hui face à :
I/ des universités qui continuent de solliciter des budgets considérables
2/ des entreprises qui continuent de solliciter des régimes de défiscalisation
3/ des régions qui continuent de solliciter la décentralisation et invivable économiquement parlant par leur infrastructure de base.
Le principal souci de l’Etat n’a‑t‑il pas été de maintenir l’emploi, l’investissement direct des entreprises de l’étranger (IDE) et la qualité de la formation ou la formation de qualité pour le développement économique des collectivités régionales comme des territorialités autonomes, indépendantes, compétitives et partenaires pour participer au développement dans le cadre global d’affronter la mondialisation ?
Dans ce cas de figure quel est l’objectif et la finalité de l’ingénierie des projets d’établissement dans cette vision ? Une série d’hypothèses se pose, auxquelles devrait on répondre ? On ne s’étonnera pas de la volonté délibérée et ambitieuse de l’Etat marocain :
I/ De laisser une large liberté d’initiative pour faire des « construits pédagogiques régionaux » ou des schémas de projet d’action collective pour les Universités, les entreprises et les collectivités régionales.
2/ De laisser des projets d’établissement propre à chaque université s’auto-mesurer dans le cadre de la réforme du système éducatif avec la réalité de collectivité régionale en se posant plus de questions que de réponses, plus d’hypothèses que de certitudes pour la réussite de la formation en fonction des besoins du marché régional sans tomber dans l’influence des modes intellectuels d’animation de la région avec dans les gadgets de la gestion (sponsorisation des activités, stratégie de communication externe et interne pour les uns et les autres, etc.), mais des essais de partenariat qui ne fonctionnent plus en raison de la période de vache maigre.
3/ De laisser faire un modèle d’ingénierie des projets d’établissement qui ne devrait pas résulter d’enquête empirique parcellaire et subjective, mais d’un schéma des projets d’action collective, susceptible de réduire «l’ingénierie des projets» au même dénominateur pour les trois unités socio‑économiques territoriales l’université, l’entreprise et la région.
4/ de laisser les projets d’établissement s’auto corriger sans tomber dans l’excès disciplinaire inverse de l’économisme, du sociologisme, du juridisme, si bien que, le projet pédagogique risque de se dégrader en un système de justification.
5/ de ne pas laisser, non plus, les projets d’établissement tomber dans la volonté d’expliquer tous les échecs éducatifs, politiques, régionaux à partir des faits socio‑historiques ou culturels de la région de référence où est située l’université en question.
C’est l’absence de documentation sur ce sujet d’actualité relatif à des projets d’action collective en réseau avec les partenaires de proximité que l’on va tenter d’expliquer ’’ce construit à géométrie variable » que l’on appelle schéma, (mais pas un modèle) « l’ingénierie des projets d’établissement », susceptibles d’être historiquement confirmés ou infirmés par la réforme de l’enseignement Supérieur, la mise à niveau des entreprises et la mise en place de la décentralisation effective dans les collectivités régionales.
A la différence des projets politiques régionaux et à la ressemblance des projets d’entreprise, l’ingénierie des projets d’établissement s’adresse en général à des enseignants-chercheurs, mais plus particulièrement à des Professeurs d’Enseignement Supérieur (PES) qui, selon des textes de la réforme des universités, seront conduits un jour ou l’autre à se poser ces types de questions : Qu’est ce qu’un projet d’établissement ? Pourquoi le faire ? Comment le faire ? Par qui le faire ? Y a‑t‑il une démarche d’ingénierie des projets ?
- Qu’est ce qu’un Projet d’Etablissement ou de développement pour les universités ?
Ces questions anodines risquent pour le monde des universités de devenir une source de déstabilisation intellectuelle, voire une psychose collective en ce qui concerne Unités Enseignement de Recherche (UER). De nombreux acteurs éducatifs, tenant compte des articles de presse qui ont fait « la une » des quotidiens nationaux ayant entendu parler de stratégie, d’autonomie, de partenariat, de compétition, de régionalisation, de restructuration, d’audit et des produits des universités se sont sentis visés d’être transportés loin de leur centres d’intérêt et de leur préoccupation habituelle: cours, discipline scientifique, recherche, méthodes de pédagogie et niveau des étudiants, examen, concours, QCM, correction et que sais je ?
Un projet d’établissement est une vision qui n’est pas à l’abri des interrogations épistémologiques d’autant plus que Professeur d’enseignement Supérieur (PES) est non seulement au coeur du projet des universités au même titre que les acteurs politiques régionaux et les opérateurs économiques, mais aussi parce que la dynamique de motivation permet au corps enseignant de se projeter sur un « construit ou une ingénierie de projet d’établissement » qui n’a pas de fondement disciplinaire. Le concept d’ingénierie des projets est quelque peu provocateur parce que :
I/ Le concept n’a pas de chercheur historique attitré
2/ Le concept n’a pas de référence disciplinaire
3/ Le concept n’a pas de chef de file universitaire
4/ Le concept n’a ni chef spirituel encore moins un pape intellectuel.
5/ Les enseignants/chercheurs vont s’aventurer dans une « terra incognita », sans être dans un champ universitaire ex nihilo nihil parce que le concept de projets d’établissement a trouvé un repreneur dans l’université : C’est une promotion pour les PES, soit en terme intellectuelle, soit en terme administrative, soit en terme de leader mobilisateur dans la région etc.
6/ Un projet d’établissement est‑il une « OPAisation » de l’université sur sa collectivité régionale ? Ne facilite‑t‑il pas à la fois la proximité triangulaire entre l’université, les collectivités locales, les entreprises régionales, mais aussi un rapprochement des partenaires régionaux ?
7/ Un projet d’établissement facilite-t-il pas la logique des démarches pour des actions collectives telles que les Groupements d’intérêts Publics (GIP) ou les Groupements d’intérêts Economique (GIE) ?. Ainsi, convient-il d’en faire un outil de formation continue accessible aux entreprises pour répondre à leur besoin ?
8/ Un projet d’établissement est‑il un acte de mobilisation du corps professoral des universités ?
9/ Un projet d’établissement est‑il un outil de management et un acte pédagogique pour l’université ?
10/ Un projet d’établissement implique‑t‑il une volonté de rupture avec les anciennes méthodes de gestion à caractère public? Implique‑t‑il une politique de changement dans le cadre d’une continuité ?
Aujourd’hui un constat s’impose, l’université s’est construite dans sa tour d’ivoire. Son image s’est dégradé sans que la société globale ne lui demande ni sa légitimité régionale, encore moins de faire preuve de crédibilité sur le marché de l’emploi et de la formation. Le respect inspiré par sa production scientifique s’est estompé. Sa notoriété aise la place au doute, au lieu de faire du marketing de l’université pour redorer son, elle fait du ‘’Maroc-keting’’ au niveau régional.
1/ Du marketing des universités au Maroc-keting des universités ?
L’université est confrontée aux problèmes du chômage des diplômés universitaires, des partenaires attendent d’elle la professionnalisation des formations de proximité régionale, qu’elle quitte sa position de repli, abritée derrière le mystère du savoir lé monétisé, certes qui n’a pas de prix, mais il n’a pas de valeur aussi sur le marché du travail. Dans cette perspective, le rôle de la communication et de l’image est déterminant sur ce plan pour changer cet état de fait par un projet d’établissement.
l/ L’ingénierie des projets d’action collective à trois dimensions (Université, Entreprise et Région) relève d’une problématique de communication entre ses partenaires de proximité. Faut‑il rappeler que d’un point de vue étymologique le verbe communiquer signifie rendre commun ? Ce sens premier, trop souvent oublié aux profits « des appellations incontrôlées » voués aux vicissitudes de l’arrogance de l’opportunisme, représente pourtant le premier critère primordial pour un projet d’établissement universitaire.
2/ L’ingénierie des projets d’établissement ayant pour objectif la visualisation d’un scénario, constitue une source d’échanges appréciables pour les partenaires régionaux. Or, l’université marocaine n’a pas appris à communiquer ses succès et ses erreurs, à offrir ses valeurs intellectuelles, à partager ses potentialités, à expliquer ses choix stratégiques, à répondre aux besoins du marché de l’emploi et du marché de la formation continue, à s’ouvrir à l’esprit d’entreprise et à l’esprit du partenariat régional avec les collectivités territoriales.
3/ Les trois unités socio‑économiques (Université, Entreprise et Région) ne peuvent plus se comporter comme des îlots fermés dans la certitude du protectionnisme de leur Etat/gérant plutôt qu’un Etat/garant de la libre entreprise. Le défi est soumis aux trois partenaires pour relever leur capacité à communiquer par l’ingénierie des projets d’action collective (en réseau triangulaire). Que l’université soit à l’écoute de ses partenaires, que l’entreprise définisse ce qu’elle veut comme profil de formation, que la région fasse ce qu’elle promet aux électeurs de proximité pour qu’une identité culturelle soit retrouvée au niveau régional.
4/ Quelles que soient les rôles de la communication des trois unités, l’absence de projet d’action collective porte les germes d’une image éclatée et de ceux de leur propre biodégradabilité culturelle, sinon le risque d’être phagocyter par la mondialisation, Dans cette perspective, la communication est déterminante sur le plan des capacités d’adaptation. Avec la mondialisation, le Maroc est très inquiet, selon les rapports de Banque Mondiale et du FMI, pour ses universités, ses entreprises et ses régions, est celui de toute une génération en pleine crise d’adaptation qui cherche, sans les trouver, sans y être efficacement aidée, les moyens de réaliser la transition entre la centralisation des trois unités vers une autonomie et un partenariat régional.
5/ Avec la mondialisation, les régimes capitalistes ou socialistes qui apparaissent plus proches des sociétés socio‑libérales, font des choix de solutions invraisemblables de frères ennemis pour des problèmes d’ordre économique semblables. Or au Maroc, l’aspect organisationnel et structurel des trois unités (université, entreprise et la région) telles qu’elles ont été conditionnées par les barreaux de leur histoire socioéconomiques font toutefois, de ces trois entités, une réalité originale au niveau de l’ingénierie des projets d’établissement ou d’action collective, en intégrant les partenaires de proximité régionale. C’est sous cet angle d’approche méthodologique que le projet d’établissement contribue à consolider, sinon à construire un bloc économique régional par projet ou pole de compétence régionale.
- L’échec des projets de développement des universités
L’analyse empirique externe des 14 projets de développement des universités confirme l’échec, non seulement des projets d’établissement des universités, mais aussi des projets d’action collective d’intégration des régions dans une politique de planification régionalisée. C’est ce que l’examen interne de l’absence totale d’un type de partenariat modèle de chacune des 16 régions laissait déjà prévoir pour des projets d’établissement en termes de postulat pour cette étude ou article pour ouvrir les départs sur l’échec de la réforme de l’enseignement supérieur et de la formation des Cadres :
1/ Il serait trop facile d’objecter que les trois unités socio‑économiques (université, Entreprise et région) ne sont ouvertes ni à la coopération triangulaire, ni la réalisation des projets d’action collective et relever une liste de faits socioculturels pour appuyer ces postulats en raison des divergences de ces trois mondes différents (Chacun ayant une logique irréductible et diamétralement opposée aux autres partenaires.
2/ L’objectif de cette article est de négliger cet aspect trop évident au profit des nouveaux concepts qui supposent deux hypothèses de départ : l’esprit d’entreprise et la dynamique motivation dans le cadre de l’autonomie totale, du Partenariat, de la compétitivité et de la décentralisation. Moralité de l’histoire : Si ces deux hypothèses ne déclenchent pas «l’effet de groupe des universités» ou «l’effet domino des régions», l’inanité des hypothèses de cette étude est flagrante.
3/ Si les hypothèses se confirment, l’ingénierie des projets d’établissement aura eu l’avantage de chercher à saisir les 3 unités socioéconomiques (université, Entreprise et Région) dans leur propre culture respective sans qu’une évolution postérieure n’ait encore rejeté ces aspects trop loin dans le passé.
Si le doute subsiste sur l’évolution ultérieure des trois unités, cette étude a du moins tenté un essai de théorisation sur les projets d’établissement sous peine de ne jamais pouvoir l’être. Le Maroc bouge avec ses grandes des Réformes d’Etat, le risque pour les trois partenaires régionaux est de courir le risque de ne pas bouger avec l’actualité des réformes éducatives, la mise à niveau des entreprises ‑et la décentralisation des régions.
S’il faut attendre que les 3 unités deviennent opérationnelles en 2006, après le mandat des Présidents d’université, la mise en place de la réforme de l’enseignement supérieur et la mise à niveau des entreprises qui ne verront jamais le jour, ce papier, comme disent les journalistes, serait condamné à ne jamais voir le jour.
Cependant, il ne faut pas s’attendre à découvrir dans les universités, les entreprises et les régions des structures Complexes et perfectionnées comme en Europe ou aux Etats-Unis. Elles sont nées dans la majorité des cas après l’indépendance et sont aujourd’hui en période de crise de maturité. Cependant, dans tous les cas de figure, l’ingénierie d’un projet d’établissement doit permettre de vérifier sept hypothèses que l’on va citer pour la crédibilité de n’importe quel projet d’action collective.
Cette étude, qui est conditionnée par la vision de la Conférence Mondiale de l’Enseignement Supérieur de l’UNESCO, est influencée par les orientations stratégiques de la Banque Mondiale de privatiser des établissements d’Enseignement Supérieur, va nous permettre de confirmer ou d’infirmer les projets d’établissement des universités par les sept fameux hypothèses pluridisciplinaire qui lient le sort de l’éducation à l’économie et de l’économie de l’éducation :
A/ Hypothèse des Sciences de l’Education
L’éducation est en train de devenir un élément fondateur de la structure régionale. Cette hypothèse ne peut s’expliquer que par opposition à une autre hypothèse communément répandue, notamment celle de la théorie du marxisme classique, à savoir que l’économie (la production, mais pas l’éducation) est l’élément fondateur de la transformation de la société.
