INSTAURATION D’ UN PERMIS A POINT POLITIQUE POUR LES MINISTRES DU MAROC

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INSTAURATION D’ UN PERMIS A POINT POLITIQUE POUR LES MINISTRES DU MAROC

                                                                        JORDANIE, le 20 février 2008
Pr. Abdelatif FEKKAK
Past-Professeur de management de l’ISCAE
Past-Professeur-visiting à Georgetown (W dc)
 » Faut-il instaurer une « culture d’évaluation des résultats politiques » pour juger non seulement les «ministres technocrates » sur leurs obligations de résultats pour lesquels ils ont été désignés dans le casting de l’Ex-Gouvernement de «Technocrates SAP» et Gouvernement des «Politiques des Partis, mais aussi inciter «les Ministre sans portefeuille» (budgétivore pour les contribuables) à ne pas s’endor mir sur leurs lauriers en produisant des projets de société.
Moralité de l’histoire : les uns et les autres ne font que du Benchmarking politique à la française devraient être sanctionnés par les institutions à caractère électif de la démocratie à la marocaine. Pourquoi échapperaient-ils la culture de l’évaluation politique de l’obligation des résultats pour leurs mandats successifs ? Sinon faudrait-il penser à un « Permis ministériel à point politique » pour les ministres technocrates et les ministres sans portefeuille». « 
Permis ministériel à point politique pour les Ministres 
          Les avantages et les inconvénients de cette culture d’évaluation sont évidents pour la méritocratie et pour la démocratie ? Est-il normal que dans un monde en compétition les fonctionnaires, n’aient pas le choix de leur poste dans la fonction publique ? Doivent ils faire la preuve de leur compétence durant leur carrière, alors que le hasard d’être nommé Ministre donne le choix du poste «technocrate», parfois sans méritocratie, souvent sans sanction de leur obligation des résultats politiques. Or les «Techno crates» sont eux aussi des salariés de l’Etat «largement bien payés pour ce qu’ils font» par les contribuables, sans la responsabilité des «Politiques».
           A ce titre, les technocrates doivent d’assumer leur fonction « politique à risque», sinon à quoi bon avoir un titre de «Ministre», valorisé par un Dahir Royal, pour décor folklorique «d’être un SAP» dans la scène politique.
        Si les avantages du pouvoir, «sans être un élu » leur permettent de mesurer leur ambition personnelle de «Ministre-technocrate» dans leur intérêt particulier, par contre, les inconvénients est de, à défaut d’une sanction « marché électoral » de rendre compte de ses obligations de résultats dans un «permis ministériel à point politique» dans l’intérêt général de la fonction, voire de faire mieux comparativement par rapport aux «professionnels » de la politique pour justifier de leur poste ministériel. Sinon, la démocratie sur laquelle est assis le Gouvernement el Fassi est en train d’être scié par les technocrates sans scrupule. C’est blanc bonnet et du bonnet blanc ».
        Les 37 Partis politiques marocains risquent, par calcul politique pour leurs propres technocrates militants pros ou par stratégie de prudence politique, d’être vidés de la masse politique leurs adhérents et de leurs cadres engagés et sympathisants qui font la queue politique désespérément pour prouver leur compétence technocratique au niveau national et leur ambition politique pour l’intérêt général de ce pays qui, a besoin aussi de ses bi-nationaux RME.
          La vie politique d’un pays n’est pas aussi un jeu de cartes de distribution des postes ministériels avec des étiquettes politiques collés à la dernière minute pour des personnes ordinaires, dits technocrates sans talent extraordinaire pour une fonction ministérielle.
        Leurs titres de noblesse pour un l’Etat discriminatoire et sélectif, ne sont que des Bac+2 et +5 et que sais-je ? Devenus du jour au lendemain par la fortune du hasard des Ministres-technocrates qui, sans élection, sans compétence particulière, sans technocratie, sans méritocratie, ne sont pas contraints aux obligations des résultats politiques ?
