LA DIPLOMATIE ECONOMIQUE ET LOBBYISME POLITIQUE EN AFRIQUE

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LA DIPLOMATIE ECONOMIQUE ET
LOBBYISME POLITIQUE EN AFRIQUE
Pr Abdelatif FEKKAK (PES), Président de la Fondation Mondiale de la Diversité des Euro-Africains ( FMDEA). Ex-Président de GEM+ Masters (Classes Prépas +Masters). Triple Doctorat (Sociologie politique, Gestion et Economie) Paris IX Dauphine/ParisX Nanterre/EHESS et Secrétaire Général de l’ONG Maghreb + ( depuis 2007).
I/ INTRODUCTION :
Dans la même perspective que Mt Tavares, Redacteur en Chef de la chaine Parlementaire, il y a depuis quelques mois déjà dans le Maroc et la France, le développement du nouveau concept de ‘’la diplomatie économique et la notion de Lobbying en Afrqique’ qui sont des concepts à la mode avec la crise économique sans frontière territoire et en raison de la médiatisation des nouveaux concepts des Sciences Humaines dans le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération (MAE), des concepts vulgarisés sous des titres peu provocateurs et plus séducteurs dans les Grandes Ecoles de Gestion dits :’’éthique des affaires’’,‘’Ethnique politique et Transparence publique’’, ou forme d’un titre générique pour les entreprises et la CGME et les Chambres de Commerce au Maroc‘’ la Bonne Gouvernance’’ dans les institutions politiques à caractère électif, dans les organisations économique à caractère marchand et dans les associations de la Société civile à caractère non lucratif.
Le MAE n’a pas dérogé à la règle de cette vague mondiale depuis vingt ans en demandant pour ses hauts cadres centraux de classe de ministère plénipotentiaire, participe à un séminaire d’échange pluridisciplinaire (sans aucun tabou) entre les Théoriciens de l’université et praticiens de haut niveau de l’international sur ‘’Le lobbying politique et la Diplomatie économique’’, de faire sortir du sérail la MAE de l’Ecole du ‘’ Maroc-kéting du marchandage orientale de la casuistique à l’heure orientale’’ vers le ‘’Markéting des négociations interna- tionales dans les coulisses politiques et économiques made in Morocco.
Pour preuve, j’ai eu l’opportunité d’animer des Séminaires ‘’sur la régionalisation avancée’’ janvier 2012 à Rabat ‘’ sur le lobbying et la Diplomatie économique’’, destinés aux Directeurs Centraux du MAE de classe de Ministre plénipotentiaire dans un grand Place de Rabat. Les séminaristes dont le métier principal est la MAE, faisaient de ‘’la prose sans le savoir’’, faisant du lobbying et de l’éco-diplomatie sans le savoir, avaient besoin seulement de s’auto-évaluer par rapport à l’épistémè générale de la pluridisciplinarité, de s’auto-situer par rapport à la pratique culturelle des milieux appropriés de la diplomatie économique, de s’autodéterminer par rapport à l’utilisation des concepts en vogue dans le lobbying des affaires étrangères.
DEFINITION ET CADRE JURIDIQUE
L’Eco-diplomatie ou la diplomatie économique confère aux représentations diplomatiques et consulaires la mission de soutenir les efforts de relance économique du gouvernement et des organismes publics de promotion économique en servant ‘’d’interface’’ entre les opérateurs privés nationaux et ceux des pays accrédités afin de trouver de nouveaux débouchés pour les produits industriels ou de services et de mobiliser les Investissements Directs Etrangers (IDE).
La lettre de cadrage de 2001 du Ministère d’Etat, ministère des Affaires Etrangères françaises et la 2ème Conférence des Ambassadeurs constituent les bases juridiques de l’Eco-diplomatie. diplomatie économique, tenue en Afrique en Cote Ivoire , l’ensemble des actions promotionnelles menées par des pouvoirs publics dans le but d’attirer davantage d’investisseurs étrangers et les convaincre de venir investir sur leur territoire économique ; de promouvoir le label du territoire.
OBJECTIFS
Les objectifs de l’Eco-diplomatie ont été clairement précisés dans la lettre de cadrage et réaffirmés par la 2ème conférence des Ambassadeurs.En effet, la conférence a indiqué que « le rôle d’agent de développement du diplomate ivoirien est déterminant dans :
La recherche de financement ;
La promotion commerciale (à ce titre, les ambassades exploitent à travers leurs services économiques, commercial, touristique et autres, toutes les opportunités d’affaires au profit de l’économie nationale et du secteur privé, en liaison avec les associations professionnelles) ;
L’organisation et l’animation de forums promotionnels en rapport avec les secteurs clés identifiés par le programme économique du gouvernement, et enfin ;
Le rôle d’interface dans la circulation de l’information économique et financière entre opérateurs économiques de la France et du Maroc et ceux d’ailleurs »
En outre, la Conférence a recommandé que « le rôle économique des Ambassades soit renforcé et qu’en raison de la mondialisation des échanges et de la vigueur de la compétition économique internationale, le diplomate soit désormais proactif en matière de veille économique, commerciale, industrielle et technologique au profit du gouvernement et des opérateurs économiques nationaux afin que ceux-ci exploitent systématiquement les informations pour leur décision stratégiques ».
Activités classiques de promotion économique et commerciale :
prospection des marchés extérieurs ;
participation active aux missions du gouvernement à caractère économique, commercial agricole et touristique dans leur circonscription ;
soutien aux contacts des opérateurs économique ivoiriens ave les milliers d’affaires de leur circonscription ;
l’organisation de séminaires, sur les potentialités économiques, les opportunités d’affaires et le tourisme dans les différents centres économiques et pôle de développement de leur circonscription ;
l’organisation d’exposions sur les produits manufacturés ivoiriens ;
la participation aux différentes foires commerciales et touristiques organisées dans le pays hôte ;
la publication et la diffusion d’informations pertinentes sur l’environnement économique et les secteurs d’activités industrielles de notre pays dans les journaux spécialisés ;
l’invitation de personnalités influentes des milieux d’affaires du pays hôte.