Cette thèse n’a pas pour objectif de remplacer une théorie mono‑causale par une autre, mais de considérer que l’université présente un élément aussi important que fondamental, que les changements apportés aux universités aient indubitablement des effets secondaires aussi bien sur les entreprises que sur les collectivités régionales. Y a‑t-il un projet d’établissement actuel qui satisfait aux valeurs de cette hypothèse de taille des sciences de l’éducation ?
B/ Hypothèse du socio‑libéralisme
L’avenir de l’université ne sera plus assisté par l’Etat. Si les formations universitaires risquent en période de transition de continuer d’être isolées et d’être marginalisées du marché de l’emploi et des besoins de proximité régionale, il est nécessaire d’envisager d’urgence un partenariat pour professionnaliser les diplômes dans l’intérêt général des entreprises régionales.
La mondialisation risque de pousser les universités à se prendre en charge par la rentabilité d’une «feuille de route pédagogique», par la compétitivité, l’autonomie, le partenariat, la qualité de l’enseignement et la capacité d’adaptation des universités. Tôt ou tard, les universités seront éclatées en structure publique, privée et associative.
C’est le marché régional qui jugera qui est la meilleure formation. Un système de bourse est prévu, avec plus de 46 formules pour les étudiants défavorisés de bénéficier des crédits/bourses d’étude remboursables. La formation supérieure est un produit qui se vend, mais pas « un droit » pour l’ensemble des citoyens. Y a‑t‑il un projet d’établissement actuel qui satisfait aux valeurs de cette hypothèse de taille en terme d’économie libérale ?
C/ Hypothèse des Sciences de gestion
La gestion prévisionnelle de la Formation/Emploi de proximité régionale n’est qu’une adéquation irréalisable du plein emploi économique. De nombreuses études prospectives considèrent que l’adéquation de la formation/emploi n’est qu’une asymptote, voire un idéal pour la micro‑économique.
Cette notion de la gestion prévisionnelle continue d’être la cible des critiques fondamentales, mais l’avenir des établissements universitaires ne sera plus pris en charge par l’Etat au profit des réformes de l’Enseignement Supérieur, considérées comme un facteur de changement qui conduit à l’autonomie (administrative, financière et pédagogique), la compétitivité, la régionalisation et au développement du partenariat.
Il s’agit de savoir se vendre et vendre ses modules de formation et s’adapter aux turbulences du marché de la formation initiale, la formation continue et les formations du 3è cycle (dans la logique de la réforme éducative des Bac+2+5+8). Y a‑t‑il un projet d’établissement actuel qui satisfait aux valeurs de cette hypothèse de taille dans les logiques des sciences de gestion ?
D/ Hypothèse des sciences politiques
L’université est elle isomorphe aux structures de l’entreprise dont celles-ci ne sont que le reflet des structures de la société globale, voire des collectives régionales ? L’analyse des effets ravageurs de la mondialisation laisse supposer que celle-ci remet en cause les valeurs sociales, uniformise les régions économiques en bloc géostratégique et transforme les sociétés verticales inégalitaires en des sociétés plus horizontales et plus équitables.
E/ Hypothèse de la sociologie :
Le système productif n’est‑il pas que reproduction de la société, sinon résultat du système éducatif’? En tant que miroir réfléchissant le macrocosme de la société, l’université n’est‑elle qu’un microcosme, un facteur de renforcement des schémas régionaux? Le système éducatif est au service dé la hiérarchisation de la société, par les notes, par les niveaux, par les disciplines, par les concours, par le classement et par le taux d’encadrement des étudiants
F/ Hypothèse psychopédagogique
La méritocratie individuelle est difficile à retrouver dans le système éducatif, car l’hypothèse de base est que l’individu constitue l’unité éducative ultime. Le savoir ne réside pas dans une quelconque conscience de groupe, mais dans la conscience individuelle dont l’expression suprême est l’examen (ou le concours plus sélectif dans les nouvelles approches pédagogiques). Lors des examens les étudiants se mesurent en une compétition de méritocratie au point et qui plus est toute la solidarité estudiantine s’exprime sous la forme d’une aide mutuelle qui est dénoncée comme « tricherie » : c’est l’antithèse de l’établissement de l’enseignement supérieur.
G/ Hypothèse de l’économie de l’éducation
Cette hypothèse s’exprime en termes de renforcement de l’ordre social par son homogénéisation. Les produits sortants de l’université sont non seulement équivalents, mais interchangeables parce que les étudiants sont comparables. Si l’un a une défaillance, le produit peut être remplacé par un autre. L’interchangeabilité est assurée par la normalisation du processus éducatif
L’éducation n’est plus artisanale, mais elle s’est industrialisée et transformée en une production de masse. Si elle est semblable à la production économique, les deux systèmes éducatifs et productifs doivent avoir non seulement des similitudes dans leurs conséquences, mais aussi des cycles de déséquilibre qui correspondent aux caractéristiques des cycles économiques.
A l’épicentre de ces 7 hypothèses se placent l’université, l’entreprise et la région. Elles sont l’une des causes et elles sont le reflet des sociétés globales. La mutation de l’université répond à la fois à la mutation de l’entreprise et de la régionalisation. Le modernisme n’a pas de principes, rien ne lui est sacré dans les pays en développement, y compris la charte nationale avec les nouveaux principes de la COSEF
9/ La charte nationale avec de ses principes
Il pénètre de force les cultures régionales, détruit les structures identitaires nationales y compris les 3 pivots de l’ingénierie des projets :
L’éducation, la production et la régionalisation sont les 3 institutions qui constituent le pivot de l’ingénierie des projets d’action collective régionale. La formation et l’emploi qui sont les deux faces du système éducatif et du système productif de la même pièce (la région), sont le terrain de prédilection de l’ingénierie des projets. Ils vont mettre non seulement à l’épreuve la réalité de ce schéma modélisable, mais aussi vont vérifier l’opérationnalité des concepts à travers les trois unités (l’université l’entreprise et la région).
Les débats sur la formation professionnalisée et l’emploi de proximité régionale sont liés à des raisons d’une conjoncture économique de la mondialisation. Celles-ci ne font que dévoiler les véritables problèmes que posent les systèmes éducatifs et productifs au terme d’une évolution que l’on va évoquer en 3 ou 4 points à la lumière de la pression de l’actualité qui confirme le choix de société qui est capable de remettre en cause et de renouveler ses principes politiques :
A/ Les 4 principes désuets avec un objectif la marocanisation
I/ Arabisation de l’éducation
2/ Gratuité du système éducatif
3/ Uniformisation des programmes
4/ Généralisation de l’enseignement pour tous
B/ Les 4 nouveaux concepts de la réforme de l’enseignement supérieur
l/ Autonomie administrative, financière et pédagogique des universités
2/ Partenariat du Public/Privé
3/ Compétitivité des universités publiques, privées et entrepreneuriales
4/ Régionalisation des universités
Cet article a démontré à l’époque en 2000, lors de la mise en place de la réforme des universités qu’il ne fut plus possible de gérer des universités de masse dans l’état actuel des choses, de comprendre la mentalité des entreprises rentières, de saisir la logique de la région assistée, si l’on n’est pas conscient de l’étroite relation qui existe entre les contraintes budgétaires de la gestion à caractère public qui bloquent les initiatives et la performance que les 3 unités peuvent atteindre avec d’autres concepts de gestion à caractère entrepreneurial
1/ Qualité (La mise en place de l’assurance qualité pour la formation,)
2/ Performance et efficacité de la gestion
3/ Gestion par Objectif Pédagogique (Curriculum à objectif ou à programme).
4/ Gestion par projet d’établissement,
5/ gestion par Projet d’entreprise
6/ Gestion par projet d’action collective régionale etc.
7/Bonne Gouvernance (Qualité, Transparence et Ethique)
La moralisation de la vie publique et la chasse aux postes fantômes sans la chasse aux sorcières sont nécessaires etc… Pour redonner confiance aux citoyens, réduire la méfiance de l’Etat et légitimer les pratiques de la Bonne Gouvernance pour la participation, par la méritocratie des actes individuels pour un choix de société de confiance.
Si La COSEF confirme la remise en cause les 4 principales résolutions du 28 septembre 57 de la Commission Royale de la Réforme Générale de l’enseignement Supérieur au Maroc, définie une Charte Nationale avec de nouveaux principes, la formation professionnalisée et l’emploi de proximité sont considérés comme une gestion vivante, dynamique et évolutive. Leur adéquation est caractérisée par l’antagonisme entre le système productif et le système éducatif d’une part.
D’autre part, l’analyse de la charte Nationale confirme aussi ce que l’examen de la réforme du système éducatif laissait déjà prévoir pour le secteur privé de l’Enseignement Supérieur qui n’est pas un choix politique, mais un choix de société à double tranchant. La problématique est comment conciliée entre les impératifs économiques du couple infernal « rentabilité/risque » du système productif et les impératifs du couple «gratuité/qualité» de l’enseignement du système éducatif dans le cadre du développement régional durable «soustraction development» face à l’ouverture des pays à la compétition mondiale.
Le choix de société suppose non seulement un environnement juridique et financier favorable pour le développement du secteur public au même titre que le secteur privé de l’Enseignement Supérieur, mais aussi un contrôle pédagogique permanent pour répondre aux normes déontologiques,
10/ Confusion, quiproquo et rejet de la réforme éducative
Or, il y a une confusion caractérisée par la notion juridique du concept de la liberté d’initiative du marché de la formation de base du secteur d’Enseignement Supérieur privé au Maroc :
I/ Les structures du secteur privé se calquent sur celles de l’enseignement Supérieur public. Pour les esprits du temps, l’enseignement supérieur, c’est l’université. Le concept de liberté de l’enseigne ment, désigne primaire/secondaire en France, alors que la liberté de l’enseignement supérieur n’est affirmée par la loi que le 12 juillet 1875 en France. Ainsi la présentation qui ne mentionne en France que les Universités ? Faisant complètement silence sur les grandes écoles et les établissements privés. Première confusion.
2/ Dans les régimes dits socio‑libéraux, la liberté ne doit connaître d’autre limite que la liberté des autres. L’Etat s’efforce de faire en sorte qu’à chacun revienne sa part d’autonomie et en garantit la jouissance. Cette simple notion juridique, appliquée aux établissements privés de l’Enseignement Supérieur, est extrêmement simple et logique selon le contexte culturel de l’époque en France entre l’enseignement public laïc de Jules Ferry et l’enseignement libre pour le choix des écoles religieuses du primaire et secondaire (en France). Deuxième confusion.
Or, au Maroc, cette simple règle se complique avec la confusion entre le concept de l’enseignement libre et celui du secteur privé de l’enseignement supérieur. En effet, l’enseignement Supérieur et la formation des cadres supérieurs qui, par sui generis par eux-mêmes, sont des libertés, impliquent dans cette mesure l’abstention de 1’Etat et la garantie dé protection du citoyen.
3/ Si l’Etat Républicain Français n’intervient pas du tout dans le catéchisme du mercredi (jour de prière et de l’enseignement religieux pour satisfaire le libre choix des parents de donner ou non une éducation religieuse en raison du choix de la laïcité de la République qui n’a plus aucune autorité en la matière Puis la publication de la loi de Jules Ferry).
Or, L’Etat marocain est théocratique, admet le principe que l’Islam est une religion d’Etat et de la Société et que le libre choix des parents récalcitrants de donner ou non, à contrario, une éducation laïque à leurs enfants, n’a pas de sens dans ce contexte culturel de l’Etat moniste.
Reste, la problématique pédagogique de la gestion de la journée pour le Mercredi, réservée pour le catéchisme des enfants, durement négociée par l’église en raison du principe des libertés publiques et la libre éducation religieuse, a géré dans le contexte d’une France laïque, résultat de l’histoire de la démocratie. Or l‘Etat marocain, en raison du recopier les textes juridiques français et à la différence des principes de laïcité de la France, le mercredi du catéchisme devient pour le Maroc une « journée de cassure pédagogique ».
Qu’est ce que cela veut dire, en dehors du vrac, du n’importe quoi et de l’incohérence des projets politiques mal interprétés de la France républicaine où, après la Révolution, le pouvoir est donné par la divinité des dieux, mais par le peuple, par la voie démocratique. Cette évolution d’histoires des idées politiques avait un sens de cohérence politique en France. Elle devient parfaitement schizophrénique et clinique au Maroc. Troisième confusion cacophonique de la pensée en vrac, prélogique, voire incohérente ?
4/ De même, il est logique que l’Etat laïc dans une France démocratique n’intervienne dans l’enseignement religieux dit « libre ou privé», or au Maroc, l’Etat théocratique, paradoxalement, intervient pour mettre de l’ordre en qualité de gardien de la liberté et de la sécurité publique non seulement dans le primaire et le secondaire, mais aussi dans l’enseignement supérieur avec les mêmes textes juridiques, repris et non corrigés, voire adaptée et politiquement incorrect pour le Maroc ? Dans cette perspective, il fallait prévoir que la réforme du système éducatif est déjà un mort‑né, mais difficile de l’admettre en raison de l’ignorance technique des ministres incompétents et mal placés pour résoudre cette problématique sociopolitique de taille.
11/ Réforme éducative de 1997 est déjà un mort-née
On se demande à quoi sert un Ministre et une administration dans la réforme du système éducatif, si tout est recopié textuellement à la lettre sans aucune touche personnelle ou partisane des Ministres, issues des Partis Politiques. Il en est de même de la Réforme de l’enseignement Supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche Scientifique, recopié du système français.
Certes elle est financée par la Banque Mondiale, mais l’Etude du marché, est dirigée par des Bureaux d’études français sans aucune participation marocaine en dehors de deux enseignants qui ont pris en charge la lecture et la validation de la partie pédagogique la plus marginale de Réforme de l’Enseignement Supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche Scientifique.