          Comment expliquez à nos enfants qui ne veulent plus faire des étudiants supérieures de longue durée et nos étudiants marocains cette situation politique anachronique d’un Maroc moderne, incompré hensible et illogique ? Sans compétition et sans méritocratie, il n’y a plus d’espoir de faire de hautes études universitaires. Le Maroc politique tire-t-il vers le bas des Bac+5 à l’image des masters et des ingénieurs du secteur privé de l’éducation?
      Moralité de l’histoire : les conséquences sont clairs et parlants politiquement, les symptômes de l’abstentionnisme de l’électorat marocain risquent d’orienter «la démocratie à la marocaine» vers une «démocratie sans peuple», vers « des ministères sans porte feuille», vers «des ministres sans compétence particulière», vers «des ministres sans classe », vers un Etat Makhzenien sans noblesse politique».
       Comment expliquez à nos enfants et nos étudiants l’intérêt général par le choix hasardeux d’un casting de gouvernement, composé de mi-technocrates et de mi-politiques sans pouvoir expliquer le mieux et le meilleur en absence d’un «permis ministériel à point politique» pour évaluer la «culture des obligations de résultats».
        Comment expliquer le paradoxal politique d’un diagnostic de choc et catastrophique, sans concession dans les hôpitaux, laissés par un « Ministre-technocrate », réalisés par un Ministre-politique en charge de la santé après le passage technocrate SAP pour un mandat de 4 ans dans un gouvernement dit de technocrate. C’est contradictoire et illogique.
      Or le Maroc est en difficulté économique avec un malaise politique. Ces nominés paradoxaux de la vie politique sont-ils capables de mettre sur pieds le Maroc économique ? Sont-ils en mesure d’assumer l’échec total de leur politique de la santé durant leur mandat de 4 ans ?
        Sont-ils capables d’assumer dans leur «permis politique à point» de faire leur mea culpa en acceptant d’être coupable et responsable de leur mission politique ? C’est démocratie qui en serait la première gagnante pour l’intérêt général du Maroc. Par contre la méritocratie en serait une soupape de sécurité pour la stabilité de la dynamique des forces politiques à la recherche du mieux être de la société, sans « casting des technocrates» de l’Etat-Makhzen, en dehors de la garantie et la transparence pour tous les partis et pour chacun des candidats.
          Situation de non-retour au statu quo ante des Gouvts précédents. A la différence du politique et à la ressemblance du scientifique, les technocrates ne représentent ni une planche salutaire pour la gestion des affaires d’Etat avec des Gouvernements mi-raisins, mi-figues et encore moins une planche salvatrice pour résoudre les problèmes politiques de tout le monde.
            Or le problème de tout le monde est un problème politique et non pas technocra- tique. Sommes nous dans une schizophrénie politique irréversible pour nos enfants (dys-harmonie totale et incohérence politique) entre la «lutte des classes» et une «lutte des places» pour les technocrates au Maroc ?
Des Ministres technocrates paradoxaux sans obligation de résultats et sans valeur politique
            Un certain nombre de sociologue pense que le pouvoir des « technocrates » est arbitraire, qu’il n’ait aucune source politique que lui-même, qu’il ait le pouvoir d’un ministre (ni politique, ni élu, ni technocrate), qu’il ait réussi à s’imposer, parce qu’il se fait respecter par la fonction provisoire d’un poste ministériel éjectable.
             Rêve politique et illusion technique sont deux faces de la même pièce : la politique d’un côté et la technocratie de l’autre. L’histoire du Prince de Machiavel qui confirme les cir constances et les principes de cette politique, mérite d’être rappelée : Machiavel fit une carrière politi que, à Florence sous la République (1498-1512), avant d’être exilé. L’Italie fut durant cette période en transition politique.
             Ce qui est intéressant dans cette analyse pour le Maroc: c’est comment arriver au pouvoir par la technocratie sans passer par les Partis Politiques historiques et ceux de la dernière pluie, Partis politiques que l’Etat décrédibilise politiquement sans se rendre compte « du danger à petit feu » de la mise en place d’une « démocratie folklorique sans peuple » et sans participation des citoyens ?