Ceci nous conduit à une palette de réponses qui tenteront de mieux cerner les rapports entre culture et diplomatie économique.
Des diplomaties publiques différentes
Tous les pays ne mettent pas en pratique de façon effective dans leur diplomatie, le principe une liaison entre culture et économie. Dans les systèmes dirigistes de l’époque du rideau de fer, l’État intervient dans les moindres détails. Il y a un contrôle rigide sur l’exportation de la culture à l’extérieur. Les artistes autorisés à se produire à l’étranger le font dans un cadre étroitement réglementé et surveillé et pour des raisons de prestige national.
La culture est au service de l’État et donc, Les artistes font de la diplomatie économique. Certains liens de programmation existent entre le culturel et l’économique qui se renforcent l’un l’autre. Les commissions mixtes culturelles et économiques qui dressent les programmes des échanges bilatéraux se tiennent en principe séparément mais s’articulent :
par exemple les pays de l’Est européen recherchaient des bourses pour les étudiants ou chercheurs dans des domaines bien délimités, jugés économiquement stratégiques. Ce système était celui de l’URSS et du bloc de l’Est. Il n’a pas totalement disparu car des États dictatoriaux existent encore… Toutefois, la fermeture des frontières qui entravait les marchés culturels et économiques n’existe plus. Les pays autoritaires procèdent à présent autrement s’ils en ont la possibilité.
La Chine a su accueillir successivement jeux Olympiques et Exposition universelle de Shanghai, jouer du patrimoine architectural exceptionnel édifié pour la circonstance et de la richesse des spectacles proposés à ces occasions pour démontrer sa richesse et son inventivité et attirer visiteurs et investisseurs. Le système libéral se situe à l’opposé. L’exemple type est celui des USA où l’État se refuse à toute intervention dans les échanges culturels.
Ce qui relève de l’art doit être libre et est du domaine des particuliers et du mécénat. Mais l’État soutient les producteurs nationaux dès lors qu’ils peuvent êtres catalogués comme des commerçants ou des industriels, qui touchent aux domaines culturels par un support technologique, financier, publicitaire : musique, télévision, cinéma… La diplomatie économique les aide en essayant de les libérer des contraintes fiscales douanières et commerciales imposées par d’autres pays.
Ce schéma n’est pas bâti sur l’idée selon laquelle la culturesert d’appui à la diplomatie économique, mais plutôt sur une conception inverse : la diplomatie économique est nécessaire au développement du soft power dont la culture fait partie. Un système mixte se situe entre les deux. On peut y regrouper les pays dans lesquels l’État a un rôle partiel et indirect dans la politique culturelle extérieure. Il laisse intervenir des acteurs secondaires qui ne dépendent pas totalement de lui, agences publiques ou fondations privées. Généralement, il leur accorde un soutien financier et a signé avec eux des chartes ou conventions de programme.
Ce système est le plus répandu. Le cas type est celui :de la Grande-Bretagne avec le British Council dont une partie des crédits est votée par le parlement. D’autres exemples peuvent être donnés : Le Japon a créé récemment au sein d’une fondation du Japon, une chaîne de centres à l’étranger. Il y a également les instituts Cervantès pour l’Espagne, Camoens pour le Portugal, des instituts culturels suédois…
L’Allemagne a une organisation complexe dans la mesure où l’État fédéral ne prend pas en charge la culture qui se gère au niveau des Länder. Un soutien financier est accordé à certaines des fondations privées qui sont nombreuses. Par ailleurs il y a une série d’organismes para-étatiques spécialisés dans un type de tâches comme le DAAD qui attribue et gère toutes les bourses à l’étranger. Ces différents schémas ne répondent pas à des objectifs économiques et commerciaux clairement avoués et définis.
Cependant en parallèle, les retombées économiques sont indirectes. Leurs buts sont d’offrir des lieux d’apprentissage de la langue et d’opérer un certain marketing national en attirant des clients et des touristes, en fabriquant une image sympathique de leur pays à l’étranger. Ces pays ne sont pas des défenseurs acharnés de la spécificité des biens culturels. Ils conçoivent assez bien que certains d’entre eux aient en eux-mêmes une dimension économique. Dans les débats internationaux, ils peuvent se montrer proches des positions des États-Unis, lorsque ceux-ci affirment le caractère d’industries de service, du cinéma, des producteurs de musique, etc.
La diplomatie culturelle française
Le système classique français – duquel on peut rapprocher l’exemple italien –a pu être qualifié de « volontariste 3 ». Il est en effet dirigiste et global : il repose sur un référentiel idéologique fort ; il a à sa disposition une série d’instruments administratifs. Il est encadré par l’État. Il a toujours fait une place à l’idée d’une liaison entre la culture et l’économie.
Une doctrine existe : le caractère unique de la culture française appréhendée comme un ensemble global façonné autour de la langue française. Alors, le directeur général des relations culturelles scientifiques et techniques au ministère des Affaires étrangères en donne une définition moderne 4 : « la France représente un mélange unique de tradition, de culture, d’art de vivre, de créativité, de haute technologie.
C’est ce mélange unique que nous devons mettre en valeur. Il ne s’agit pas seulement de diffuser la langue française mais de promouvoir notre culture au sens le plus large…de diffuser cette image dans sa globalité, en mobilisant toute la gamme de nos instruments d’intervention »déclare la MAE il y a dix ans. La France considère comme symbole de sa culture, sa langue, l’apprentissage et la pratique de celle-ci. L’enseignement du français à l’étranger est le socle de sa diplomatie culturelle. Mais, avec le temps, les facettes de la culture se sont diversifiées.
L’action culturelle comporte une infinité de compartiments. La France en a une conception extrêmement large qui englobe le patrimoine immobilier et mobilier, l’architecture, la littérature, la peinture, la photo, la musique, le théâtre, l’audiovisuel, le cinéma, la mode… De surcroît, elle accorde une spécificité à ce secteur qui est constitué de biens particuliers qui ne peuvent être considérés comme de nature commerciale.