Il est très curieux de constater par ailleurs, que la même équipe du Bureau d’Etudes français, financée par la Banque Mondiale, pond la même Réforme du système éducatif en Tunisie, ainsi qu’au Mexique et en Nouvelle Zélande. Quatrième confusion notre Réforme du système éducatif marocain, présentée comme une réforme originale est en réalité une Réforme éducative française, faite avec un esprit de rigueur cartésien qui fonctionnerait parfaitement en France, mais «Descartes n’est pas marocain » dit le titre du livre du Professeur Philippe de Brachet (Université Paris X Nanterre). C’est le quatrième quiproquo, ce n’est plus une confusion, c’est plutôt une inadéquation et une inadaptation d’une idée géniale, greffée dans un monde universitaire marocain qui, à sa culture et sa logique des choses, fait un rejet illogique d’un corps étranger ?
Si en France, les universités ne sont pas payantes, les droits d’inscription et d’assurance par contre sont extrêmement élevés pour les étudiants dont les défavorisés peuvent être exonérés selon deux conditions: sur justificatifs des papiers administratifs des parents et la méritocratie en terme d’évaluation scolaire ou universitaire leur permet de bénéficier de cet avantage de donner les mêmes chances à tous les citoyens français.
En revanche, les 4 rapports du Bureau d’étude finançais, finances de la Banque Mondiale, pour le compte du Maroc proposent d’ailleurs la même approche pour amortir le choc politique de la population, non préparée ou à préparer par une stratégie de communication, a accepté la nouvelle l’idée cruciale de la réforme du système éducatif, non de payer les études, mais de participer au,financement de l’enseignement supérieur avec des droits d’inscription de l’ordre de 500 DH à 1000 DH avec une assurance, réduite de l’ordre de 120 DH par an pour chaque étudiant.
Or, Il est difficilement acceptable et admissible de faire passer cette idée de faire payer l’enseignement avec le Premier Ministre Socialiste de la gauche unie dans un Gouvernement de Coalition majoritaire de Sept Partis Politiques, fraîchement nommé en l’occurrence Abderrahman ElYoussoufi. Il est impensable durant la législature d’un Gouvernement dit de «gauche», de tenter, non pas de « privatiser » les universités, mais de «étatiser ou dénationaliser» l’enseignement supérieur en acceptant le principe de payer ses études, malgré les 46 modes de financement des études remboursables à long terme, proposés aux étudiants par le rapport de la World Bank.
Le principe de la Réforme du système éducatif a déjà capoté en 1998, lorsque les ministres ont commencé à parler, non pas «de payer» ses études universitaires, mais bien des études « non gratuites ».Les risques politiques d’une crise généralisée entre l’Etat et la Société, avec les risques des manifestations de type de celles des années 1965 ou 1981, sont évidents durant cette première législature raté des Gouvernement El Youssoufi 1 et Il qui ont fortement déçu leurs électeurs et les contribuables.
Qui porte la responsabilité de l’échec de cette réforme éducative, vidée de la dynamique de son contenu en l’occurrence les 4 principes fondamentaux et constitutifs qui ont présidé à sa logique l’autonomie (financière, pédagogique et administrative), la compétitivité, le partenariat, la régionalisa tion? Il ne reste aux Ministres de gauche changeant de portefeuilles ministériels que le contenant des casseroles à gérer aux niveaux des universités agonisantes et biodégradables, sans le « bouche à bouche financier » de l’Etat qui n’a plus les moyens de sa politique.
Il ne reste à gérer que le folklore de la réforme éducative dont les principes fondamentaux sont mort‑nés, mais il reste à gérer l’euthanasie d’une réforme handicapée par la Gouvernement non pas de gauche, mais des gauchers qui ont besoin aujourd’hui d’un bras droit.
12/Les restes d’une réforme handicapée par des gauchers
L’idée capitale, cohérente avec la logique des 4 principes fondamentaux de la réforme éducative permet de justifier la compétitivité entre le secteur publie et le secteur privé de l’enseignement supérieur avec les mêmes armes droit d’inscription et payement des études selon les lois du marché. Une attention particulière est prise par les dispositions de textes de la réforme du système éducatif pour les étudiants défavorisés avec un système de crédits bourses multivariés répondant à tous les besoins, garanti par l’Etat avec des remboursements à géométrie variable selon tous les modes de financements.
Malgré le souci et la cohérence de la réforme de l’enseignement supérieur, proposée par la World Bank, les socialistes l’ont handicapée, par un comportement très gauche en laissant l’ex‑ministre Najib Zerouali assis sur un trône d’assurance ou dans une salle d’attente ministérielle, sans rien faire, mais payé quand même par l’argent du contribuable.
Faut‑il rappeler qu’il a trouvé sur un plateau d’or « une réforme de l’enseignement supérieur et de la formation des cadres « prêt‑à‑porter et ready to go» pour la mise en place dans les universités et le secteur privé selon le rapport de la World Bank, il quitte le ministère en laissant une « réforme éducative en souffrance démodée et périmée, voire ridée, un prêt à jeter». Les autres récipiendaires du ministère n’ont pas les moyens, de la dépoussiérer et encore de la « rajeunir ou relifter» pour lui permettre d’organiser la compétition dans le marché de la formation entre le secteur publie et le secteur privé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
13/ Pas de partenaire, mais une confrontation d’adversaire
En définitive, l’enseignement supérieur privé au Maroc est également le moyen offert à chaque citoyen marocain de parvenir à sa propre liberté, de s’inclure dans la société ouverte à la mondialisation tout en y gagnant son autonomie (financière, pédagogique et administrative), sa compétitivité, son partenariat et sa régionalisation de l’enseignement plus proche du marché régional des emplois de proximité.
Si l’Etat marocain intervient dans le marché de la formation de l’enseignement Supérieur du secteur privé et payant, c’est pour s’assurer non seulement du bon fonctionnement dans l’ordre du socio‑libéralisme économique, mais aussi de l’exercice régulier des professions libérales du secteur privé pouvant comporter à des titres divers des risques pour les citoyens en dehors des investissements et de la rentabilité des projets d’établissement ou des projets d’université de grande envergure.
Cette thèse confirme que si l’éducation gratuite est l’une des principales fonctions de l’Etat‑ Providence du XY. è siècle, l’Etat fonctionnel dans le cadre d’une économie du socio‑libéralisme du XXI è siècle par contre, verra se généraliser une ingénierie de projets de 3 types de projets d’université, des universités non gratuites qui prennent des risques d’entreprise sur l’avenir :
14/ L’université publique : institution politique au service public
I/ Les tenants d’une telle position politique, qui estiment que 1’Ens. Sup. et la formation des cadres, quelle que soit la nature des programmes pédagogiques restent un service public. Ils sont nombreux en l’occurrence au Maroc parce que ce débat de société glisse sémantiquement aujourd’hui vers la rentabilité financière et l’autonomie des établissements publics d’ens. Sup. Ce débat politique est, sans doute, lié à un choix politique d’une société.
2/ En France, (par exemple) les partisans de l’université publique se réclament de l’empire libéral de (1860/75), recrutent quelle que soit la couleur politique des enseignants de l’époque (Royalistes/ Conservateurs/ l’Eglise, Républicains), en mettant en évidence le caractère public du service de l’université afin de contrecarrer surtout l’enseignement de statut privé. « L’enseignement supérieur est libre », cette affirmation laconique, qui est mise en exergue par la loi de 1875 en France, décrit à l’époque une nouvelle situation, a permis l’éclatement de l’imposant régime Napoléonien 111 déchu par l’Assemblée Nationale et la renaissance de l’enseignement supérieur.
3/ Cette hypothèse politique atteste les résultats positifs que peut produire l’alliance stratégique entre des conservateurs et l’Eglise catholique à l’époque et a favorisé le rapprochement de la nouvelle société politique composée des forces sociales notamment des libéraux et des socialistes. Ce rapprochement politique est essentiellement stratégique parce que la liberté de l’enseignement supérieur fut aménagée pour être mise en accord avec les nouvelles conceptions françaises de l’Etat républicain et laïc que professaient ceux qui en avaient la charge.
Aujourd’hui, la Banque Mondiale propose, confirmation des études à l’appui, que les universités marocaines publiques soient payantes, compétitives, autonomes, partenaires des entreprises et régionalisées pour leur permettre de développer des programmes adaptés et des diplômes professionnalisés pour des collectivités territoriales au même titre que les universités privées ou les établissements de statut privé, d’enseignement supérieur, considérée comme une organisation économique rentable dans le demain d’aujourd’hui et l’avenir de demain dans le cadre du marché de la formation.
15/ L’université privée : une organisation économique rentable
Le concept même de « l’enseignement libre » en France, qui a plus d’un siècle de distance politique, a évolué dans le Maroc d’aujourd’hui vers un glissement sémantique, non pas vers un enseignement supérieur dit ‘’libre’’, mais vers des établissements d’enseignement Sup. de statut privé à caractère commercial. La méconnaissance historique des textes juridiques et le contexte sociopolitique français, entraînent forcement des confusions conceptuelles regrettables au Maroc.
Cette position d’hostilité de principe viscérale aux établissements d’enseignement Supérieur de statut privé a influencé les milieux intellectuels universitaires en raison de l’impact de la pensée française sur l’intelligentsia marocaine, même si la question de la séparation entre l’enseignement supérieur laïc et l’enseignement religieux ne se pose pas de la même façon dans le Royaume du Maroc.
A la différence de la France, le Royaume du Maroc n’est ni dans l’Empire et la Restauration de l’Ancien Régime de la France, ni au temps de Napoléon III avec la vision politique entre les religieux, les laïcs, les conservateurs et les royalistes. Les Institutions (non) universitaires, ont été considérées comme un contre‑pouvoir politique à la puissance des universités, inféodé à l’Eglise et rentières des avantages sociaux des mandarins, que la Monarchie française a créé en 1530 le Collège de France.
C’est dans cet «esprit de méfiance» à l’égard des universitaires que l’Ancien Régime puis la Révolution Française ont inventé les « Grandes Ecoles Françaises » dites à l’époque « Ecoles spéciales » pour y recruter les cadres pour l’Etat. C’est en réaction contre la Révolution Française de 1789 que l’Empire et la Restauration se méfient plus tard des Grandes Ecoles, nées des initiatives républicaines, font de l’université le lieu de formation des élites du nouveau pouvoir contre l’Ecole des Ponts et Chaussées en 1747, l’Ecole des Mines en 1783, l’Ecole Polytechnique et l’Ecole Normale Supérieure en 1784.
La Ile République qui, s’est appuyée sur les Grandes Ecoles pour créer sa propre élite, a conçu même le projet de l’Ecole Nationale de l’Administration (ENA). La Ille République avait (re)basculé de nouveau vers les Grandes Ecoles, héritières de l’idéal Républicain. Cependant, le contexte politique de l’époque de la Révolution a posé les problèmes de la légalité et de la légitimité des établissements parallèles en France.
Le Maroc de l’époque et son intelligentsia se sont appropriés et transposés stupidement par ignorance par des Hommes politiques de l’époque qui, singeait les grimaces de leurs protecteurs coloniaux, un débat politique sociohistorique qui n’a rien avoir avec le contexte culturel de l’environnement politique et éducatif des universitaires marocaines. C’est la faute à « Descartes et à l’absence de la démocratie au début de l’indépendance du Maroc».C’est aussi la porte ouverte à n’importe quelle résistance.
Dès que le Ministère de l’éducation Nationale ne veut pas créer une discipline particulière pour des raisons épistémologiques et cartésiennes, les autres ministères du même Gouvernement se font c’est très curieux pour une gestion des affaires publiques qui se fait en vrac et dans l’incohérence totale le plaisir de créer des Instituts et des Grandes écoles publiques parallèles qui sont de l’ordre aujourd’hui de 162 institutions, gérés par le Département de la formation des cadres.
Hier, à titre d’exemple, le Ministère de l’Education Nationale de l’époque, ne veut pas parler de la création d’un institut de type de l’ISCAE en 19711, aujourd’hui, ils créent des structures similaires telles que les ENCG un peu partout à travers toutes les régions du Maroc avec 25 ans de retard et sans un corps professoral de haute pointure (pas de PES en dehors des directeurs, les Assistants et, les Professeurs du secondaire suffisent à faire tourner des formations et les modules de gestion au rabais et sans publications de recherche).
Quand les Ministères ne copient les programmes scolaires des autres, ils fonctionnent au « Diesel » pour prendre des décisions avec vingt ans de retard. Choisir des Ministres « sans classe politique » et sans vision stratégique de longue portée d’un système éducatif, on finit par avoir des classes sans Professeur d’Enseignement Supérieur (PES) Le droit des pauvres des écoles de gestion est un pauvre droit des enseignants qui n’ont plus les moyens de terminer leur formation universitaire pour changer leur situation.
Si la liberté est inscrite dans le droit, elle produit des obligations et des droits, la Constitution du Royaume du Maroc guide le législateur dans la mise en œuvre des libertés publiques. La loi est un ensemble de règles, déterminée par l’étendue du bon vouloir non pas du législateur du moment, mais de certains Ministères de l’Education ou de l’Enseignement Supérieur et de la Formation des cadres qui ne méritent ni d’être à leur place, ni d’être désigné pour des fonctions qui dépassent leur compétences culturelles et politiques.
C’est la faute à la démocratie et la méritocratie. Ceci est un autre débat des titans. L’absence ou le vide juridique face à une situation particulière, risque d’imposer ipso facto de fait des normes culturelles. Influencées par l’UNESCO et par la vague de privatisation dans le cadre du PAS, imposée par le FMI, la Banque Mondiale (BM) propose que les universités publiques ou privées deviennent des organisations économiques rentables.
La création d’université privée est dans la logique du triomphe du libéralisme de l’économie dont le fond de commerce est la rentabilité. La société politique contrairement à la société civile estime que l’Etat ne peut plus prendre en charge à lui seul, sans détérioration de la qualité pédagogique avec les 4 principes politiques d’un autre âge. Les nouvelles organisations de type économique qui doivent désormais fonctionner non seulement avec un nouvel esprit d’entreprise, mais aussi avec une gestion de statut privé à caractère rentable au même titre que les universités de type associatif ou socio-entrepreneurial à l’instar des universités américaines.