       Parce qu’il n’y a plus de logique politique pour les cadres des Partis Politiques marocains ? Plus de calcul, plus de stratégie, plus de réflexion en dehors du hasard et de la fortune, le vice du népotisme et la ruse politi que du clientélisme de base de gamme.
          Comment faire parti du casting des technocrates dans l’exécutif, avec la caution de la noblesse de l’Etat et sans appartenance politique -l’étiquette politique est prendre à la dernière minute- ? Comment accepter la légitimité et la légalité d’un gouvernement de Abbas el Fassi, mi-raisin et mi-figue après avec un taux de participation seulement de l’ordre de 28 %? Machiavel qui rompt avec toute légitimité du pouvoir démocratique, quitte le domaine de l’Etat de droit au profit du passe-droit des non élus.
         Si le pouvoir s’acquiert par les institutions politiques à caractère électif, par contre, il ne s’acquiert par la technocratie. Il s’acquiert par les talents politiques extraordinaires à travers les écoles des Partis Politiques, mais pas, par la fortune ordinaire du hasard parce que l’on est ingénieur Bac+2 à Bac+5.
        Les vicissitudes politiques ont amené Machiavel à concevoir la politique comme une lutte entre deux principes : le hasard et la vertu. L’une représente tout ce qui échappe à la volonté des Partis Politi ques : l’autre à toutes les qualités qu’un technocrate SAP doit posséder pour dominer les événements. La politique relève des rapports de force que de l’Etat de droit, de l’animosité des technocrates plutôt que de l’humanité des politiques. La fin justifie les moyens.
          Machiavel raconte avec admiration des faits historiques exécrables et inhumains de celui dont il fait éloge dithyrambique du Prince Borgia. Il démontre par l’empirisme, comment la force politique est alliée à la ruse et comment la technocratie est présentée à l’opinion publique. Le machiavélisme est l’apologie de la ruse sans les technocrates pour eux-mêmes.
           Or c’est le hasard ordinaire qui fait du «Ministre technocrate» sa grandeur publique et sa servitude de commis de l’Etat, sans talent extraordinaire de la noblesse politique, que Pascal confirme en s’adressant à la fortune d’un «Duc» au pouvoir, que le respect qui lui est fait ne rend pas hommage à son mérite d’être ministre. La vertu des « luttes des classes » des politiques est inégale et que la fortune du hasard de la «lutte des places» des techno-crates a fini par l’emporter dans le nouveau Gouvernement d’El Fassi.
           La théorie machiavélique du succès politique du hasard «des technocrates » est aussi une théorie de l’échec qui ne mène tôt ou tard à un cul-de-sac selon les études politiques et sociologiques. L’Edu cation, la santé, la justice, le transport, la sécurité de l’intérieur, la gestion des villes par les ingénieurs, la distribution de l’eau, l’électricité, le ramassage des ordures, l’administration, l’anarchie des taxis blancs à Casa (les vaches folles) qui, avaient été depuis l’indépendance du Maroc entre les mains des technocrates et des ingénieurs, ont aujourd’hui fini dans une «gestion déléguée» des entreprises Fran çaises et espagnoles.
             Demain, le risque des gouvernements mi-raisin et mi-figue, est de faire tomber le Maroc dans la logique d’une «économie déléguée du pays» avec un acte d’Algerisas économique pour 50 ans. Qui est aujourd’hui responsable de l’échec de la réforme de l’éducation (LMD), le gouvernement, la socié té, l’Etat, les politiques, les technocrates, l’absence de logique démocratique, la démarche politique, l’approche technologique des ingénieurs qui ont ???
            Faudrait-il définir une nouvelle notion les « responsables non coupables», ou des «technocrates non politiques ». Curieuse logique politique ? L’exemple de la de la politique de la santé du Maroc par les technocrates qui, ont besoin aujourd’hui « d’une gestion déléguée des hôpitaux », fera partie du prochain autre article de fond.