Cet ensemble d’idées peut se regrouper sous le terme de francophonie inventé par le géographe Élysée Reclus à la fin du dix-neuvième siècle. Ce mot a été beaucoup employé et a caractérisé la diplomatie française pendant plus d’un siècle et demi. Il ne s’est réellement officialisé et approfondi que dans les années 1960 dans un contexte tout à fait différent, celui de la mise en place d’une Francophonie internationale institutionnalisée multilatéralement, regroupant des pays attachés à l’usage du français.
Il existe en France un consensus autour de la notion de francophonie. Les gouvernements de gauche comme de droite soutiennent cette valeur qui leur semble faire partie d’un patrimoine français incontournable. À droite, on y voit une expression de l’identité nationale traditionnelle. À gauche, on y trouve une défense contre l’impérialisme culturel américain. La politique de la francophonie a pour but accepté de promouvoir le maintien sinon l’essor de la langue française, support des valeurs françaises.
Les critiques nombreuses faites au parlement depuis quelques années à la diplomatie
culturelle ne portent jamais sur sa finalité ou sur son utilité mais sur le manque d’efficacité de ses instruments.Ces instruments ont été mis en place au fil des années. La France a été la première à se doter d’une diplomatie culturelle et à se construire un réseau étatique fort pour la gérer. Au XIXe siècle, l’État a soutenu des initiatives privées qui servaient de base à une diplomatie culturelle extérieure et qui se reliaient aux initiatives du passé.
VI/ L’APPORT DE LA CULTURE DE L’ECO-DIPLOMATIE/ LOBBYING
C’est dans le contexte des crises successives que l’on peut saisir, avec le recul, à la fois la marocanisation 1973 et à la fois la démarocanisation 1983 et la privatisation en 1998 et la déréglementation de la scène économique dont le second acteur est l’entreprise.
Face à ces multiples contraintes de l’économique, la tentation devient grande de les gérer, voire de les maîtriser plutôt que les subir, de substituer des stratégies de négociation politique aux stratégies d’adaptation de faiblesse, de privilégier des stratégies offensives par rapport aux stratégies défensives du Ministère des Affaires étrangères.
Les stratégies de négociation politique conduisent le MAE à privilégier la rationalité des modèles de décision, à imposer la réalité des prix dans un langage plus économique, mais en tenant compte des contraintes socio-politiques de l’environnement des marchés internationaux.A cet égard, au Maroc, la diplomatie économique du MAE qui, en tant qu’espace de négociation, de concertation, souvent de marchandage ou de casuistique au sens sociologique du terme qui est un trait culturel de la culture, a concentré un pouvoir de domination économique, influence son environnement socioculturel interne.
L’entreprise marocaine exportatrice est devenue de fait une unité politique. Les rôles s’inversent avec le lobbying, L’Ambassade à caractère politique devient un espace de négociation discrète de l’économique, sans y être formé pour cette nouvelle vision de la diplomatie parallèle, en dehors de la pratique des situations de facto.Au Maroc, au fur et à mesure que ces processus de négociation économique s’institutionnalisent enjeux stratégiques de la politique, dans le nouvel enjeu de la mondialisation de l’économie, deviennent soit d’ordre économique, soit d’ordre politique et remettent en question, dans tous les cas de figures, en même temps la centralisation des décisions politiques de l’Etat.
La présence simultanée de ces deux stratégies internes et externes, en général difficile à distinguer, s’exprime à l’image de la société marocaine bicéphalisées, à travers l’existence d’une MAE-Janus à double visage. L’identification des stratégies d’ordre économique, ou d’ordre politique nous amène à nous interroger pour savoir si elles sont les Ambassades du Maroc sont-ils des entreprises organisationnelles ou des entreprises institutionnelles ?
Si l’activité du MAE agit comme « l’entreprise-organisation d’ordre économique» est déterminée par les contraintes externes de l’environnement de la mondialisation, l’Ambassade marocaine adopte une stratégie économique d’adaptation défensive et de faiblesse et se présente à la table de négociation comme une organisation économique ayant un caractère purement instrumental d’unité éco-diplomatique dont il reste à développer le lobbysme pour s’en sortir par l’influence et le travail des coulisses ou des amendements juridiques dans les Assemblées générales
Si par contre l’activité des MAE qui, agit comme filtre d’une « l’entreprise-institution politique» est conditionnée par le dynamisme de la motivation des acteurs de l’éco-diplomatie et du lobbing, en dépit des contraintes externes de l’environnement de la mondialisation sans frontière, les Ambassade qui, adopte une stratégie offensive dans le pays d’accueil, se présente à la table de négociation comme une institution ayant le caractère d’une unité politique . L’une des stratégies est en général dominante par rapport à l’autre en fonction de deux variables.
1/En période de croissance économique du pays : Peut-on assurer que le MAE agit comme manager dans une entreprise-organisation, ayant un caractère d’une mission d’ordre éco-diplomatique est plus dominant, le MAE privilégie le lobbying, en cherchant les Investissements Directs de l’Etranger, met en valeur sa stabilité politique tout en restant passive par rapport aux contraintes externes de la mondialisation sans frontière économique?
Les investisseurs cherchent la rentabilité dans le court terme parce que le monde arabe, exception du Maroc, est rentré dans une logique des sociétés à risque politique à la recherche de la Bonne Gouvernances et les valeurs de la démocratie pluraliste comme un ascenseur social pour les élus notables qui n’ont pas de diplôme, et pas de métier professionnalisé. D’où plus de 50 % d’analphabètes dans les pays de Maghreb dans les Chambres de Parlement, sanctuaire des lois, pour protéger leurs intérêts avec les délits d’initiés et la recherche de l’immunité parlementaire.
2/En période de crise économique : Peut-on assurer que le MAE agit avec un Discours de la diplomatie conventionnelle comme dans une entreprise-institution, ayant un caractère d’une mission d’ordre politique qui semble d’être plus dominant, le MAE privilégie dans un environnement instable économiquement, non pas le lobbying éco-diplomatique, mais privilégie les stratégies de négociation de type politique des accords de pêche, d’agriculture, de partenariat, d’association avec l’Europe, de libre échange avec les USA, les Emirats Arabes, l’UMA etc…
VII /CONCLUSION
Ces deux types de stratégies d’ordre politique ou économique s’opposent-ils ou se supposent-ils avec les deux concepts de l’Ambassade-organisation ou l’Ambassade-institution ? Au Maroc, la distinction entre les pratiques du Lobbying et de la diplomatie économique, n’a pas de sens juridique réel, les Ambassades du MAE trouvent leur racines moins dans un phénomène de taille (qui ne représente d’ailleurs que la conséquence possible) que dans un phénomène de pouvoir de l’information asymétrique.