16/ L’université associative (socio-entrepreneurial) de type américaine
A la différence des universités privées anglo‑saxonne et à la ressemblance des universités publiques franco‑latines, il existera par hypothèse une 3è forme d’université régulatrice, fonctionnant comme nue association ou une mutuelle à but non lucratif que l’on appelle communément université associative ou socio‑entreprneuriale. C’est prototype d’un projet d’action collective au niveau des collectivités territoriales entre les trois fameux partenaires (universités, entreprises et Région) de l’ingénierie des projets. La réussite des universités socio-entrepreneuriales passe forcement par les Groupement; d’Intérêt Economique (GIE) et les Groupement, des Intérêts Publics (GIP) au Maroc.
Faut‑il reconnaître que face à l’expérience des deux secteurs (public et privé) de l’Enseignement Supérieur, les universités associatives n’ont de l’avenir dans le cadre de la réforme du système éducatif que si elles trouvent des repreneurs avec un esprit d’entrepreneurial : profil type de leaders visionnaires, dynamiseurs, catalyseurs des initiatives politiques de la région?
Libres dans leur fonctionnement, ces nouvelles universités associatives vont être dans leurs rapports avec le corps enseignant, les associations de Parents, les associations des étudiants, les associations des entreprises au niveau régional et les collectivités territoriales, confrontées aux règles du droit commun. Le régime de soumission à la loi commune est conforme à l’idéal de la liberté, aux valeurs d’éthique sociétale et à l’esprit du libéralisme économique, car tout régime d’exception fondé sur des discriminations ou des privilèges est aussi méprisable, que condamnable.
L’idéal de la liberté s’épanche dans la plus stricte égalité et équité sociale. Le droit commun paraît mal adapté en bien des points pour apporter aux établissements de statut privé le cadre juridique dont ils ont besoin. Les universités socio‑entreprenantes seront concernées par trois points fondamentaux dans le cadre du projet de réforme d’abord par le statut d’enseignant/chercheur hors public, l’accréditation des diplômes et la reconnaissance d’utilité publique. Faut‑il rappeler que la différence entre ces trois «universités entreprenantes» est la recherche de la première marche du podium dans le cadre de la compétition régionale ? L’autre différence sera la capacité de produire des projets d’établissement, considérés comme une aventure pour des nouveaux managers, preneur de risque avec l’esprit entrepreneurial pour rentabiliser les unités universitaires quelque soit son statut juridique (public, privé ou associatif).
Si l’investissement est un pari sur leur avenir, valable pour les 3 types de modes de gestion universitaires, la rentabilité de l’investissement, par contre est évidemment, indépendante de ses modes de financement. Cependant la rentabilité doit forcement en couvrir les frais au même titre que les autres types d’entreprises. Dans cette logique managériale de rigueur et d’équilibre des comptes, il est possible de confirmer tenant compte du management d’incertitude et des incertitudes de la mondialisation des économies que :
I/ Les indicateurs d’anticipation de la mondialisation : n’ont pas de principes fondateurs ? Ils marginalisent les universités de masse sans ressource Pour supporter le poids des étudiants défavorisés, les entreprises fragiles el, «diabétiques» par le poids de la pléthore du personnel désoeuvré et les collectivités régionales dont la masse salariale des fonctionnaires est insupportables pour les contribuables ‑et pour la gestion à caractère public de l’Etat. Elle donne aux entreprises performantes. Une excellente opportunité de s’investir avec le couple infernal du libéralisme (risque/rentabilité). Les trois différents types d’universités modernes compétitives, autonomes et régionalisées n’échapperont pas à la logique de la mondialisation.
2/ La mondialisation des économies et la compétitivité : elles mettent à la porte les universités, les entreprises et les collectivités régionales qui n’ont pas ou plus de potentiel d’innovation en matière de gestion et de rentabilité, sinon elles devraient s’assurer leur prise en charge. Elles donnent à chacune d’elle une chance unique de profiter de la mise à niveau pour réaliser leur projet d’établissement, leur projet d’entreprise et leur projet d’action collective régionale dans le cadre des GIP et des GIE, sinon «des Groupements par branche sectorielle», voire des regroupements sous forme de «grappe agro‑industrielle» ou de services pour employer une expression métaphorique de Michael Porter.
3/ La mondialisation aussi salutaire que salvatrice : Elle est pour les projets de réformes du système éducatif pour les projets d’entreprise du système productif et pour les projets régionaux du système politique, elle remue le coquetier. Elle ‘lait tomber les entreprises, les universités et les régions qui n’ont ni potentiel d’adaptation, ni ressources pour survivre. Elle transforme les luttes de classe en lutte de places, elle fait émerger par la méritocratie et la participation les «oiseaux rares» au lieu des «moineaux», elle met en valeur des faucons intellectuels au lieu des vautours qui se content des restes, elle valorise les leaders de types « requins » au lieu des bandes « sardines » inoffensives pour les marchés ciblés, elle sélectionne les «grosses légumes» présidentielles pour les universités et les Doyens pour les facultés au lieu « des navets », dures à cuire et résistants au changement etc.
L’examen de ces quelques hypothèses, anticipant les profils des trois types d’universités marocaines, assorti des nouvelles réformes : de l’enseignement supérieur, de la mise à niveau des entreprises et de décentralisation des collectivités régionales laissaient déjà prévoir un scénario des structures, sinon une vision pour XXI à siècle.
L’analyse suppose non seulement la biodégradabilité des entreprises dans de nombreux secteurs économiques dont certaines sont en état de décomposition financière bien avancée, voire des banqueroutes irréversibles et sans redressement judiciaire possible, mais aussi à contrario l’émergence antagoniste de 3 types d’entreprise compétitives régionales : l’entreprise cigale, l’entreprise‑ fourmi et l’entreprise athlète.
17/ L’entreprise ‑ cigale des PME/PMI
Les entreprises/cigales sont des entreprises incapables de faire face à la compétitivité régionale. Elles ne sont pas en mesure de créer d’emploi. Elles sont non citoyennes (chercher la défiscalisation). Elles cherchent comme leur nom l’indique (entreprise cigale) à puiser les dernières gouttent de sèves des deniers publics. L’entreprise cigale profite de deux opportunités :
A/ Des codes d’investissement : Elles profitent des avantages des codes des investissements sans participer à honorer ses impôts symboliques après la période de franchise. Le manque à gagner de l’Etat, pousse les entreprises cigalières à vivre de la ruse des métiers et des tuyaux de la profession.
B/ De volatilité des technologies : Si la volatilité des technologies sur laquelle l’entreprise/ cigale a bâti son développement, sa vulnérabilité correspond à l’ensemble des incertitudes qui régionalise le progrès technologique dans les secteurs en évolution rapide. Il est d’abord un fait évident : la volatilité technologique va à l’encontre des processus de planification simple et impose une surveillance en temps réel
18/ L’entreprise fourmi du Maroc
Le principe de rythme de vie des fourmis est ordonné par le rythme cyclique des saisons, on le sait bien la fourmi emmagasine, pendant l’été des provisions en prévision pour l’hiver d’où un ensemble de mesures préventives :
A/ Des mesures financières : il s’agit de constituer des réserves de trésorerie, la renégociation des découverts plus importants n’est pas conseillée dans cette situation de désordre organisé par les enjeux de la compétitivité et de la crise économique.
B/ Des mesures stratégiques : Dans l’esprit de l’entreprise/fourmi, mieux vaut bien organiser la retraite du marché plutôt que se replier en catastrophe dans la gestion du désordre des entreprises dans le cadre de la compétition olympienne.
Si l’entreprise/fourmi suppose un espoir de reprise économique. Elle convient mieux à une situation de ralentissement conjoncturel et aux dirigeants qui ont plutôt un profil de formation de gestionnaire. La meilleure attitude est celle de l’entreprise/ Athlète dans tous les cas de figures face à la mondialisation, cette attitude n’est pas à la portée de toutes les entreprises car elle exige des profils de formation « managers/ faucons intellectuels » innovateurs, prêt à aller au charbon pour gérer les indicateurs d’anticipation mais pas le profil des «vautours », type de formation comptable/financier qui se content des restes des oiseaux de proie
19/. L’entreprise athlète pour les gestions déléguées
Si la mondialisation a pour effet d’étirer le peloton des entreprises/athlètes durant la période des crises, il suffit par contre pour réussir d’une bonne gestion honorable pour les entreprises fourmis regroupées en période de croissance économique. Or, le comportement du projet d’une entreprise athlète professionnelle consiste à progresser en vue d’une compétitivité olympienne dans les marchés internationaux, à transformer les graisses en muscle, à rester en état d’alerte à toute épreuve pour progresser chaque jour en prenant 4 types de mesures dans le cadre de la décentralisation des régions.
A/ Des mesures technologiques. Il faut avoir des idées sur la manière dont va se jouer la compétition régionale, sur la qualité et la fiabilité des produits, sur les prix de vente ou sur l’agressivité de la force de frappe des commerciaux, sur la vitesse de passage des nouvelles technologies à risque ou sur l’innovation des nouveaux produits sur le marché et sur l’obsolescence des produits de mode ou de saison.
B/ Des mesures stratégiques : Si la mondialisation va se jouer sur une stupide guerre commer ciale des prix, sur le prix imbattable des grandes surfaces financières de dimension internationale, sur l’extermalisation des travaux en sous‑traitance internationale, sur la «gestion déléguée des entre prises publiques ou nationales», voire sur « l’économie déléguée du pays » pour des contrats de 50 ans au titre que le type de contrat pour les entreprises de «gestion déléguée ».
Il faudrait surveiller les indicateurs des tableaux de bord pour être le moins cher sans perdre ni son capital de crédibilité, ni sa conscience professionnelle, encore moins son éthique managériale, non pas dans la profession, mais sur le marché qui risque de perdre la confiance des consommateurs locaux et régionaux. Moralité de l’histoire, le consommateur préfère tout ce qui provient de l’étranger en raison de la crédibilité et de la qualité au détriment des produits locaux.
C’est la mort à petit feu des entreprises marocaines. L’exemple du textile est une illustration actuelle : tout ce que les entreprises du secteur du textile ont tissé en 25 ans, est en train d’être filé en raison du prix non compétitif, de la qualité des produits de service locaux et de la formation du personnel etc…
C/ Des mesures pour la formation des Ressources Humaines : Les mesures pour une qualité formation deviennent le leitmotiv de la compétitivité de l’entreprise/athlète. La non‑qualité devient plus chère que la qualité, le personnel non qualifié revient plus cher que ceux qui sont qualifiés. En dehors du pouvoir de
Devenir le champion des prix/ record dans la profession, le plus important pour les entreprises Athlètes est sans doute la réflexe des comportements managériaux pour prendre des mesures pour faciliter des projets d’entreprise, des projets d’établissement et des projets d’action collective au niveau régional.
Dans son rapport, le centre de prospectives et d’Evaluation en France confirme que les entreprises qui souffrent aujourd’hui ont refusé d’admettre que la formation des ressources humaines est un investissement et non une charge. Les matières premières ne sont plus stratégique face à la matière grise qui caractérise les projets des collectivités territoriales.
En définitive, si l’entreprise fourmi suppose un espoir de reprise économique, elle convient mieux au situation de ralentissement conjoncturel au niveau régional et aux dirigeants qui ont plutôt un profil de formation de spéculateur et d’un « moineau » qui ne prend pas du tout de risque au niveau international.
Cependant, le meilleur comportement managérial est celui de l’entreprise-athlète dans tous les cas de figures face à la mondialisation, face à la férocité de la compétitivité, face aux stratégies de grandes envergures des économies. Cette attitude n’est pas à la portée de toutes les universités, les entreprises et les régions car elle exige des profils politiques de leaders exceptionnels dits des managers/faucons » innovateurs par les projets d’établissement, catalyseur des initiatives régionales par des projets d’entreprises et mobilisateur des partenaires régionaux par des projets d’action collective de longue portée.
Ils ont prêts d’aller au charbon pour gérer les indicateurs d’anticipation, mais, il ne faut surtout pas sélectionner les Présidents d’université, les Doyens, les directeurs des entreprises et les élus parlementaires qui ont le profil des leaders « vautours » avec l’esprit des comptables, ne sachent que de gérer, compter, rassembler, classer et suivre comme : des « lieutenants » les « décisions » d’autres.
Qu’à la ressemblance des universités et à la différence des entreprises, les collectivités régionales vont développer par hypothèse, tenant compte de la réforme de la décentralisation des régions une typologie de 3 types de collectivités territoriales : des collectivités rurales, des collectivités urbaines et des collectivités régionales
20/ Des collectivités urbaines
Il est certain que l’intérêt scientifique porté aux théories de développement l’économie régionale vient du fait sociologique du nouveau mode de vie, produit de la modernisation des pays, l’urbanisme et le concentration de villes ont accéléré, ruiné le mode de vie de l’économie rurale. Ce phénomène est perceptible dans tous les pays industrialisés. Aujourd’hui, on s’interroge sur l’avenir de collectivités rurales.
21/ Des collectivités rurales
Le fait est qu’elles subissent la pression urbaine qui exclut les valeurs sociales paysannes de la ville, les considèrent comme « l’anti-développement » en raison du comportement inadapté à la ville et de la résistance au changement des ruraux, comme « l’image de l’immobilisme » face aux pouvoirs conquérants de l’urbanisme et l’industrie si certaines collectivités régionales sont intégrés d’une manière (mal) heureuse dans la mosaïque de la société marocaines, d’autres collectivités rurales sont en marges du développement de la société luttant pour survivre »
22/ des collectivités régionales
Si l’occident a peur de l’urbanisation des collectivités rurales, dans le Maghreb, par contre c’est la ruralisation des villes qui fait peur en raison de nombreux problèmes insolubles de la poussée démographiques, le taux d’analphabétisme, le taux de gravités de la violence etc. Ce désir politique de promotion des zones rurales se traduit par des plans de développements régionaux dans le cadre des aménagements du territoire pour animer des actions collectives.