Le MAE n’est que le reflet de la société marocaine est en train de prendre conscience des exigences radicales de sa modernité. Se priver des certitudes traditionnelles et des croyances religieuses, c’est se jeter dans une aventure indéfinie et inquiétante. Supprimer les fondements islamiques de la vie sociale, c’est soit essayer de vivre et de penser sans garanties futures, soit chercher de nouvelles religions modernes, sans transcendance, telles que marocanisations/ démocratisation, protectionnisme, libéralisme, régulation /dérégulation de l’économie, autoritarisme / démocratie.
Le reflux de ces « religions horizontales », pour employer une expression de A. Camus, a laissé un vide que la modernité, a comblé, par la croissance de la consommation urbaine et la transformation des modes de vie. Mais ce qu’on appelle la crise, en arrêtant ce progrès, suscite des interrogations fondamentales. Le capitalisme, le socialisme, le libéralisme, le protectionnisme et la nouvelle croyance de la dérégulation économique des organisations et des institutions circulent de la même façon dans le monde entier en détruisent-ils les cultures identitaires étatiques particulières.
Les économies mondialisées ont leurs propres lois. La dérégulation économique passe par la dérégulation politique et la démocratisation des institutions. La modernité confondue avec technicité et occidentalité, apparaît moins comme une période de l’histoire, définit qu’une idée régulatrice, une culture, un état d’esprit qui s’impose au Maroc. Le principe générateur du dynamisme de la modernité, c’est que rien n’est sacré. La modernité ne s’arrête pas. Elle perce le mystère de la nature et de la culture.
Jusqu’alors, les civilisations traditionnelles qui se réclament des textes révélés par Dieu, ou par des légendes héroïques, ou des tabous, donnent une philosophie des modèles, des normes et des valeurs culturelles, définissent leur identité, pratiquent une sorte d’automutilation culturelle. Le modernisme n’a pas de discours fondateur : c’est la raison pour laquelle il est difficile d’en définir les limites.
La modernité c’est le mouvement plus l’incertitude, écrit Georges Balandier. L’imaginaire est mis en œuvre par l’un, et par l’autre. Il y perd une partie de ses principes fondateurs, dans le temps et dans l’espace. La modernité est une drogue. Elle pénètre de force la culture et la nature. Elle au centre de toute organisation, institution ou association. Elle pose des problèmes moraux, sociaux, et surtout politiques, car la démocratie, qui a maîtrisé la politique, cherche ensuite à discipliner l’économie. Après avoir intégré la vie sociale à un ordre rationnel elle ne progressera qu’en étendent la maîtrise de l’enjeu culturel, à tous les points de repère de la société.
La culture marocaine a finalement trouvé dans le Ministère des Affaires étrangères (MAE) du Maroc, un centre de la vie économique, une source d’un renouvellement qui va du Maroc agricole au Maroc industriel. Les ambassades s’adaptent difficilement à son environnement économique, technologique et social sans compter son environnement institutionnel et politique ?
Elle est sans doute, aussi, le plus extraordinaire phénomène culturel de la modernité. En occident, l’idéologie se déplace vers l’éco-diplomatie, montée en épingle par le lobbying, valorisée par les professionnels de la communication, externe et interne, qui perçoivent d’en haut un véritable créneau prometteur pour le label politique d’un pays et promoteur pour l’économique d’un pays.
Au Maroc, l’entreprise constitue peut-être un fond politique ou un prétexte économique de maximisation de profits par une classe politique conservatrice qui se révèle aujourd’hui incapable d’avoir une vision lointaine et en stratégie de longue portée, la dérégulation économique imposée par l’Etat est aussi le symptôme d’une profonde inquiétude d’un Maroc bicéphalisé, pour des raisons d’une commodité typologie, une classe élitaire qui détient tout les pouvoirs, autocratique dans les formes archaïques du despotisme oriental, bastion du conservatisme social, et une classe populaire qui subit les stratégies politiques d’un gouvernement conservateur sans avenir et sans vision.
Il n’y a pas de mauvaises politiques des MAE, il n’y a qu’un mauvais Ministre-leader. A l’épicentre de ces mutations se place l’économique. Elle en est l’une des causes et elle en est le reflet. La mutation de l’éco-diplomatie et la maitrise des techniques du lobbysme au Ministère des Affaires Etrangères (MAE) répond à la mutation de la société politique du Maroc, répond à la mutation à Risque ?
C’est à l’esprit entrepreneurial du MAE que l’on doit l’émergence des techniques nouvelles. La diffusion très large de biens nouveaux constitue un phénomène culturel de très grande ampleur. Si les modes de gestion des Ambassades doit changer et le mode de vie des directeurs centraux ont changé, les valeurs socioculturelles et le style des ministres des Affaires Etrangères conservateurs qui l’anime, n’ont pas changé. Il faut de la formation et du recyclage au goût du jour et du goût des valeurs de la mondialisation.
L’histoire conditionne les perspectives futures du MAE. Si les pratiques culturelles passent de génération en génération sans passer par une explication, le principe générateur des pratiques se modifient sous la pression des exigences de la modernisation des Ambassades sans toucher au code culturel des conservateurs. Les praticiens de l’’éco-diplomatie et du lobbying sont responsables des actes de l’école en l’occurrence (MAE) et des normes politiques culturelles qui transmettent par une espèce de traditionalisation des pratiques sur le terrain sans être théoriser, mais ils ne sont pas responsables du code culturel du MAE.