La relation urbaine et la relation rurale sont devenues de nos jours une contradiction dramatique ou la ville est chargée de tous les péchés, la criminalité, la pollution, le béton armé des complexes au détriment pavillons, de l’espace vert. A l’origine, les collectivités rurales et urbaines exerçaient des fonctions complémentaires (l’une assure la production agricole, tandis que la ville assure la fonction de marché). Ces fonctions ont subi des métamorphoses, l’agro-industrie a crée des « Zones industrielles » à la campagne qui déstabilisent la nature des ruraux et des zones d’urbanisation sont devenues des « Zones résidentielles qui déstabilisent la nature des ruraux et des zones d’urbanisation les citadins.
Deux collectivités qui ont donné à l’espace d’un pays mi-urbain et mi-rural le nom « d’une appellation incontrôlées » de collectivités régionales. Si le malheur des entreprises/cigales et les entreprises/fourmis fait la bonheur des entreprises/athlètes, il en est de même pour le malheur de l’urbanisme et le ruralisme qui ont fait le bonheur des nouvelles collectivités régionales. Aujourd’hui, la politique de régionalisation s’oriente vers une politique de planification décentralisée pour permettre aux collectivités territoriales de prendre en charge le coût de la sortie de crise.
Dans cette nouvelle approche économique, le substrat théorique des Contrats de plan Etat/Région se présente selon une double finalité du point de vue conceptuel et doctrinal : Justifier les transferts de compétences en faveur des régions/Territoires et justifier le champ d’action des pratiques de planification permettant d’ouvrir des perspectives pour une conception de la politique Régionale.
Quel que soient les résultats de cette thèse, aucun scénario ne sera à l’abri des interrogations épistémologiques d’une part. D’autre part, que l’université, que la région soient publique ou privée, soient grande ou petite, soient urbaine ou rurale, leur destin identitaire est public, régional et citoyen. L’ingénierie des projets d’établissement, de projet d’entreprise et de projet politique régionale nous a permis de saisir l’articulation de la nouvelle configuration des 3 unités découpe sa réalité sociétale est révélatrice du caractère d’un pôle d’excellence, propre à chaque région, mais faut-il que les 3 unités maîtrisent le schéma de l’ingénierie des projets ?
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Le projet d’établissement est un déficit, un manque, une identification des Besoins en formations (IBF), en matière projet d’action collective. La notion de retard technologique entre l’université et l’entreprise et la notion de décalage culturel entre l’université et la région laissent supposer que la ligne d’approche méthodologique de l’ingénierie des projets d’établissement va jouer un rôle important dans le cadre d’un partenariat triangulaire pour homogénéiser les projets d’action collective.
La définition des objectifs des 3 unités est identique. Si l’université est productrice d’une richesse immatérielle et l’entreprise, d’une richesse matérielle, la région par contre, est un outil de gestion aux immenses possibilités à la recherche de la qualité de la formation, de l’autonomie des universités, de l’ouverture à l’esprit entrepreneurial des partenaires pour s’engager dans la compétitivité
Le paradoxe de l’ingénierie des projets repose forcément sur une rupture pédagogique, sur une rupture des programmes de l’université avec l’ordre antérieur pour définir des projets d’action collective. Autres paradoxes, les 3 unités qui, sont à l’origine respectivement des découvertes scientifiques, du renouvellement de la technologie et de source des valeurs culturelles régionales, font preuve aujourd’hui d’une résistance au changement. C’est dans ce contexte très conservateur très humain qu’il faut ainsi penser aux projets d’établissement, aux projets d’entreprises et aux projets d’action collective durables
Entre temps, la mondialisation remet en cause le rôle, la fonction et la nature des trois unités opératoires non compétitives, fragiles pour prendre des décisions rapides et adéquates en temps réel, en raison des contraintes de la gestion à caractère public. Les universités, les entreprises et les régions riches résistent, les petites unités opératoires dans les régions isolées moins bien gérées, jusqu’alors sauvées par la croissance économique, disparaissent ou sont au bord de la faillite avec le bulldozer de la mondialisation.
Au niveau économique, on a attendu la remise en marche du mécanisme « naturel » du système, tout moins dans le cas ou cette crise ne serait considérée que comme un des résultats d’un désordre temporaire tel que celui provoqué par, l’augmentation ou la chute brutale du prix des énergies, la chute de mur de Berlin, le triomphe du libéralisme économique, le droit de l’Homme et du Citoyen, la victoire de la démocratie dans le monde entier etc. La mondialisation souligne toutefois les difficultés des trois marocaines (Université/ Entreprise/Région) à faire face à une croissance ralentie ou nulle avec la sécheresse chronique pour un pays à vocation agricole et les conséquences d’une crise économique sans frontière et sans origine.
Par conséquent en mettant l’accent sur les aspects négatifs de cette croissance économique de la marocanisation des universités, des entreprises et des régions agricoles jusqu’alors partiellement compensée ou marquée par ses aspects positifs de la marocanisation, la mondialisation a contribué à poser les débats politiques de société à la fois, en terme de fuite des cerveaux (formés par le pays dont il n’en profite pas), en terme de sélection locale de ce qui reste comme profil de leaders et de compétences universitaires, sélectionnable par une batterie de jeu sélectif des projets d’établissement, des projets d’entreprise et des projets d’action collective au niveau régional, respectivement pour les Universités, les Entreprises et les Régions.
23/ Le défi des 3 partenaires régionaux de proximité
Dans le cadre de la perspective de cette analyse, on a été conduit à s’interroger sur le poids des 3 partenariats régionaux pour évaluer leur surface de négociation, leur degré d’autonomie, leur capacité de réaliser des GIP et des GIE dans le cadre de la compétitivité régionale. Le défi des 3 partenaires, c’est qu’ils participent non seulement à la mise en place de la régionalisation, mais aussi à la définition des stratégies externes et internes des Projets des actions collectives par leur autonomie et en tant que partenaire de proximité régionale.
Cette double stratégie, qui va placer l’unité régionale et territoriale au centre d’un décalage permanent entre la pression qu’elle subit et l’influence qu’elle produit sur ses partenaires régionaux, va refléter le niveau du pouvoir d’autonomie que les trois partenaires détiennent par rapport aux acteurs sociaux (Concurrents, ministère de tutelle, syndicat, Association civile etc.). Moins leur pouvoir d’autonomie est élevé plus les trois unités seront passives et subiront la pression de la centralisation de l’Etat, plus elles deviennent des institutions à dominante politique qui gèrent la quotidienneté sans perspective future.
Plus ce pouvoir d’autonomie est élevé, plus les trois unités dans la collectivité territoriale, plus elles seront actives et s’imposeront dans le cadre de nouvelle loi de décentralisation, plus elles deviennent des organisations à dominante économique rentable et autonome financière et plus elles évolueront vers un pôle d’excellence régionale.
Les 3 unités (université, région et entreprise) ne peuvent se laisser enfermer dans leur seul culture et logique régionale. Toutefois, les projets d’établissement, les projets d’entreprise et les projets de politique régionale qui pourraient réussir leur stratégie régionale, sur le terrain avec les leaders exceptionnels visionnaires s’imposent comme des modèles économiques de projets d’action collective pour la région.
Dans ce cas de figure du partenariat politique triangulaire, les 3 partenaires ne seront plus désormais dépendants du marché régional, elles peuvent agir sur lui en influençant les électeurs et les consommateurs et les étudiants en négociant avec les Gouvernement des contrats « Etat/Programmes dans le cadre d’une politique régionale.
Il s’agit bien de maîtriser une situation politique, de familiariser les 3 partenaires avec un discours politique régional en les sensibilisant aux problèmes du pouvoir d’achat de la région qui légitiment les projets d’action collective des partenaires de proximité en tenant compte des habitudes régionales, des prix de produits de première nécessité, des pratiques culturelles, des politiques sectorielles de la planification régionale etc.
La présence simultanée de ces deux types de stratégies (à dominante politique ou économique) est théoriquement difficile à distinguer au niveau des collectivités régionales. Le principe du partenariat est le même dans le cadre des réformes, mais les enjeux stratégiques de la négociation ne sont pas les mêmes. Si les 3 partenaires sont déterminés par les contraintes économiques de l’environnement régional, elles risquent d’adopter une stratégie défensive (attitude de l’entreprise/fournis) en se présentant à la table de négociation comme des partenaires ayant un caractère purement instrumental pour les projets d’action collective.
Si les trois partenaires sont conditionnés par le dynamisme du partenariat de proximité, la région a plus de chance, tenant compte du profil du « leader politique élu », d’adopter une stratégie offensive (attitude des entreprises Athlètes pour la région) en se présentant à la table de négociation comme un partenaire ayant un caractère politique d’ouverture pour les projets d’action collective régionale avec les universités et les entreprises de la région. La nature de l’ingénierie des projets d’action collective nous amène à nous interroger si ces comportements stratégiques sont d’ordre organisationnel (par projet d’établissement technique et compétence du leader), ou d’ordre institutionnel (par projet politique de continuité et social sans rupture) ?
24/ Stratégie politique ou économique des projets d’établissement
L’une des stratégies devrait dominer l’autre dans l’ingénierie des projets d’action collective régionale. Plus les projets d’établissement et le choix du Président d’université sont d’ordre socio organisationnel (par projet technique) tel que les Groupements d’intérêt Economique (GIE), plus le caractère entrepreneurial des 3 partenaires dominent dans les collectivités régionales. Plus l’ingéni erie des projets est d’ordre socio institutionnel (par projet politique) tel que les Groupement d’intérêt Public (GIP), plus le caractère négociateur des 3 partenaires domineraient dans un environnement politique instable (la peur des grèves des enseignants et des manifestations publiques des étudiants).
Plus la période de crise économique dans le cadre de l’avancée à pas de géants de la mondialisation est aiguë, plus les universités marocaines prendraient en considération l’ingénierie des projets d’établissement, mieux seront les projets d’action collectives des «programmes à contenu» (Formation professionnalisée par les universités de type ou de concept pédagogique français) pour répondre aux besoins en formation locale et spécifique des partenaires régionaux de proximité. Plus la période de croissance économique est courte, plus les partenaires régionaux exigeraient des projets pédagogiques des «curriculum à objectif» (Formation continue/ Reconversion avec une conception des universités américaines).
Cette articulation théorique de l’ingénierie des projets d’établissement, d’entreprise ou régional entre les différentes logiques conceptuelles et culturelles, francophone et anglo-saxonne, n’est pas encore perçue par les partenaires régionaux (Les Présidents des universités, les directeurs des entreprises et les élus locaux), signe non pas d’une contradiction irréductible des pratiques administratives de la gestion à caractère public, mais d’une insuffisante formation des acteurs universitaires, des acteurs politiques et des opérateurs économiques, voire du décalage culturel entre la conception empirique des praticiens et les conceptions théoriques des universitaires.
Aujourd’hui, les praticiens politiques élus et entrepreneurs régionaux veulent utiliser l’université comme l’ivrogne utilise le réverbère, non pas pour avoir une visibilité sur des projets d’action collective à trois dimensions, mais pour s’appuyer dessus. Cette métaphore illustre parfaitement les difficultés qui caractérisent les rapports triangulaires entre les leaders des universités, des entreprises et des régions.
- Chassée croisée des concepts entre les partenaires régionaux
Lés 3 unités régionales qui se situent au confluent de trois modes de pensée, trois pratiques culturelles opposées, sinon différents, mais les projets d’établisse ment des unes et les projets d’entreprise des autres qui sont souvent plus complémentaires qu’étrangers aux projets des actions collectives régionales à la condition sine qua non de lever les équivoques et les quiproquos conceptuels.
Il n’est pas inutile d’illustrer ces affirmations par un seul exemple conceptuel qui différencie entre les règles juridiques d’une part et les normes culturelles d’un projet d’autre part, à partir des conceptions différentes. Par contre, à la différence des projets d’entreprise, il y a un rapprochement des modèles de Réformes Gréco-latines et celles de type anglo-saxon :
1/ L’université, l’entreprise et la région qui, sont au centre de la vie de l’économie, sont sans doute, le plus extraordinaire phénomène culturel du XXè siècle, ne produisent pas que des biens matériels, mais aussi des valeurs immatérielles
2/ Les grandes réformes de l’actualité des 3 partenaires, font l’objet des projets d’action régionale. Aujourd’hui, le face à face entre les « Hommes d’Etat », « les Hommes d’affaires » et « les Hommes de sciences » remplace les faces à faces du siècle dernier notamment entre « les structures communautaires et les structures sociétaires » et entre les « boursiers et les héritiers » .
3/ Hier, le secteur public avait un public d’administré, aujourd’hui, il le considère comme un client qui s’approprie le service compris. Hier, le secteur privé qui avait une clientèle fidélisée par le service après-vente, aujourd’hui, il constate qu’il a un public exigeant les normes de qualité internationales. Aujourd’hui la situation s’est inversée :
En conclusion, ce débat d’actualité sur le partenariat, la performance, la pertinence, la régionalisation, la compétitivité, la gestion des institutions éducatives, le financement de l’enseignement supérieur, conditionne, sans doute, le rapprochement vers un modèle européen de l’Enseignement Supérieur, conditionne, sans doute, le rapprochement vers un modèle européen de l’Enseignement Supérieur dont chaque pays possède les avantages culturels comparatifs de l’ingénierie des projets.
La façon dont chaque pays découpe la réalité de ses 3 unités (Université/Entreprise/ Région), est révélatrice du caractère des avantages culturels des projets d’établissement, propre à son pays. Cinq pays vont être présentés en particulier pour des raisons de réussite de leur projet d’établissement, pour le développement spectaculaire de leur pôle d’excellence au niveau régional, parce qu’ils ont marqué par leur originalité non seulement certaine discipline universitaire, mais aussi l’organisation des entreprises et des collectivités régionales.
26/ Les Etats -Unis d’Amérique (Anglo-Saxons)
Le modèle américain qui est caractérisé par l’absence d’un Secrétariat d’Etat des 3000 universités au niveau fédéral, permet à chaque Etat membre des Etats-Unis de décider de sa politique éducative. Même démarche méthodologique que l’ingénierie des projets applicables pour les 3 unités (l’université, l’entreprise et la région).