Ces pratiques culturelles que l’on retrouve dans toutes les organisations propres à chaque pays peuvent être théorisées non seulement à travers les modes de gestion des Ambassades-organisation d’ordre économique ou des institutions d’ordre politique, mais aussi fondé et bâtir d’une image de la diplomatie Made in Morroco, considérée comme une carte identitaire avec un label culturel d’un pays en faisant du ‘’Marketing international, mais du Maroc-keting local’’.
LA DIPLOMATIE ECONOMIQUE ET LOBBYISME POLITIQUE FRANCO-MAROCAINE EN AFRIQUE Pr Abdelatif FEKKAK (PES) Président de GEM+ (Classes Prépas +Masters) Triple Doctorat (Sc Po, Gestion et Economie) Paris IX Dauphine Secrétaire Général du Maghreb + I/ INTRODUCTION : Dans la même perspective que Mt Tavares, Redacteur en Chef de la chaine Parlementaire, il y a depuis quelques mois déjà dans le Maroc et la France, le développement du nouveau concept de ‘’la diplomatie économique et la notion de Lobbying en Afrqique’ qui sont des concepts à la mode avec la crise économique sans frontière territoire et en raison de la médiatisation des nouveaux concepts des Sciences Humaines dans le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération (MAE), des concepts vulgarisés sous des titres peu provocateurs et plus séducteurs dans les Grandes Ecoles de Gestion dits :’’éthique des affaires’’,‘’Ethnique politique et Transparence publique’’, ou forme d’un titre générique pour les entreprises et la CGME et les Chambres de Commerce au Maroc‘’ la Bonne Gouvernance’’ dans les institutions politiques à caractère électif, dans les organisations économique à caractère marchand et dans les associations de la Société civile à caractère non lucratif. Le MAE n’a pas dérogé à la règle de cette vague mondiale depuis vingt ans en demandant pour ses hauts cadres centraux de classe de ministère plénipotentiaire, participe à un séminaire d’échange pluridisciplinaire (sans aucun tabou) entre les Théoriciens de l’université et praticiens de haut niveau de l’international sur ‘’Le lobbying politique et la Diplomatie économique’’, de faire sortir du sérail la MAE de l’Ecole du ‘’ Maroc-kéting du marchandage orientale de la casuistique à l’heure orientale’’ vers le ‘’Markéting des négociations interna- tionales dans les coulisses politiques et économiques made in Morocco. Pour preuve, j’ai eu l’opportunité d’animer des Séminaires ‘’sur la régionalisation avancée’’ janvier 2012 à Rabat ‘’ sur le lobbying et la Diplomatie économique’’, destinés aux Directeurs Centraux du MAE de classe de Ministre plénipotentiaire dans un grand Place de Rabat. Les séminaristes dont le métier principal est la MAE, faisaient de ‘’la prose sans le savoir’’, faisant du lobbying et de l’éco-diplomatie sans le savoir, avaient besoin seulement de s’auto-évaluer par rapport à l’épistémè générale de la pluridisciplinarité, de s’auto-situer par rapport à la pratique culturelle des milieux appropriés de la diplomatie économique, de s’autodéterminer par rapport à l’utilisation des concepts en vogue dans le lobbying des affaires étrangères. DEFINITION ET CADRE JURIDIQUE L’Eco-diplomatie ou la diplomatie économique confère aux représentations diplomatiques et consulaires la mission de soutenir les efforts de relance économique du gouvernement et des organismes publics de promotion économique en servant ‘’d’interface’’ entre les opérateurs privés nationaux et ceux des pays accrédités afin de trouver de nouveaux débouchés pour les produits industriels ou de services et de mobiliser les Investissements Directs Etrangers. ( IDE) La lettre de cadrage de 2001 du Ministère d’Etat, ministère des Affaires Etrangères françaises et la 2ème Conférence des Ambassadeurs constituent les bases juridiques de l’Eco-diplomatie. diplomatie économique, tenue en Afrique en Cote Ivoire , l’ensemble des actions promotionnelles menées par des pouvoirs publics dans le but d’attirer davantage d’investisseurs étrangers et les convaincre de venir investir sur leur territoire économique ; de promouvoir le label du territoire. OBJECTIFS Les objectifs de l’Eco-diplomatie ont été clairement précisés dans la lettre de cadrage et réaffirmés par la 2ème conférence des Ambassadeurs.En effet, la conférence a indiqué que « le rôle d’agent de développement du diplomate ivoirien est déterminant dans : La recherche de financement ; La promotion commerciale (à ce titre, les ambassades exploitent à travers leurs services économiques, commercial, touristique et autres, toutes les opportunités d’affaires au profit de l’économie nationale et du secteur privé, en liaison avec les associations professionnelles) ; L’organisation et l’animation de forums promotionnels en rapport avec les secteurs clés identifiés par le programme économique du gouvernement, et enfin ; Le rôle d’interface dans la circulation de l’information économique et financière entre opérateurs économiques de la France et du Maroc et ceux d’ailleurs » En outre, la Conférence a recommandé que « le rôle économique des Ambassades soit renforcé et qu’en raison de la mondialisation des échanges et de la vigueur de la compétition économique internationale, le diplomate soit désormais proactif en matière de veille économique, commerciale, industrielle et technologique au profit du gouvernement et des opérateurs économiques nationaux afin que ceux-ci exploitent systématiquement les informations pour leur décision stratégiques ». Activités classiques de promotion économique et commerciale : prospection des marchés extérieurs ; participation active aux missions du gouvernement à caractère économique, commercial agricole et touristique dans leur circonscription ; soutien aux contacts des opérateurs économique ivoiriens ave les milliers d’affaires de leur circonscription ; l’organisation de séminaires, sur les potentialités économiques, les opportunités d’affaires et le tourisme dans les différents centres économiques et pôle de développement de leur circonscription ; l’organisation d’exposions sur les produits manufacturés ivoiriens ; la participation aux différentes foires commerciales et touristiques organisées dans le pays hôte ; la publication et la diffusion d’informations pertinentes sur l’environnement économique et les secteurs d’activités industrielles de notre pays dans les journaux spécialisés ; l’invitation de personnalités influentes des milieux d’affaires du pays hôte. Ceci nous conduit à une palette de réponses qui tenteront de mieux cerner les rapports entre culture et diplomatie économique. Des diplomaties publiques différentes