I/ Les universités américaines (211 Prix Nobel)
A/ D’une manière générale aux Etats-Unis, les études de bases (undergraduate) qui durent (Bac+4) (Fresman/Sophomore/Junior/Senior) mènent au Master’s degree (Bac+5), pour pouvoir préparer à un Ph.D (Bac+8) en principe. Par ailleurs, les 3000 universités font l’objet d’un classement tous les quatre ou cinq ans par ordre de valeur ou de pôle d’excellence au niveau de telle ou telle matière.
B/ Le classement des universités est réalisé par des organismes indépendants sur la base de la renommée (inter)nationale, sur la valeur du corps des enseignants de chaque établissement, sur la valeur des productions scientifiques, sur la qualité pédagogique et sur la valeur ajoutée du marché de l’emploi, offerte aux diplômés de l’université. Telles sont les valeurs managériales qui expliquent la réussite de l’université de type américain.
C/ Au niveau de l’autonomie administrative de l’enseignement, la Constitution des Etats-Unis, lors de la répartition des pouvoirs entre le gouvernement fédéral et les Etats ne mentionnait pas l’enseignement, c’est à ces derniers que revient cette responsabilité. Le dixième amendement prévoit que les « pouvoirs non attribués au Gouvernement Fédéral par la Constitution sont réservés soit aux Etats, soit au peuple lui-même ».
1/ Les avantages culturels du pole de management qui caractérisent les USA est le Marketing. Sa force de frappe est la vente des produits que déclenche la communication (non) verbale persuasive La communication persuasive, faire vendre: Le rêve américain se transmet et «se vend» par la parole qui sécurise le consommateur par la force verbe, par la
puissance de l’image, par le pouvoir de séduction des phrases chocs, par le poids massif des slogans publicitaires, par la magie des mots et les mots magiques de la psychologie qui bouleversent la clientèle (faut-il ajouter l’analyse caractérologique des 3/20 ? : Les 20 cm du visage, les 20 premiers mots et les 20′ de comportement). On peut condamner un individu avec un jugement de valeur.
2/ Le gestaltisme de la forme et de la perception des gadgets sont plus important que la qualité des produits, qui associée à la fonction et le sens du verbe, créent les besoins et les désirs par les approches du Marketing du type A.I.D.A (Attention, Intérêt, Désir et Action) pour vendre n’importe quel objet sur le marché.
3/ Le cursus est un Curriculum à objectif plutôt qu’un programme cognitif. Ce qui justifie et confirme que les méthodes du pragmatisme sont plus importantes que les méthodes de stockage de connaissance et de l’information par le bachotage et la mémorisation par du « by heart».
4/ L’originalité du pragmatisme du Marketing est un avantage comparatif de la culture américain qui, devait résoudre le paradoxe de l’idéologie protestante, défini par deux dimensions : l’engagement entrepreneurial pour dominer le monde (mysticisme) et la résignation de l’esprit des protestants de se détacher du monde du superflu et du luxe (ascétisme).
Cet engagement entrepreneurial n’est pas d’ordre économique mais fondamenta lement religieux se retrouve partout avec la démarche du marketing : Ce mobile religieux des gagnants se retrouve dans les études, dans la recherche scientifique, dans le sport etc. (91% de médailles des Jeux olympiques sont accaparées à titre individuel par les sportifs de confession protestante). Le rôle de l’éthique protestante ou de l’individualisme est donc une logique culturelle de faire appel aux rapports classiques entre l’éthique protestante et l’essor du capitalisme. La foi calviniste pousse le croyant à la recherche d’indices de son salut. Dans cette logique, l’ethos religieux joue un rôle décisif dans le développement économique en incitant le fidèle à l’accumulation des richesses.
Cette analyse de Max Weber confirme que l’entrepreneur puritain pense percevoir des signes de sa grâce dans sa réussite matérielle. La foi calviniste dans la prédestination assurant le croyant qu’il est béni de Dieu lorsqu’il réussit, le besoin de succès constitue une partie centrale de la personnalité du protestant. Il est donc logique de trouver une relation paradoxale religieuse du croyant qui est un client riche mais pas du tout dépensier.
C’est un véritable dilemme pour des chercheurs universitaires eux même motivés pour assurer la victoire de la nouvelle discipline du marketing qui doit résoudre le bien‑fondé de cette situation culturelle paradoxale. Associé à la communication et à la publicité, le marketing devient un avantage comparatif culturel et un levier mathématique aux Etats-Unis :
L’objectif du marketing qui, en dehors des techniques de vente, l’approche classique du marketing par les 4 P ou les 4 C (Prix, Produit, Promotion, distribution) est un concept paradoxal, qui contrairement aux idées reçues, doit résoudre le dilemme entre la concurrence qui se globalise et la consommation qui est localisée. Standardisation et Pluralisation sont les deux aspects apparemment contradictoires d’une évolution d’une demande qui se mondialise sans frontières, il est donc normal que les Américains vont développer un marketing sans frontières que l’on peut appeler le « marketing planétaire », assorti d’une communication de la globalisation.
« No frontiers, one message, one action and one company ». (Vous avez certainement entendu des publicités sur les chaînes satellitaires) : Si les avantages comparatifs culturels des Etats-Unis sont renforcés par les universités en terme de cursus à objectif pour former des profils de managers en marketing planétaire, une problématique se pose : Faut-il continuer à former des managers pour le micro marketing local sans avenir régional au profit du macro Marketing de la mondialisation ? La question reste ouverte pour les unités universitaires régionalisables, mais les entreprises américaines sans frontière économique trouvent le génie du pragmatisme dans leurs universités sans frontière scientifique ?
III/ Les bénéfices du partenariat des entreprises et des universités des USA
1/ Sur le «Mondial des Sciences», les universitaires américaines figurent au tableau parmi les lauréats des Prix Nobel :53 Prix en physique, 38 Prix en Chimie, 68 Prix en Physiologie/ Médecine; 08 Prix en Littérature, 12 Prix en Fields/ Mathématiques, 18 Prix en Paix, 18 Prix en Sciences Économiques etc.
2/ Organisation souple type Taylorisme (OST) avec un management direct (distance hiérarchique courte, faible contrôle d’incertitude, mais la place tacite du marché est importante.
3/ Deux Questions fondamentales : Comment récompenser ceux qui travaillent ? Comment pénaliser ceux qui ne fournissent pas d’effort ?
4/ Moralité de l’histoire : le fameux « One best way »? (La motivation financière, par les primes : à chacun son salaire, à chacun son mérite).
5/ L’individu est considéré comme une paire de MAINS dans une organisation fermée sur l’avenir.
Les écoles des relations humaines : Harvard (1930/60)
Approche sociale avec des protocoles expérimentaux avec la découverte d’un monde affectif et Humain fragile. L’individu est un «cœur». (Le statut et la personnalité sont plus importants). Comment motiver l’individu, en dehors du nerf de la guerre ? Si l’individu dans la lère école du Taylorisme fut considéré comme des paires de mains amortissables ou du «Matériel humain», aujourd’hui on découvre dans le district de Chicago à travers un protocole expérimental de Harvard qu’il est un «cœur», que les relations humaines dans le travail sont plus importantes pour la productivité que l’anonymat de la doctrine du «One best way» de Taylor. Métaphore : Comment responsabiliser l’individu par la participation ?
III / Les rôles districts aux USA (Collectivités régionales)
Rôle du District : Un des traits particuliers de l’enseignement américain est l’importance du rôle des autorités régionales du District dans le système éducatif Les pouvoirs étendus accordés aux Conseils locaux de la population permettent aux programmes de l’enseignement public de répondre aux besoins des collectivités. Il y a environ 16.000 districts scolaires aux États-Unis, ils sont administrés par un Conseil de citoyens élus à y siéger.
La politique éducative est déterminée au niveau de l’État par les Conseils régionaux élus qui fixent les impôts, établissent les directives en matière d’enseignement, engagent les professeurs et les administrateurs d’une façon générale, surveillent les activités scolaires. Le directeur d’un établissement scolaire est chargé de l’application des politiques formulées par le Conseil régional.
50% de la population participent directement à l’éducation aux États-Unis qui comptent environ 287 millions d’habitants. Les études universitaires coûtent en moyenne très cher, les frais de scolarité pouvant s’élever de 6.000 à 30.000 $ selon les établissements. Trois formes d’aide sont courantes : les bourses, les emplois de vacataires et les prêts bancaires garantis par le Gouvernement fédéral. Si le modèle américain de l’ens. Sup. domine le système anglo-saxon, le modèle germanique n’est pas très différent du système Anglo-saxon.
27/ L’Allemagne (germanique) : Les universités germaniques : 66 Prix Nobel
Les avantage culturels comparatifs de l’enseignent Supérieur de l’Allemagne, sont le résultat de l’historicisme de l’idéal pédagogique que Wihelm Humboldt a voulu, durant le XIXè S. concrétisé dans l’Université de Berlin, fondée en 1810. Il imagine l’université à dimension humaine, prévue pour un nombre réduit d’étudiants, comme un foyer de la science, de la recherche et d’enseignement pour répondre à l’idéal de la société germanique moderne.
L’idéal pédagogique de la Nation germanique se traduit par le mot d’ordre proverbial : « l’université pour tous ». Cette expression mobilisatrice qui, devenue une vision du système éducatif, est immortalisée par les livres d’histoire. Mutatis Mutandis, les Allemands changent difficilement ce qui doit changer au niveau de l’Etat et de la société. En effet, les conflits sur le choix du système éducatif ont un arrière plan politique qui relève des questions de la croyance et de foi de l’époque post-chrétienne.
L’éducation politique et la politique de l’éducation deviennent l’un des principaux sujets du système éducatif actuel. C’est ce qui justifie d’ailleurs la virulence des affrontements en matière de politique éducative, qui dégénèrent facilement en « guerre de religion ». Cette situation culturelle est paradoxale; les Uns cherchent la certitude dogmatique dans :
A/ Le salut dans l’école polyvalente (Gesamtschule). Les autres attendent du système éducatif B/ Le salut dans l’école des formations spécialisées (Gymnasium).
Moralité de l’histoire : En RFA toutes les initiatives sont pratiquement contestées en matière de politique éducative. L’université Allemande permet à chaque individu de poursuivre ses objectifs en fonction de ses capacités et ses intérêts. Ce droit fondamental est ancré dans la Loi Fondamentale de l’Allemagne. Si l’accord n’a pas prévu l’instauration des droits de scolarité dans les universités, il n’interdit pas explicitement des droits d’inscription. Le cursus permet toutes les «passerelles» aux diplômes de type anglo-saxon, bien que la durée des études soit longue en Allemagne, 19 ans mini. Pour 1’Abitor (Bac), 28 ans les (Abitors +5) et de 32 à 34 ans pour les Abitors+ 8.
La Présidence de l’université, qui est nommée parmi les élus au Conseil, par le Ministre de l’éducation pour des lânders, est dotée d’une autonomie totale. Le Conseil est composé du Président, des représentants des enseignants et des étudiants ainsi que des acteurs des Landers et les opérateurs économiques. Les membres du conseil d’université sont élus pour un mandat de six ans renouvelables une fois. Chaque université pourra choisir une partie de son personnel et sélectionner une partie de ses étudiants. L’évaluation des enseignements par leurs étudiants, en vue de mettre à terme à la rémunération des professeurs, fondée sur la qualité pédagogique et de leurs travaux de recherche.
La Loi Fondamentale place tout le système éducatif sous la souveraineté de l’Etat, mais en vertu de la structure fédérative de la RFA, les compétences du système éducatif sont partagées entre l’État fédéral et les Lânders (les régions). Les Lânders ont adopté une charte sur la scolarité obligatoire, les formes d’organisation, la reconnaissance des diplômes etc. « En vertu d’un accord passé entre les Lânder de la RFA pour uniformiser le secteur de l’enseignement » garantir une structure de base de l’enseignement fondamental, confirmer des accords d’équivalence des diplômes de l’ens. (Général et professionnel) pour tous les Lânder.
La R/D est intégrée dans l’Ens. Sup. en partie transférée dans des centres de recherche para universitaires financés par L’Etat fédéral et les Lânders. C’est en fonction des données du taux de réussite des étudiants que chaque Lander décidera du nombre d’inscription semestrielle maximum autorisé par étudiant. De même, les étudiants peuvent capitaliser leurs Unités de Valeur pour leur permettre la mobilité dans le cadre des programmes européens.
L’idée d’une autonomie totale des Lânders prenant en charge le système éducatif paraît déroutant à priori pour quelqu’un habitué à une structure centralisée, comme dans les pays Francophones par exemple, C’est la raison pour laquelle, il convient de dire au préalable quelques mots-clés sur fédéralisme, qui dans la perspective de la régionalisation des universités marocaines présente un énorme avantage en matière d’éducation, parce qu’il contribue forcément à amortir et à harmoniser les régions.
Le fédéralisme est profondément ancré dans la structure politico-historique de l’Allemagne. Ce n’est donc pas le système du Fédéralisme des Lânders qui figure au premier plan, mais c’est la Réforme d’ens. Sup. qui est au centre de la planification de 1 économie de l’éducation et la promotion de la régionalisation dans les seize Lânders (11+5). La volonté politique est tellement importante en matière éducative qu’elle se poursuit depuis 1949, malgré la réforme constitutionnelle de 1969, tant sur le plan de la Fédération que sur le plan de la régionalisation des Lânders.
Les partis politiques s’efforcent dans leurs Landers de mettre en valeur les marques politiques de leur fonds de commerce. C’est dans cette logique que l’on peut comprendre pourquoi le système éducatif en RFA est tellement diversifié et varie d’une région à une autre. A ce titre
La Fédération et les Landers cherchent constamment à harmoniser les intérêts généraux de l’Etat et la politique des Lânders en matière d’éducation. Si la gestion administrative et les sources de financement d’éducation de chaque Lânders occupent une place importante dans la régionalisation de l’ens. Sup., le système éducatif en général est tellement diversifié qu’il est difficile de donner une structure générale au même titre que les structures éducatives de la France.