Tous les pays ne mettent pas en pratique de façon effective dans leur diplomatie, le principe une liaison entre culture et économie. Dans les systèmes dirigistes de l’époque du rideau de fer, l’État intervient dans les moindres détails. Il y a un contrôle rigide sur l’exportation de la culture à l’extérieur. Les artistes autorisés à se produire à l’étranger le font dans un cadre étroitement réglementé et surveillé et pour des raisons de prestige national. La culture est au service de l’État et donc, Les artistes font de la diplomatie économique. Certains liens de programmation existent entre le culturel et l’économique qui se renforcent l’un l’autre. Les commissions mixtes culturelles et économiques qui dressent les programmes des échanges bilatéraux se tiennent en principe séparément mais s’articulent : par exemple les pays de l’Est européen recherchaient des bourses pour les étudiants ou chercheurs dans des domaines bien délimités, jugés économiquement stratégiques. Ce système était celui de l’URSS et du bloc de l’Est. Il n’a pas totalement disparu car des États dictatoriaux existent encore… Toutefois, la fermeture des frontières qui entravait les marchés culturels et économiques n’existe plus. Les pays autoritaires procèdent à présent autrement s’ils en ont la possibilité. La Chine a su accueillir successivement jeux Olympiques et Exposition universelle de Shanghai, jouer du patrimoine architectural exceptionnel édifié pour la circonstance et de la richesse des spectacles proposés à ces occasions pour démontrer sa richesse et son inventivité et attirer visiteurs et investisseurs. Le système libéral se situe à l’opposé. L’exemple type est celui des USA où l’État se refuse à toute intervention dans les échanges culturels. Ce qui relève de l’art doit être libre et est du domaine des particuliers et du mécénat. Mais l’État soutient les producteurs nationaux dès lors qu’ils peuvent êtres catalogués comme des commerçants ou des industriels, qui touchent aux domaines culturels par un support technologique, financier, publicitaire : musique, télévision, cinéma… La diplomatie économique les aide en essayant de les libérer des contraintes fiscales douanières et commerciales imposées par d’autres pays. Ce schéma n’est pas bâti sur l’idée selon laquelle la culture sert d’appui à la diplomatie économique, mais plutôt sur une conception inverse : la diplomatie économique est nécessaire au développement du soft power dont la culture fait partie. Un système mixte se situe entre les deux. On peut y regrouper les pays dans lesquels l’État a un rôle partiel et indirect dans la politique culturelle extérieure. Il laisse intervenir des acteurs secondaires qui ne dépendent pas totalement de lui, agences publiques ou fondations privées. Généralement, il leur accorde un soutien financier et a signé avec eux des chartes ou conventions de programme. Ce système est le plus répandu. Le cas type est celui :de la Grande-Bretagne avec le British Council dont une partie des crédits est votée par le parlement. D’autres exemples peuvent être donnés : Le Japon a créé récemment au sein d’une fondation du Japon, une chaîne de centres à l’étranger. Il y a également les instituts Cervantès pour l’Espagne, Camoens pour le Portugal, des instituts culturels suédois… L’Allemagne a une organisation complexe dans la mesure où l’État fédéral ne prend pas en charge la culture qui se gère au niveau des Länder. Un soutien financier est accordé à certaines des fondations privées qui sont nombreuses. Par ailleurs il y a une série d’organismes para-étatiques spécialisés dans un type de tâches comme le DAAD qui attribue et gère toutes les bourses à l’étranger. Ces différents schémas ne répondent pas à des objectifs économiques et commerciaux clairement avoués et définis. Mais en parallèles, les retombées économiques sont indirectes. Leurs buts sont d’offrir des lieux d’apprentissage de la langue et d’opérer un certain marketing national en attirant des clients et des touristes, en fabriquant une image sympathique de leur pays à l’étranger. Ces pays ne sont pas des défenseurs acharnés de la spécificité des biens culturels. Ils conçoivent assez bien que certains d’entre eux aient en eux-mêmes une dimension économique. Dans les débats internationaux, ils peuvent se montrer proches des positions des États-Unis, lorsque ceux-ci affirment le caractère d’industries de service, du cinéma, des producteurs de musique, etc. La diplomatie culturelle française Le système classique français – duquel on peut rapprocher l’exemple italien –a pu être qualifié de « volontariste 3 ». Il est en effet dirigiste et global : il repose sur un référentiel idéologique fort ; il a à sa disposition une série d’instruments administratifs. Il est encadré par l’État. Il a toujours fait une place à l’idée d’une liaison entre la culture et l’économie. Une doctrine existe : le caractère unique de la culture française appréhendée comme un ensemble global façonné autour de la langue française. Alors, le directeur général des relations culturelles scientifiques et techniques au ministère des Affaires étrangères en donne une définition moderne 4 : « la France représente un mélange unique de tradition, de culture, d’art de vivre, de créativité, de haute technologie. C’est ce mélange unique que nous devons mettre en valeur. Il ne s’agit pas seulement de diffuser la langue française mais de promouvoir notre culture au sens le plus large…de diffuser cette image dans sa globalité, en mobilisant toute la gamme de nos instruments d’intervention »déclare la MAE il y a dix ans. La France considère comme symbole de sa culture, sa langue, l’apprentissage et la pratique de celle-ci. L’enseignement du français à l’étranger est le socle de sa diplomatie culturelle. Mais, avec le temps, les facettes de la culture se sont diversifiées. L’action culturelle comporte une infinité de compartiments. La France en a une conception extrêmement large qui englobe le patrimoine immobilier et mobilier, l’architecture, la littérature, la peinture, la photo, la musique, le théâtre, l’audiovisuel, le cinéma, la mode… De surcroît, elle accorde une spécificité à ce secteur qui est constitué de biens particuliers qui ne peuvent être considérés comme de nature commerciale. Cet ensemble d’idées peut se regrouper sous le terme de francophonie inventé par le géographe Élysée Reclus à la fin du dix-neuvième siècle. Ce mot a été beaucoup employé et a caractérisé la diplomatie française pendant plus d’un siècle et demi. Il ne s’est réellement officialisé et approfondi