28/ La France (Gréco-Latine)
A/ L’université française :
La clé de voûte du dispositif intellectuel des universités est l’enseignement et la recherche scientifique 64 Prix Nobel:10 Prix en physique, 06 Prix en Chimie, 07 Prix en Physiologie/ Méde cine, 12 Prix en Littérature, 07 Prix en Fields/Mathématiques, 07 Prix en Paix, 01 Prix en Sciences Économiques etc ? Les objectifs du projet de reforme des universités, c’est préparer la matière grise française à la compétition du XXIè Siècle. L’intégration européenne croissante dans la mondialisation, c’est répondre aux défis de la science et technologies en imprégner l’université française de l’esprit d’entreprise, l’esprit, d’initiative, l’esprit de création, l’esprit d’innovation, l’esprit de la formation à la carte régionale. C’est préserver l’originalité de l’Ens. Sup. éclatée entre les Universités et Grandes Ecoles en les rapprochant par l’Ens. Sup., par la R/D, par les accréditations les diplômes et par la mobilité géographique des étudiants, au » Modèle européen d’enseignement supérieur ».
Le système de 1’Ens. Sup. véritable système bicéphale original en Europe, miroir de la complexité et reflet des rapports de force de la société française, est le produit de l’héritage d’une longue lutte pour le pouvoir. Il est devenu avec l’usure du temps, confus el inégalitaire. Durant plus de 10 siècles, le pouvoir politique en France s’est tellement méfié des universités qu’il a toujours eues à cœur d’inventer des établissements publics parallèles pour former des hauts cadres pour l’Etat français. Les Institutions (non) universitaires sont un contre-pouvoir à la puissance des universités, inféodées à 1’Eglise, et rentières sur ses avantages sociaux mandarinaux. La Monarchie française a créé en 1530 le Collège de France. C’est dans cet «esprit de méfiance» à l’égard des universitaires que l’Ancien Régime puis la Révolution Française ont inventé les « Grandes Ecoles » dites à l’époque « Ecoles spéciales » pour y recruter les cadres pour l’Etat.
C’est en réaction contre la Révolution Française de 1789 que l’Empire et la Restauration se méfient des Gdes Ecoles, nées des initiatives républicaines et font de l’université le lieu de formation des élites du nouveau pouvoir contre l’Ecole des Ponts et Chaussées en 1747, l’Ecole des Mines en 1783, l’Ecole Polytechnique et l’Ecole Normale Supérieure en 1784. La IIéme République qui, s’est appuyée sur les Grandes Ecoles pour créer sa propre élite, a conçu même le projet de l’ENA. La IIIè République avait (re)basculé de nouveau vers les Grandes Ecoles, héritières de l’idéal républicain. Cependant, le contexte politique de l’époque la Révolution a posé les problèmes de la légalité et de la légitimité des établissements parallèles.
Si l’histoire explique l’actualité, elle conditionne les perspectives de l’enseignement Supérieur en France, en dehors, les trois fameuses écoles (Ecole Polytechnique, E .N.A et Normale Supérieure), il y a aussi : 238 Ecoles d’ingénieurs composées de 170 écoles publiques et les 68 écoles privées d’Ens. Sup., habilitées à délivrer le titre d’ingénieur. 230 Ecoles de Gestion et de Commerce dont 160 écoles sont membres de la Conférence des Grandes Ecoles en France qui représentent au total 10 % (125.000) environ de l’effectif étudiant de l’enseignement Supérieur.
Faut-il rappeler l’hétérogénéité des structures administratives françaises ? Si certains établissements éducatifs relèvent de la compétence du Ministère de l’Education Nationale, les autres dépendent des autres ministères. Mieux, certaines écoles sont intégrées dans les universités, par contre d’autres pas du tout. Si l’histoire explique l’actualité, elle conditionne indélébilement les perspectives de l’Ens. Sup. en France en dehors, les trois fameuses Grandes Ecoles, il y a aussi : Le système universitaire en dehors des IUT accueille (62%) de l’effectif Les Sections Technologiques Supérieures (STS) en accueillent (16%) du total. Le reste constitue les étudiants de formations médicales et sociales.
La différence entre l’université et les Grandes Ecoles se fait par la sélection des étudiants, la différenciation des diplômes et la professionnalisation des diplômes. Les étudiants qui réussissent le mieux dans la qualité de vie sont ceux qui bénéficient des informations des parents et de leur environnement régional : le niveau culturel des parents est une des variables clés de la réussite des études supérieure.
-Si l’échec des cycles généraux d’un Bac+2 (DEUG) est considérable, le taux d’échec est de 72%, faut-il porter la responsabilité sur le système universitaire proprement dit en France ? La durée moyenne d’étude y est de 2,7 ans, seuls 28,2 % ont un diplôme de Bac+2 ans. 40% surtout les étudiants des milieux défavorisés n’obtiennent aucun diplôme en 3 ans. 34% des étudiants abandonnent le premier cycle au bout d’un an. 34% des étudiants abandonnent le premier cycle au bout d’un an. L’échec des cycles Bac+2 (DEUG) est considérable, le taux d’échec 72% :
50% des Bac technologiques issus des milieux défavorisés, n’obtiennent aucun diplôme supérieur, contre 15% seulement des Bac de l’enseignement Général qui obtiennent une licence après 4 années d’étude, Cette inégalité s’aggrave ensuite au 3è cycle où on trouve 47% d’étudiants venus des professions libérales et classes supérieures contre 7% de classes laborieuses. Les diagnostics des établissements et les universités laissent prévoir la vision du projet de réformes de l’enseignement supérieur en France.
B/ Projet de réforme de l’enseignement supérieur. Bac (+ 2 + 5 + 8)
Les principes de l’architecture du Premier cycle : (bac+2):
1/ Aucune formation ne doit déboucher sur une impasse universitaire
2/ Tout étudiant devra obtenir la reconnaissance de son diplôme.
3/ Professionnalisation de tous les diplômes
4/ Insertion professionnelle des DEUG et Prépa. Des Grandes Ecoles Bac+2 (à l’université)
2 9 / La réforme de l’enseignement supérieur du Maroc
La Réforme de l’enseignement supérieur n’est pas différente de celle de la France. Elle est la même. Même les chiffres des taux d’échec des étudiants sont relativement semblables. Il est inutile de reprendre la Réforme du système éducatif et de l’expliquer. Les avantages et les inconvénients sont les mêmes. Il n’y a pas de commentaires à faire. Mais le débat reste ouvert pour des questions/réponses publiques à travers cette revue.
Pour le Maroc on est tenté de se poser la question suivante : peut-on parler des avantages comparatifs culturels dans un pays où l’ordre communautaire (accepter le destin de la routinisation des traditions ancestrales) l’emporte de loin sur l’ordre sociétaire (réforme basée sur des projets politiques, d’entreprise et projet d’établissement) et l’ordre des transitions ( société qui se cherche sans retrouver entre les traditions perdue et la modernité qu’elle ne peut rattraper en raison de l’absence de la démocratie et de la méritocratie) un sens de F.Toênnies / Schmalenbach,.
Moralité de l’histoire : se développe une société peureuse, frileuse de copiage et de combine, voire une société de méfiance plus qu’une société de confiance ouverture à tous les Projets d’action collective où la Qualité, la Transparence et l’Éthique, des notions de la bonne Gouvernance n’ont pas de sens dans la réalité quotidienne avec les sociétés de méfiance politique ou de projet de société, ou de projet d’université. Il y a lieu de se poser la question.
En dehors des 4 principaux points qui constituent la philosophie de l’articulation générale de la réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (L’autonomie, le partenariat, la compétitivité, la régionalisation), l’ingénierie des projets entre l’université, l’entreprise et la région peut s’articuler entre ces cinq concepts de la Bonne Gouvernance :
1/ L’autonomie Pédagogique, Administrative et financière (université)
2/ L’éthique économique (l’entreprise)
3/ La transparence de la gestion (la région) et La qualité de la formation (l’université)
4/ Le choix du casting des leaders sur la base de la méritocratie
5/ Le développement triangulaire entre les trois actrices (Université/Région/Entreprise)
A la ressemblance de la France et à la différence de l’Arabie Saoudite, les Ali Baba et les quarante voleurs, sans bonne gouvernance, sont amputés de leur bras, voire de leurs pieds. Par contre au Maroc, les tricheurs, les rusés, les corrupteurs sociaux de la société civile, avec l’incivisme fiscal, deviennent de facto des députés ou des conseillers de la Seconde chambre avec des bras longs et des pieds gros et gras pour écraser les petites gens de la classe moyenne.
Or, si le culturel domine le structurel, la société porte les germes de sa propre biodégradabilité par la corruption, par les ruses des corps de métier, par la fraude fiscale, par la gestion caîdale (tout s’improvise à la dernière minute), le détournement des lois, le non-respect de la gestion du temps, le manque d’éthique, l’inapplicabilité des textes de la démocratie voire l’inapplication des textes sur les collectivités régionales et le non-respect de l’autre autant de freins et d’entraves au développement.
Si l’entreprise marocaine n’est gérée ni par le dynamisme du marketing américain, ni par la philosophie de la production des Allemands, ni par le management des japonais qui obtiennent avec les fameux Cercles de Qualité, une qualité extraordinaire des produits par les hommes ordinaires, ni par la haute voltige de la finasserie financière des Français, elle a par contre besoin de parfaire la Qualité de la Formation, Les valeurs de l’éthique économique et la transparence de la gestion pour développer une image de marque, une identité culturelle et une légitimité sur les marchés régionaux.
Les avantages comparatifs culturels de ces cinq concepts de la Bonne Gouvernance (BN) ne se décrètent pas, mais se travaillent en faisant tourner les trois unités économiques vers le marché et éviter de leur protéger par l’Etat et par la monopolisation du marché public. Les avantages ne se donnent, ils acquirent par la méritocratie de la compétitivité des marchés. Ils sont un état d’esprit de la culture libérale de l’économie et de l’identité régionale. Ils sont « immatériels », c’est de la « matière grise ». Ils ne s’achètent pas comme les biens d’équipements d’importation. Ils se méritent par le génie des projets d’action collective. Ne profite pas celui qui veut du « savoir-être », du « savoir paraître » et du « savoir-faire » des projets d’établissement, des projets d’entreprise et des projets régionaux de développements.
Les cinq concepts de la BG ne s’improvisent pas non plus à la dernière minute. Ils sont le produit d’une culture régionale, mais ils se résument dans la pratique en une expression d’une étonnante banalité. Le patrimoine le plus précieux de chaque pays n’est-il pas ses cultures régionales et ses institutions politiques qui sont une richesse inaliénable qui peut rapprocher les valeurs sociales par des projets d’action collective sociétaire et les diviser par les structures communautaires
Ces cinq concepts de la BG désignent plutôt la gouvernabilité des organisations ou «la Bonne Gouvernance» des institutions, expression entendue dans le sens juridique d’un «Bon père de famille». Or, ils ne correspondent pas à la pratique de la réalité quotidienne. Si, ces cinq valeurs se sont dissipées dans la culture, elles ne sont pas totalement indépendantes à la pratique de la ruse politique, des tuyaux de chaque corps de métier et des détournements des règles juridiques qui deviennent des nonnes de société.
En mettant l’accent sur les aspects négatifs du non respect des règles de fonctionnement statutaires, jusqu’alors partiellement compensés ou masqués par les aspects positifs de la croissance économique du pays, il ne reste aux théoriciens que des «pratiques culturelles fossilisées» des nonnes sociologiques des statuts, des règlements intérieurs, les rites, les symboles qui, ne décrivent qu’une faible partie de la réalité des trois unités opératoires parce que dans la culture des entreprises, celle des universités et celle des régions s’entourent volontiers de mystère, d’irrationalité et de secret où les praticiens les dérobent farouchement à la vue des profanes.
30/ Ouverture des débats sur l’avenir de l’université marocaine
Ces pratiques professionnelles peu orthodoxes malheureusement qui, deviennent des valeurs culturelles pour les acteurs éducatifs, les opérateurs économiques et des acteurs politiques régionaux, sont certes faciles à décrire, mais difficiles à décrypter dans des collectivités régionales bicéphales (urbaine et rurale) où se juxtaposent à la fois une société élitaire et une société populaire, une société de confiance et une société de méfiance.
Or, Alain. Pierrefyte, qui avait soutenu une thèse, avant d’entrer à l’Académie Française, sur «sociétés de confiance», avait fait la comparaison sociologique avec d’autres sociétés contemporaines que les sociétés modernes et en mouvement dans le modernisme qui, historiquement réussissent, non pas grâce à la démocratie pluraliste, mais grâce à la confiance, parce que dit-il (sans être fidèle à la citation) : « La meilleure démocratie qui, est une proie, sinon un otage des Etats despotiques éclairés, peut être détournée de son essence par les ruses politiques, par les passes droit et par les tuyaux de professionnels des corps de métiers, risque à tout moment glisser avec l’histoire vers des sociétés de méfiance qui produisent des démocraties populaires sans peuple ».
Moralité de cet article ouvert au débat public sur l’échec mort-né de la Réforme de l’enseigne ment supérieur, les trois unités socio-économiques UER (en l’occurrence les Universités/ Entreprises/ Régions) dont certaines sont : «Si peu ossifiée» qu’il fut extrêmement difficile de les rattacher à l’une des trois ou quatre types de la sociologie des organisations, sont «Si peu vertébrées» qu’il est extrêmement difficile de les rattacher respectivement à la cohérence de l’ingénierie des projets des établissements, de projets d’entreprises et de projets d’action collective, «Si peu structurée» qu’elles ne correspondent ni à une organisation pyramidale, ni à une organisation fonctionnelle et encore moins à une organisation mixte (staff and Organisation mixte (Staff and line), incapables de faire des articulations (plates) pour être à l’écoute de leurs propres partenaires régionaux en dehors des relations d’intérêts partisan.