que dans les années 1960 dans un contexte tout à fait différent, celui de la mise en place d’une Francophonie internationale institutionnalisée multilatéralement, regroupant des pays attachés à l’usage du français. Il existe en France un consensus autour de la notion de francophonie. Les gouvernements de gauche comme de droite soutiennent cette valeur qui leur semble faire partie d’un patrimoine français incontournable. À droite, on y voit une expression de l’identité nationale traditionnelle. À gauche, on y trouve une défense contre l’impérialisme culturel américain. La politique de la francophonie a pour but accepté de promouvoir le maintien sinon l’essor de la langue française, support des valeurs françaises. Les critiques nombreuses faites au parlement depuis quelques années à la diplomatie culturelle ne portent jamais sur sa finalité ou sur son utilité mais sur le manque d’efficacité de ses instruments. Ces instruments ont été mis en place au fil des années. La France a été la première à se doter d’une diplomatie culturelle et à se construire un réseau étatique fort pour la gérer. Au XIXe siècle, l’État a soutenu des initiatives privées qui servaient de base à une diplomatie culturelle extérieure et qui se reliaient aux initiatives du passé. VI/ L’APPORT DE LA CULTURE DE L’ECO-DIPLOMATIE/ LOBBYING C’est dans le contexte des crises successives que l’on peut saisir, avec le recul, à la fois la marocanisation 1973 et à la fois la démarocanisation 1983 et la privatisation en 1998 et la déréglementation de la scène économique dont le second acteur est l’entreprise. Face à ces multiples contraintes de l’économique, la tentation devient grande de les gérer, voire de les maîtriser plutôt que les subir, de substituer des stratégies de négociation politique aux stratégies d’adaptation de faiblesse, de privilégier des stratégies offensives par rapport aux stratégies défensives du Ministère des Affaires étrangères. Les stratégies de négociation politique conduisent le MAE à privilégier la rationalité des modèles de décision, à imposer la réalité des prix dans un langage plus économique, mais en tenant compte des contraintes sociopolitiques de l’environnement des marchés internationaux. A cet égard, au Maroc, la diplomatie économique du MAE qui, en tant qu’espace de négociation, de concertation, souvent de marchandage ou de casuistique au sens sociologique du terme qui est un trait culturel de la culture, a concentré un pouvoir de domination économique, influence son environnement socioculturel interne. L’entreprise marocaine exportatrice est devenue de fait une unité politique. Les rôles s’inversent avec le lobbying, L’Ambassade à caractère politique devient un espace de négociation discrète de l’économique, sans y être formé pour cette nouvelle vision de la diplomatie parallèle, en dehors de la pratique des situations de facto. Au Maroc, au fur et à mesure que ces processus de négociation économique s’institutionnalisent enjeux stratégiques de la politique, dans le nouvel enjeu de la mondialisation de l’économie, deviennent soit d’ordre économique, soit d’ordre politique et remettent en question, dans tous les cas de figures, en même temps la centralisation des décisions politiques de l’Etat. La présence simultanée de ces deux stratégies internes et externes, en général difficile à distinguer, s’exprime à l’image de la société marocaine bicéphalisées, à travers l’existence d’une MAE-Janus à double visage. L’identification des stratégies d’ordre économique, ou d’ordre politique nous amène à nous interroger pour savoir si elles sont les Ambassades du Maroc sont-ils des entreprises organisationnelles ou des entreprises institutionnelles ? Si l’activité du MAE agit comme « l’entreprise-organisation d’ordre économique» est déterminée par les contraintes externes de l’environnement de la mondialisation, l’Ambassade marocaine adopte une stratégie économique d’adaptation défensive et de faiblesse et se présente à la table de négociation comme une organisation économique ayant un caractère purement instrumental d’unité éco-diplomatique dont il reste à développer le lobbysme pour s’en sortir par l’influence et le travail des coulisses ou des amendements juridiques dans les Assemblées générales Si par contre l’activité des MAE qui, agit comme filtre d’une « l’entreprise-institution politique» est conditionnée par le dynamisme de la motivation des acteurs de l’éco-diplomatie et du lobbing, en dépit des contraintes externes de l’environnement de la mondialisation sans frontière, les Ambassade qui, adopte une stratégie offensive dans le pays d’accueil, se présente à la table de négociation comme une institution ayant le caractère d’une unité politique . L’une des stratégies est en général dominante par rapport à l’autre en fonction de deux variables. 1/En période de croissance économique du pays : Peut-on assurer que le MAE agit comme manager dans une entreprise-organisation, ayant un caractère d’une mission d’ordre éco-diplomatique est plus dominant, le MAE privilégie le lobbying, en cherchant les Investissements Directs de l’Etranger, met en valeur sa stabilité politique tout en restant passive par rapport aux contraintes externes de la mondialisation sans frontière économique? Les investisseurs cherchent la rentabilité dans le court terme parce que le monde arabe, exception du Maroc, est rentré dans une logique des sociétés à risque politique à la recherche de la Bonne Gouvernances et les valeurs de la démocratie pluraliste comme un ascenseur social pour les élus notables qui n’ont pas de diplôme, et pas de métier professionnalisé. D’où plus de 50 % d’analphabètes dans les pays de Maghreb dans les Chambres de Parlement, sanctuaire des lois, pour protéger leurs intérêts avec les délits d’initiés et la recherche de l’immunité parlementaire. 2/En période de crise économique : Peut-on assurer que le MAE agit avec un Discours de la diplomatie conventionnelle comme dans une entreprise-institution, ayant un caractère d’une mission d’ordre politique qui semble d’être plus dominant, le MAE privilégie dans un environnement instable économiquement, non pas le lobbying éco-diplomatique, mais privilégie les stratégies de négociation de type politique des accords de pêche, d’agriculture, de partenariat, d’association avec l’Europe, de libre échange avec les USA, les Emirats Arabes, l’UMA etc… VII /CONCLUSION Ces deux types de stratégies d’ordre politique ou économique s’opposent-ils ou se supposent-ils avec les deux concepts de l’Ambassade-organisation ou l’Ambassade-institution ? Au Maroc, la distinction entre les pratiques du Lobbying et de la diplomatie économique, n’a pas de sens juridique réel, les Ambassades du MAE trouvent leur racines moins dans un phénomène de taille (qui ne représente d’ailleurs que la conséquence possible) que dans un phénomène de pouvoir de l’information asymétrique. Le MAE n’est que le reflet de la société marocaine est en train de prendre conscience des exigences radicales de sa modernité. Se priver des certitudes traditionnelles et des croyances religieuses, c’est se jeter dans une aventure indéfinie et inquiétante. Supprimer les fondements islamiques de la vie sociale, c’est soit essayer de vivre et de penser sans garanties futures, soit chercher de nouvelles religions modernes, sans transcendance, telles que marocanisations/ démocratisation, protectionnisme, libéralisme, régulation /dérégulation de l’économie, autoritarisme / démocratie. Le reflux de ces « religions horizontales », pour employer une expression de A. Camus, a laissé un vide que la modernité, a comblé, par la croissance de la consommation urbaine et la transformation des modes de vie. Mais ce qu’on appelle la crise, en arrêtant ce progrès, suscite des interrogations fondamentales. Le capitalisme, le socialisme, le libéralisme, le protectionnisme et la nouvelle croyance de la dérégulation économique des organisations et des institutions circulent de la même façon dans le monde entier en détruisent-ils les cultures identitaires étatiques particulières. Les économies mondialisées ont leurs propres lois. La dérégulation économique passe par la dérégulation politique et la démocratisation des institutions. La modernité confondue avec technicité et occidentalité, apparaît moins comme une période de l’histoire, définit qu’une idée régulatrice, une culture, un état d’esprit qui s’impose au Maroc. Le principe générateur du dynamisme de la modernité, c’est que rien n’est sacré. La modernité ne s’arrête pas. Elle perce le mystère de la nature et de la culture. Jusqu’alors, les civilisations traditionnelles qui se réclament des textes révélés par Dieu, ou par des légendes héroïques, ou des tabous, donnent une philosophie des modèles, des normes et des valeurs culturelles, définissent leur identité, pratiquent une sorte d’automutilation culturelle. Le modernisme n’a pas de discours fondateur : c’est la raison pour laquelle il est difficile d’en définir les limites. La modernité c’est le mouvement plus l’incertitude, écrit Georges Balandier. L’imaginaire est mis en œuvre par l’un, et par l’autre. Il y perd une partie de ses principes fondateurs, dans le temps et dans l’espace. La modernité est une drogue. Elle pénètre de force la culture et la nature. Elle au centre de toute organisation, institution ou association. Elle pose des problèmes moraux, sociaux, et surtout politiques, car la démocratie, qui a maîtrisé la politique, cherche ensuite à discipliner l’économie. Après avoir intégré la vie sociale à un ordre rationnel elle ne progressera qu’en étendent la maîtrise de l’enjeu culturel, à tous les points de repère de la société. La culture marocaine a finalement trouvé dans le Ministère des Affaires étrangères (MAE) du Maroc, un centre de la vie économique, une source d’un renouvellement qui va du Maroc agricole au Maroc industriel. Les ambassades s’adaptent difficilement à son environnement économique, technologique et social sans compter son environnement institutionnel et politique ? Elle est sans doute, aussi, le plus extraordinaire phénomène culturel de la modernité. En occident, l’idéologie se déplace vers l’éco-diplomatie, montée en épingle par le lobbying, valorisée par les professionnels de la communication, externe et interne, qui perçoivent d’en haut un véritable créneau prometteur pour le label politique d’un pays et promoteur pour l’économique d’un pays. Au Maroc, l’entreprise constitue peut-être un fond politique ou un prétexte économique de maximisation de profits par une classe politique conservatrice qui se révèle aujourd’hui incapable d’avoir une vision lointaine et en stratégie de longue portée, la dérégulation économique imposée par l’Etat est aussi le symptôme d’une profonde inquiétude d’un Maroc bicéphalisé, pour des raisons d’une commodité typologie, une classe élitaire qui détient tout les pouvoirs, autocratique dans les formes archaïques du despotisme oriental, bastion du conservatisme social, et une classe populaire qui subit les stratégies politiques d’un gouvernement conservateur sans avenir et sans vision. Il n’y a pas de mauvaises politiques des MAE, il n’y a qu’un mauvais Ministre-leader. A l’épicentre de ces mutations se place l’économique. Elle en est l’une des causes et elle en est le reflet. La mutation de l’éco-diplomatie et la maitrise des techniques du lobbysme au Ministère des Affaires Etrangères (MAE) répond à la mutation de la société politique du Maroc, répond à la mutation à Risque ? C’est à l’esprit entrepreneurial du MAE que l’on doit l’émergence des techniques nouvelles. La diffusion très large de biens nouveaux constitue un phénomène culturel de très grande ampleur. Si les modes de gestion des Ambassades doit changer et le mode de vie des directeurs centraux ont changé, les valeurs socioculturelles et le style des ministres des Affaires Etrangères conservateurs qui l’anime, n’ont pas changé. Il faut de la formation et du recyclage au goût du jour et du goût des valeurs de la mondialisation. L’histoire conditionne les perspectives futures du MAE. Si les pratiques culturelles passent de génération en génération sans passer par une explication, le principe générateur des pratiques se modifient sous la pression des exigences de la modernisation des Ambassades sans toucher au code culturel des conservateurs. Les praticiens de l’’éco-diplomatie et du lobbying sont responsables des actes de l’école en l’occurrence (MAE) et des normes politiques culturelles qui transmettent par une espèce de traditionalisation des pratiques sur le terrain sans être théoriser, mais ils ne sont pas responsables du code culturel du MAE. Ces pratiques culturelles que l’on retrouve dans toutes les organisations propres à chaque pays peuvent être théorisées non seulement à travers les modes de gestion des Ambassades-organisation d’ordre économique ou des institutions d’ordre politique, mais aussi fondé et bâtir d’une image de la diplomatie Made in Morroco, considérée comme une carte identitaire avec un label culturel d’un pays en faisant du ‘’Marketing international, mais du Maroc-keting local’’.