Dans ces pratiques culturelles régionales, les 3 concepts (UE/R/) n’apparaissent pas ostentatoire ment dans les 3 unités socio-économiques, parce que l’aspect culturel l’emporte de loin sur l’aspect structurel des projets. Il n’y a rien à découvrir dans les projets d’établissement, les projets d’action collective ou les projets d’entreprise mais tout est à redécouvrir non seulement avec les nouveaux concepts des « société de méfiance » et des « sociétés de confiance ». Aujourd’hui, les Présidents d’université, les élus régionaux et les Directeurs désignés des entreprises publiques sont incapables de réaliser en commun après leur élection ou désignation respective depuis 15 ans un projet Groupements d’intérêts Public (GIP) dans le cadre de la régionalisation avancée. ‘’On ne peut pas rattraper le temps perdu, mais on peut arrêter de perdre son temps (Proust). On ne peut pas non plus attendre ‘’l’avenir comme on attend un train. L’avenir on le fait par les projets (disait Georges Bernanos)
Or cette « gestion caidale et makhzenienne propre au Maroc» d’une Société de méfiance et autodestructrice des universités, des entreprises et des collectivités régionales qu’il faudrait relire et rethinking l’échec des projets de la réforme de l’Enseignement Supérieur et de la recherche Scienti- fique pour comprendre le devenir historique de la régionalisation des universités et des entreprises face à la mondialisation.
C’est une interrogation d’ordre pluridisciplinaire qui a permis aux auteurs de projets d’établissement de raisonner « globalement en stratège mondialiste avec les réformes des systèmes (éducatif, productif et politique) et d’agir localement en primitif régional » avec les collectivités territoriales. D’où un essai de théorisation de l’ingénierie des projets d’action collective.
Le principe générateur de ces pratiques de la gestion de type caidale se modifie depuis l’indépendance politique du pays sous l’effet des exigences économiques et des opportunités de réformer ces trois mondes qui s’ignorent sans toucher au code leur culture de fonctionnement. Si ces 3 mondes (U/E/R) sont responsables dans la logique culturelle de leur acte public, elles ne sont pas propriétaires du code culturel de résistance au changement de leur environnement.
L’histoire conditionne les perspectives futures d’un partenariat régional la mutation de ces trois unités opératoires (UE/R) au niveau régional doit répondre aussi à la mutation de la globalisation d’une société de confiance, démocratique et méritocratique, disponible pour le changement de ses réflexes de protection contre la non-gratuité, contre la compétitivité, contre l’autonomie et contre la partenariat de proximité régionale. Il faut une rupture avec les pratiques de la gestion caidale et makhzenienne de la gestion à caractère public.
Les universités, les entreprises et les ragions n’ont pas finalement retrouvé dans le cadre de la régionalisation des leaders de grandes envergure pour gérer le projets d’action collective, pour prendre en charge la qualité de la formation universitaire et la réforme des universités, la transparence économique des entreprises et l’éthique du service public pour développer des niches de l’intelligence économique régionale.
Si l’archaïsme des pratiques de la gestion à caractère public a mauvais presse dans les milieux de Banque Mondiale et de L’UNESCO au profit de nouvelles valeurs de l’autonomie financière, administrative, pédagogique, décentralisation, compétitivité, qualité, pertinence, développement d’un partenariat etc., le terme archaïsme n’est pas ici pris comme un jugement de valeur, mais comme un état d’esprit de la culture des organisations, dominée par la routinisation ou la traditionalisation des pratiques administratives et budgétivores du temps de la colonisation.
Il n’en demeure pas moins que les universités, les entreprises et les collectivités régionales présentent la volonté de changement par des réformes du système éducatif, du système productif et du système politique qui entend rompre avec les normes de la gestion à caractère pour y substituer plus d’autonomie de gestion (administratives, financière et pédagogique) pour développer un partenariat triangulaire de proximité, pour être plus compétitif dans le cadre la régionalisation, tels sont les concepts modernes et modernisant, considérés comme un signe d’évolution face à la mondialisation et la compétitivité des marchés :
A la ressemblance des 3 types collectivités régionales et à la vraisemblance des 3 types d’entreprise, les 3 types d’université sont concurrentiels et fonction avec des Projets de développement :
1/ 3 types d’université publique, privée et entrepreneuriale,
2/ Trois types d’entreprise : publique, privée et coopérative solidaire
3/Trois types de région : Urbaine, rurale et collectivité régionale (semi-rurale et semi-urbaine)
Donnons un exemple sur ‘’la production de la recherche scientifique, mesurable en terme du nombre de Prix Nobel des sciences’’ au niveau des trois types l’université (Publique/Privée/ Associative), tournés vers le marché régional ou vers le financement de l’Etat avec à la fois les retombées économiques sur les entreprises qui ont participé au financement de la RD et les retombées économiques et sociales de la région.
Répartition des universités par région lors des Prix Nobel (2002)
1/ Université Chicago : 9, Université Berkeley : 4, Université Cam- bridge : 4, Université Harvard : 4, Université Columbia : 3, (MIT): 3, Université Stanford: 3, Université d’Oslo : 2, Université Princeton : 2, Université Yale : 2, Université de Bonn : 1, Université Carnegie Mellon (Norvège) : 1, Université de New York (Colombia) : 1, École Nationale Supérieure des Mines de Paris : 1,
2/ Université de Fribourg-en-Brisgau : 1, Université George Mason : 1, Institute for National Economic Management, Moscou : 1, Netherlands School of Economic : 1, Université d’Oxford : 1, Université de la Pennsylvanie : 1, Université de Stockholm : 1, Stockholm School of Economic : 1, Université Washington : 1
Répartition des Prix Nobels par Pays orientée vers le marché et
le partenariat avec les entreprises de proximité (2005)
États-Unis : 41 (67%), Royaume-Uni : 7 (11%), Norvège : 3 (5%), Suède : 2 (3%)
Allemagne : 1 (2%), France : 1 (2%), Canada : 1 (2%), Inde : 1 (2%), URSS : 1 (2%)
Pays-Bas : 1 (2%), Sainte-Lucie : 1 (2%).
Les universités sont réparties selon le triangle du chercheur B.R. Clark
Prix Nobel par pays : La régionalisation des entreprises vers le marché régional oriente les universités vers le modèle Anglo-saxon (proche de la compétitive du marché), caractérisé par le moins d’Etat, mais le mieux d’Etat vis-à-vis des régions, des universités et des entreprises : ce que Clark appelle le ‘’ NEW MANAGEMENT OF THE DISTRICT’’, Générateur des différenciations régionales entre des :Sociétés de confiance et de société de méfiance, mais il faut certaines conditions : la démocratie participative au niveau régional, sinon il y a un danger des démocraties avec des élites démissionnaires
Quel est l’intérêt de développer d’une société de méfiance qui n’a ni ethos de confiance, ni morale, ni transparence, ni qualité, ni éthique, ni une Bonne Gouvernance sociétale ? Les universi taires qui, se sont interrogés sur les causes de la pauvreté des régions, ont privilégiés des explications : Capital, travail, climat, RH, religion entre catholique/Protestante (M. Weber) etc.. Ils s’orientent aujourd’hui vers les principaux facteurs du sous-développement.
Il n’y a pas de régions sous développées par la pauvreté, il n’y a que des sociétés sous-dévelop pées par l’argent sale, sans éthique politique, sans transparence économique, sans Bonne Gouver nance, sans valeurs économiques, sans culture démocratique et méritocratique. Pourtant la corruption de la société et le passe-droit ne sont pas une fatalité religieuse. Ces pratiques sont un crime dans les sociétés de confiance, c’est un suicide pour la démocratie, voire une démission des valeurs religieuses, un défi « pour le concept d’autorité » dont sans l’État de droit, il ne peut y avoir de recherche scientifique sans liberté et sans respect dans une société de confiance, non une société de méfiance.
Si la régionalisation avancée, l’université avec autonomie avancée et l’entreprise avec les mêmes armes de compétitivité des appels des marchés avancés trouve sa source dans « les sociétés de confiance», la démocratie, la liberté, les concepts d’autorité, de l’Etat de droit, les valeurs de la B. Gouvernance, l’innovation et la rationalisation, dans la compétitivité pour tous et la méritocratie de chacun.
Par contre, les « régions » peu développées dont la « décentralisation et la déconcentration » trouvent leur limite dans les sociétés de méfiance, trouvent leurs sources dans les Sté de combine des découpages politiques, dans les ruses commerciales, les tuyaux de métier des professionnels et les ardoises entre clients et Fournisseurs etc.
Cet article, quelque peu provocateur, se pose plus de question sur la réforme du système éducatif, productif et administratif des régions que des réponses, plus d’hypothèses sur l’échec du service public que de certitudes du système privé, plus d’objectivité incertaine des Professeurs chercheurs des Universités que de subjectivité certaine des praticiens de la politique, plus de réflexions pour « construit » d’un projet d’action collective au niveau régional que de proposer un gadget de gestion avec le risque de devenir une mode, un modèle ou une modélisation pour le service public ou le service privé du système d’éducation pour chaque région.
Deux logiques diamétralement opposées, sinon différentes entre le secteur public et le secteur privé de l’éducation, mais le thème a le mérite d’être posé sous forme de débat public de société sous l’autorité scientifique des Professeurs d’université, militants du PAM (Parti d’Authenticité et Modernité), considérée comme un « lieu de frottement des esprits et un lieu de confrontation des intelligences» comme disait le Poète Ronsard, au temps du Roi Charles IX dans la monarchie française de l’époque. C’est l’objet de cette réflexion sur la réforme de l’éducation, de la Production et régionalisation avancée : service public ou marchandise d’une part.
D’autre part, la notion de service public de l’Etat est difficile à appréhender, utilisée dans des champs conceptuels très diversifiés, la notion est saturée de significations multiples qui se superposent, s’entrecroisent, renvoient aux uns théoriciens du concept et aux autres praticiens avec le glissement inévitable de la sémantique, sémiologique et heuristique de cette notion du service public. Quoiqu’il en soit, le service public, c’est d’abord une réalité sociologique et une réalité institutionnelle : le service public englobe les diverses activités et structures placées sous la dépendance directe ou indirecte des collectivités publiques ou de la société. Le Service Public relève-t-il encore des prérogatives et de la compétence de l’Etat ?
Le service public au niveau des universités, des entreprises publiques et des collectivités régionales est-il censé avoir des caractéristiques propres, irréductibles à celles des établissements d’enseignement supérieur de statut privé (ce n’est pas l’Ens. supérieur qui est privé, les établissements qui sont de statut privé, mais respect le cahier de charge de l’éducation) d’où la nécessité du respect des obligations et des devoirs de l’Etat de contrôler la qualité de l’éducation et la formation en tant que gardien du service public, de déléguer au secteur privé (avec des nuances juridiques autorisées à exercer, mais les diplômes ne sont pas reconnus jusqu’à la preuve du contraire juridique). Que l’éducation soit réalisée par les établissements publics ou de statut privé, leur destin est-il public ou est-il privé ?, dont la reconnaissance de la qualité est-elle garantie par l’Etat ou par les lois du marché ?
Le service public de l’Etat est aussi un régime juridique : il confère à ceux qu’il régit un certain nombre d’obligations et de privilèges exorbitants du droit commun, mais est il aussi un mythe légitimant l’image de l’Etat généreux, bienveillant, uniquement préoccupé du bien-être de ses sujets. A ce titre la gestion publique apparaît toute entière inspirée par le souci de satisfaire le mieux possible les aspirations du public. Or le concept service public évoque-t-il encore les 3 types de significations : 1/Instrumentales, 2/ Juridique 3/ Idéologique qui s’interfèrent entre elles et s’alimentent réciproquement. La réalité du fonctionnement du secteur public tend-il à être occultée par l’écran du mythe du service public avec ses effets sociaux catastrophiques sur le monde de l’éducation ?
La signification juridique contribue-t-elle à consolider le mythe et à cristalliser la réalité de l’éducation ? L’appui du mythe est-il indispensable pour légitimer la gestion publique de l’éducation et justifier le particularisme du statut du service public dans le marché de la formation ? La croyance en la légitimité de l’intervention étatique est-elle fondée dans la réalité quotidienne du réel et dépend-elle des vertus et du dogmatisme juridique de l’Etat ? L’éducation est-elle un service public ou produit vendable comme un autre dans le marché de la formation ? Ce débat est un choix politique du type de société que nous voulons pour nos enfants entre l’authenticité et la modernité des Partis Politiques ?
Cette étude risque aussi de déconcerter, les théoriciens de l’économie de l’éducation qui réfléchissent sur la gestion des présidences des universités sans la pratiquer et les praticiens en exercice qui pratiquent de la gestion classique des budgets, mais n’ont point l’opportunité d’y réfléchir sur l’ingénierie des projets d’action collective au niveau régional/.
[1] Pr Abdelatif FEKKAK (PES) : Directeur de Recherche des thèses à l’école Doctorale du Groupe ISCAE de Casablanca. EX-Président du Groupe GEM+ Saint Exupéry (Collège, Lycée, Classes prépas, et Ens Supérieur). Ex-Prof de Management à l’ISCAE (30 ans) et Ex-Prof-visiteur à Georgetown University Washington DC (3 ans) et Pr à l’Université Internationale de Casablanca (UIC) (3 ans). Docteur d’État en Sciences Économique (Université Hassan II Casa 1998), Docteur es Sciences de gestion (Paris IX Dauphine 85).et Docteur en Sociologie Politique (Paris X Nanterre et EHESS Paris 76) . Secrétaire Général de Maghreb+ (5pays) et Président du Rotary Club Californie Casablanca 2010 /2011./.VIce-Président de l’IMRI (Institut Marocain des Relations Internationales) Casablanca. Vice-Président de MFAA ( Ex-Prof-visiteur aux USA Fullbrighters). Vice-Président des médiateurs et de l’arbitrage internationaux formés par la Banque Mondiale ( IFC) de l’AMEMA (Casa). Blog FEKKAK abdelatif et Facebook/ Fekkak Abdelatif.
Publié il y a 16th February 2016 par Pr Abdelatif FEKKAK